Lycée du Haut-Barr

- 67700 Saverne -

LOUISE WEISS, FEMME DE PAIX

Le 12 juin 2018 à 15h a eu lieu une cérémonie de remise des fascicules sur Louise Weiss, créés par cinq classes du Lycée du Haut-Barr. 
 
Comment la cérémonie s'est-elle déroulée ?
 
Après un discours d'accueil cordial de Monsieur Schaeffer, Adjoint à la culture de la Ville de Saverne, Monsieur Buttner a pris la parole pour féliciter les élèves. En tant que porteuse de projet, Mme Le Van a résumé les étapes de la réalisation du fascicule et expliqué le sens du titre. En s'accompagnant au ukulélé, Laura Eichert, élève de TS1, a interprété de façon très touchante sa chanson « Combat », créée pour le concours sur la paix. Ensuite Edwige Laneres a insisté sur la nécessité de publier les œuvres de Louise Weiss, actuellement inaccessibles en librairie. Yaël, élève de 1S1, a dénoncé la censure implicite que subissent encore les écrivaines d'aujourd'hui. Pascal Clause a présenté les axes thématiques qu'il a abordés avec sa classe, à savoir l'engagement dans la Résistance de Louise Weiss, puis ses grands voyages à travers le monde. Deux élèves de 1ES ont précisé leur démarche de recherche. Enfin, Stéphane Pannekoucke a pris la parole pour souligner que Louise Weiss avait une grande lucidité dans ses analyses politiques, ce qui a été confirmé par une élève de 1S2. Les fascicules ont été distribués par les professeurs qui ont chaleureusement félicité leurs élèves pour leur excellente implication. Après l'effort, le réconfort : tout le monde a pu se restaurer et se rafraîchir autour d'un buffet offert par le Musée.
 
Comment l'idée de ce livret a-t-elle vu le jour ? 
 
Il y a un an, également au mois de juin, en réunion plénière au Lycée,  l'idée a été lancée de l'élaboration, par les élèves, d'un fascicule sur Louise Weiss, à destination du public, dans le cadre des projets menés pour le réseau des écoles associées à l'UNESCO. Nous avions bénéficié l'année précédente, d'une exposition sur Louise Weiss, prêtée par le Mémorial de Schirmeck, qui avait suscité un vif intérêt de la part des élèves comme des enseignants, et abouti à une belle représentation théâtralisée. Voilà pourquoi il semblait évident de poursuivre dans cette dynamique en créant une nouvelle action pédagogique sur Louise Weiss. 
 
Quatre enseignants ont supervisé la réalisation du fascicule : Claire Le Van, professeure de philosophie, Edwige Laneres, professeure de lettres, Stéphane Pannekoucke et Pascal Clause, tous deux enseignants d'histoire et de géographie. Des regards disciplinaires croisés sont toujours féconds. Mme Feyler, conservatrice du Musée, a immédiatement exprimé son enthousiasme à l'idée de ce projet. Nous avons donc construit ensemble durant l'été le plan du fascicule, en mettant en avant des axes majeurs de la vie et de l’œuvre de Louise Weiss. Grâce à Monsieur Michta, Directeur des affaires culturelles de la Ville, nous avons également construit un partenariat entre le Musée de Saverne et le Lycée du Haut-Barr, validé à la fois par le Maire et notre Proviseur. Car c'est bien dans le cadre de ce partenariat, ainsi que l'a souligné M. Schaeffer, Adjoint à la culture, que ce projet de fascicule a vu le jour. Et nous sommes tous très heureux de cette collaboration culturelle fructueuse.
 
Comment avons-nous procédé pour réaliser ce livret ? 
 
Lors des congés de la Toussaint, les quatre collègues ont passé quelques jours au Musée pour effectuer des recherches. Mme Feyler a mis à disposition tous les supports textuels ou photographiques du Fonds Louise Weiss du Musée. Le style et la pensée de cette grande dame sont finement ciselés, emplis d'un humour et d'un à propos peu communs ! Ce qui a frappé les lecteurs, c'est la largeur de ses vues, la profondeur de ses analyses et la pertinence de ses anticipations. Aucune arcane de la vie politique française, et plus largement européenne, voire mondiale, ne lui étaient étrangères. Ce sont les événements de tout un siècle qui se dessinent aux yeux du lecteur des Mémoires de Louise Weiss : à travers les lignes surgit un monde, empli de bruit et de fureur, mais aussi d'espérance et de paix. 
 
Suite à une présentation en classe sur la vie de Louise Weiss, nos élèves ont bénéficié d'une sortie pédagogique au Musée pour assister à une visite guidée de la section Louise Weiss par Mme Feyler. Puis, en véritables « apprentis chercheurs », les lycéen.ne.s ont rédigé des analyses thématiques, qui ont été compilées pour parvenir aux différents textes qui figurent dans le fascicule. Les jeunes ont fourni un travail de qualité et se sont remarquablement investis dans ce défi. 
 
Par ailleurs, l'artiste Kaviiik  a accepté de réaliser une illustration pour la page de couverture de ce fascicule. La reproduction de son œuvre originale sur la page de garde donne un très bel éclat à ce livret ! 
 
Une fois les textes écrits et les illustrations choisies, il ne restait plus qu'à contacter des membres de la promotion « Louise Weiss » de l'ENA, afin de les interviewer. Car il importait de comprendre pourquoi cette promotion avait choisi ce nom. Que ce soit Cécile Renault ou Thomas Janicot, ces deux brillants énarques ont souligné l'intérêt qu'il y avait à réfléchir aujourd'hui sur la construction européenne et les droits de la femme, à l'aide de la vie et de l’œuvre de Louise Weiss.
 
Et la phase finale s'est faite dans le bureau de Coralie Sebellin, l'infographiste de la Ville, qui, en un temps records car les délais étaient très serrés, est parvenue à réaliser une mise en page d'une très belle qualité. Précisons que ce fascicule est pris en charge pour partie par le Lycée et pour partie par la Ville. Un grand merci à Monsieur Buttner et à Monsieur Leyenberger pour ce co-financement généreux. Merci à notre gestionnaire, Morgane Montembault, pour la prise en charge efficace de l'aspect comptable. Merci aussi à Coralie Sebellin, tant pour ses compétences, que pour sa collaboration souriante ! 
 
Pourquoi avoir choisi le titre « femme de paix » ? 
 
 bellin ont trouvé, après bien des hésitations, le titre du fascicule, à savoir « Femme de paix ». On aurait habituellement tendance à vouloir mettre en avant l'engagement européen de Louise Weiss, or Mme Le Van a voulu faire porter l'accent sur l'idéal de paix qui inspirait les actions de la célèbre pacifiste, son engagement européen y compris, car elle ne cesse d'écrire à quel point le rétablissement de la paix en Europe était central à ses yeux. L'irénisme éclairé de Louise Weiss est véritablement LA clef de compréhension de ses divers combats. 
 
 
Si nous avons rapidement convenu que le mot « paix » devait figurer dans le titre, il fallait encore y associer un terme caractérisant Louise Weiss : actrice, combattante, ambassadrice...., tous ces termes paraissaient soit trop étroits, soit trop connotés. Le mot « femme », plus large, a semblé pertinent, et ce, pour plusieurs raisons : tout d'abord, c'est en tant que femme que son parcours est particulièrement exemplaire, car Louise Weiss n'a cessé d'être confrontée à des préjugés sexistes, à ceux de son propre père comme à ceux de la société de son temps. En effet, à l'époque, le fait d'être une femme était clairement une difficulté pour évoluer dans les milieux journalistiques, politiques ou universitaires, milieux très masculins. Malgré tous ces obstacles, elle a frayé une voix nouvelle pour les femmes, avec audace et détermination. De plus, Louise Weiss était une brillante femme de lettres, journaliste mais aussi écrivaine. Enfin, dans les années trente, elle s'est engagée dans la lutte pour que les Françaises obtiennent le droit de vote. Ainsi, tant par sa plume que par ses actes, elle a participé à l'élaboration d'un véritable « matrimoine » culturel. 
 
Dès lors, l'expression « Femme de paix » permettait de refléter la racine pacifiste de l 'œuvre et de la vie de Louise Weiss, tout en mettant en lumière son féminisme nouveau, bien différent de celui des suffragettes anglaises, car moins violent, et plein d'un humour très efficace. Par exemple, elle aimait à dire que certes les mains des femmes étaient faites pour être cajolées, mais que cela ne devait pas pour autant les empêcher de servir à déposer un bulletin dans l'urne ! Ses divers engagements, qu'il s'agisse de la direction du Journal L'Europe Nouvelle, de ses actions en faveur de la « Femme Nouvelle », de sa participation au réseau de résistance Patriam Recuperare, de ses voyages à travers le monde lors de ses études polémologiques, ou encore de son mandat de député lors de son élection au Parlement Européen, TOUS ses engagements ont été menés au nom de sa volonté de PROTEGER LA PAIX. 
 
Femme de paix, Louise WEISS, comme son nom l'indique, avait la blancheur de la colombe ! 
 
Claire Le Van et Edwige Laneres