Lycée du Haut-Barr

- 67700 Saverne -

Les cinquante élèves du lycée du Haut-Barr qui bénéficient de l’abonnement en soirée à l’Espace Rohan avec leurs enseignantes, Mme Lanères et Mme Le Van.

« L’art doit-il plaire ? » Telle est la question littéraire et philosophique que se sont posés les cinquante élèves du Lycée du Haut-Barr, accompagnés par Edwige Lanères, référente culture, et Claire Le Van, référente UNESCO, qui ont assisté au spectacle « Heres : Nel nome del figlio » (Heres : au nom du fils), présenté le jeudi 25 janvier 2024 à l’Espace Rohan, dans le cadre du festival Décadanse par la Compagnie Ez3… Ezio Schiavulli. Pour une partie des jeunes, c’était une soirée jubilatoire, fascinante, qui les a touchés, interpelés, amusés, fait rêver ; pour les autres, ce spectacle est resté plus difficile d’accès, voire incompréhensible, et les a même dérangés ou choqués. En tous les cas, cette création de danse contemporaine a eu le mérite de nous faire cheminer, ensemble, dans l’univers singulier de l’art conçu comme une exploration inédite, qui peut plaire ou déplaire, mais qui invite à se questionner sur ce qui construit une relation père-fils, dans ses ruptures et ses continuités, ses conflits et sa tendresse.


Regard de Mme Lanères sur ce spectacle :


Heres, nel nome del figlio : spectacle de danse à l’Espace Rohan
Le 25 janvier 2024, une cinquantaine d’élèves du Haut-Barr assistent au spectacle Heres, nel nome del figlio, avec leurs professeures Claire Le Van et Edwige Lanères.

La plupart des élèves sont au château avant 20h ; l’ambiance est joyeuse, amicale.


Dans le vaste hall de l’Espace Rohan, à Saverne, les jeunes amateurs et amatrices d’arts vivants arrivent tôt, dans l’espoir d’obtenir de bonnes places pour le spectacle de danse Heres, nel nome del figlio. Denis Woelffel, le directeur, accueille le public ; Nathalie Gerber tient la billetterie, Sophie Dudt veille au bon déroulement de l’entrée en salle ; Frédérique Staub scanne les billets, et les artistes de la Compagnie E3Z s’échauffent, se préparent. 

Yann, Léandre, Gabin, Thomas, Aurélien, Enzo, Rémi, Hakim, William, Ewen, Emma, Maëlle, Romain, Timm, Daniel… des élèves volontaires, de la 2de à la terminale, viennent aux sorties théâtrales, tantôt à l’Espace Rohan, tantôt au TNS, au TAPS… La diversité des spectacles enrichit leur culture et affine leur sensibilité artistique.


Ce soir, c’est presque une représentation scolaire, qui est donnée, puisque ce sont essentiellement des jeunes des collèges et lycées qui composent le public. L’ambiance est assez vive, les rires fusent, tout le monde est heureux de se retrouver là, pour partager un spectacle qui promet d’être puissant, avec deux batteries et un danseur au programme !

Cyril, Lucas, Ulysse, Antoine, Alexis, Yannick, Melih, Maëlle (avec sa maman), Clara, Mahla, Naïs, Lou, le peintre Pierre Malo, et la peintre Vida Zaré, rencontrée en décembre avec les élèves de terminale.


Profitant des placements libres, les élèves s’installent aux premiers rangs des gradins, afin de vivre pleinement le spectacle : quand nous sommes proches de la scène, nous ressentons des émotions bien plus fortes, car nous voyons les expressions de visage, les gestes précis des artistes, le moindre mouvement.

Les classes venues de plusieurs établissements arrivent, ainsi que quelques adultes ; la salle se remplit progressivement.


Enfin la nuit du théâtre tombe sur la salle, les téléphones s’éteignent par enchantement, le silence se charge d’une attente impatiente.
Des coups retentissent, rapides, impérieux. Ce n’est pas un son de batterie, c’est plus « rustique ». Lumières. Un homme allongé sous une estrade frappe de toutes ses forces le plancher au-dessus de lui. Les projecteurs braqués sur lui accroissent les ténèbres alentours, qui l’enferment dans une prison morale et physique. Cela serre le cœur, ça fait mal, on voudrait qu’il sorte de sa cage dorée, parce que c’est possible, il suffirait de ramper hors de cette prison sans barreaux. 

Mais l’homme arachné, sublime dans sa force et sa faiblesse, se déplace comme un insecte sous un verre, pris de panique. Sur l’estrade, une femme et un homme jouent de la batterie ; des rythmes vifs, qui pulsent, mais par bonheur, ils ne frappent pas fort. Inutile de surjouer la puissance de ces percussions ; la tension suscitée par la danse du prisonnier est déjà maximale.

Finalement, les percussionnistes déplacent la cage de bois, révélant la prison mentale du danseur, car cet homme continue à se mouvoir « en carré », comme s’il se trouvait encore sous l’estrade. Peu à peu, au soulagement des spectateurs et spectatrices, le corps du danseur découvre l’espace dont il dispose. Il se lève, se déplace, semble grandir sous nos yeux ! La musicienne l’invite à suivre ses sons ; elle caresse la peau d’un tom avec un balai (une baguette pinceau). Un certain temps, il la suit, hésitant d’abord, puis de plus en plus preste. Un peu plus tard, c’est lui qui dirige la musique ; le batteur Dario et la batteuse Elvire improvisent pour suivre ses pas, ses mouvements. 

Le danseur est un homme animal, une sorte de surhomme, aussi souple qu’un félin, aussi puissant qu’une bête mythologique, sorte de minotaure, il tord son cou, sa colonne vertébrale, ondoie comme un reptile ; c’est fascinant !

Parfois le rythme entre en lui intensément, alors sa danse est de toute beauté ! Les mains du danseur partent en saccades, ses bras suivent le mouvement, le buste est pris d’impulsions électriques, les jambes sursautent, le corps entier semble soulevé par de vives secousses de vent. C’est un peu fou ! C’est contagieux ; nous voudrions danser aussi ! Comme il est difficile, parfois, de rester sagement immobiles, sur nos sièges. Quand la musique s’apaise, les pieds du danseur, souples comme des mains, préhensibles, expressifs comme elles, s’agrippent au bois du plancher. Les chevilles tournent comme des poignets ; le corps entier ne tient qu’à cela : ces deux plantes de pied arrimées au radeau de la méduse, qui bouge, se déplace, et d’où l’homme saute à nouveau dans l’océan : la scène.

Heureusement les naufragés l’attirent sur leur embarcation de fortune. Dario lui cède momentanément sa place. Elvire apprend au danseur les bases de la batterie. On entend la voix de la professeure, elle chante les rythmes que l’élève doué reproduit parfaitement. C’est Ezio face à son père, le batteur. Pourquoi est-ce une femme à la voix si douce, qui joue le père ? Et où est la mère ?

Le spectacle s’intitule Heres : nel nome del figlio. Ce titre italien peut être traduit par « Voici : au nom du fils ». Car Ezio Schiavulli a composé cette chorégraphie en s’inspirant de sa relation avec son père : conflits, rapprochements, communication, dévoilement… Sur scène nous le voyons reculer, puis s’approcher, comme s’il était repoussé, puis attiré, par vagues. Plus tard, muni de baguettes, il prend des postures animales et semble préparer son corps pour une joute, un combat. 

Sur la musique « Samouraï », il effectue une sorte de rituel d’avant la bataille. Et toujours, Dario et Elvire le soutiennent, l’accompagnent. Pourtant la lutte est dure. Même dans l’euphorie du duo, quand Ezio joue avec Elvire sur l’estrade, tout peut basculer. Abandonné par sa partenaire, le danseur redescend et finit par tirer l’estrade comme une bête de somme. La « servitude volontaire » le reprend comme une vague. Plus il tire sa charge, plus il se prend dans les rets, araignée enroulée dans sa propre toile. Ou dans celle, posthume, de son père.

Mais la danse et la musique se poursuivent. Le corps se libère. Les instruments eux-mêmes finiront par s’envoler, suspendus à quatorze câbles fixés au grill de la « cage de scène ». Les toms tournent, les cymbales projettent des reflets métalliques, mais Elvire continue à jouer, même quand on lui ôte, un à un, tous les éléments de la batterie. Ses baguettes pulsent dans l’air, ses pieds fins battent une grosse caisse imaginaire. A son tour, son corps semble changé en rythme, comme celui d’Ezio auparavant. Seulement son rythme à elle est parfaitement calibré, comme une partition de batterie. Elle est un instrument. Elle est une batterie. Le danseur l’apaise, elle redevient humaine. Alors le silence s’étend. Un silence musical. Une respiration. Elvire et Dario caressent leurs instruments suspendus, qui dansent dans les airs. Trois bols retournés accompagnent la voix d’Elvire, si claire, si fine ; après la sécheresse des percussions, c’est un enchantement, d’entendre l’eau douce de cette mélodie humaine, sorte de berceuse rituelle. La poésie vient au plateau à pas de loup. Elle gagne toute la salle. La lutte est finie. Le danseur tourne. Son corps a cessé de tressauter. Le danseur tourne et ôte un à un ses vêtements, en un dévoilement final, symbole d’humanité. L’homme n’est qu’un homme. Son père n’est qu’un homme. Avec toute la beauté, la fragilité et la force émouvante de cette réalité : un homme. Juste un homme. Une lumière tamisée, or foncé, poétise cette dernière image. Et tout s’éteint.
Le noir revient. Retentissent les applaudissements d’un public jeune.
Les spectateurs et spectatrices qui ne souhaitent pas participer au bord de plateau s’éloignent, laissant les premiers rangs aux personnes désireuses de dialoguer avec les artistes.

De gauche à droite : Jean-Charles Fischer, journaliste aux DNA ; Sophie Dudt, chargée des relations publiques et de médiation ; Ezio Schiavulli, danseur ; Dario De Filippo, batteur, et Elvire Jouve, batteuse.

Elvire, Dario et Ezio viennent s’asseoir au bord de la scène, pour dialoguer avec les élèves. Le danseur nous explique sa démarche, en lien avec son père, batteur, et le cheminement de cette œuvre mouvante.
C’est Mélina, une élève de 1ère, qui pose la première question : 
« - Le spectacle raconte-t-il une histoire ? »
    - Il n’y a pas de dramaturgie ou de narration comme dans une pièce de théâtre, répond Ezio, mais le corps et la musique traduisent des émotions. J’évoque mes relations avec mon père, les moments de tensions et d’apaisement. Quels sont les moments qui vous ont marqué ? demande-t-il.
Edwige Lanères évoque le taureau, les tableaux où il y avait une sorte d’animalité dans les postures et les mouvements du danseur.

    - Le taureau ? Oui, cela fait partie de la composition « Samouraï » : la préparation au combat. Je me suis inspiré des postures de ce rituel, et aussi de celles du taïchi.
    - Combien de temps vous a pris la préparation de ce spectacle ? s’enquiert un élève.
    - Nous avons commencé pendant le confinement, en 2020, chacun de notre côté, Dario et moi, explique le danseur. La chorégraphie et les musiques ont beaucoup évolué depuis.

    - Il vous a fallu beaucoup de répétitions ?
    - Je dirais… cinq mois, si on met bout à bout les différentes périodes de répétitions. Et ici, à l’Espace Rohan, nous répétons depuis lundi, donc cela fait 4 jours.

Lucas a ôté ses bouchons d’oreilles, comme la demi-douzaine d’élèves à qui l’Espace Rohan a gentiment offert ces protections auditives. 
    - Ne craignez-vous pas d’abîmer votre audition, en jouant de la batterie sans boules Quies ? dit-il à la troupe.
    - Quoi ? crie Dario, mettant ses mains en cornets autour de ses oreilles. Voilà, je t’ai répondu, ajoute ce clown batteur. Il précise : Elvire met des bouchons, mais ni Ezio ni moi n’en portons. Et… oui, nous perdons notre audition…
    - Combien êtes-vous, dans la troupe ? demande une lycéenne.
    - Au départ il y avait nous deux, puis Dario a voulu ajouter une batteuse ; alors nous avons joué avec une grande musicienne, Anne Paceo. Seulement, elle ne pouvait pas nous suivre en tournée, elle avait d’autres projets. Heureusement nous avons trouvé une autre batteuse talentueuse : Elvire Jouve. Quand elle est devenue maman, Donato Manco a pris la relève, et maintenant, Elvire est de retour, comme vous le voyez. Aurélien Boeglin est notre technicien lumière ; sans lui on ne nous verrait pas ! Anne Bucher et Christine, chargées de la production et de la communication, effectuent un travail important, pour assurer la diffusion des spectacles et organiser les tournées.
Dario feint de compter sur ses doigts, pour dénombrer les membres de la troupe ; il affiche trois doigts pour compter six personnes. Même quand il ne fait rien, il nous fait rire, simplement par son regard faussement perdu, son béret qui décolle ses oreilles, et son air mi blasé mi goguenard. Par moments il se lève d’un bond, saute de la scène, pieds nus, et file donner le micro à un élève, tout en parlant vite, avec son bel accent italien. Tout le monde l’adore ; les élèves réclament une photo avec lui.

Bénédicte Bouscarle, professeure d’EPS au lycée Leclerc, chargée de l’option danse, prend à son tour le micro pour s’adresser à Ezio : « Je vais vous poser la question que mes élèves n’osent pas poser : pourquoi finissez-vous nu ?
- A la fin, dans une lumière sombre, cette image poétique représente le fait de baisser les armes. On n’est plus dans l’armure du samouraï ; on n’est plus dans le conflit. Mon père est juste un homme. Et moi aussi, je suis juste un homme. C’est ce que j’ai voulu traduire, par cette mise à nu. Mais ce n’est pas facile, vous savez ; il faut du courage, pour se mettre nu devant un public. Il n’y a rien de vulgaire. Rien de sexuel non plus. C’est une représentation symbolique de notre humanité.

Les applaudissements retentissent à nouveau ; nous remercions avec enthousiasme les artistes, que nous reverrons peut-être lors de leurs prochains spectacles dans la région.
Un grand merci au danseur et chorégraphe Ezio Schiavulli, pour la générosité et la beauté de son art ; merci à Dario De Filippo et Elvire Jouve, pour leur musique puissante et créative ! Merci à toute la Compagnie E3Z ! 


Merci, bien entendu, au directeur Denis Woelffel, à Sophie Dudt, Frédérique Staub, Nathalie Gerber, Bruno Langevin, enfin à toutes les personnes qui œuvrent efficacement pour que les spectacles de l’Espace Rohan soient des moments inoubliables.


Merci à Jean-Charles Fischer, à Manuela Reutenauer et à Naïs Meyer, pour les photographies.


Merci à M. Buttner, le proviseur du lycée du Haut-Barr, qui donne carte blanche à toutes les actions culturelles.


Et merci aux élèves, pour leur enthousiasme communicatif et leur tenue exemplaire !


Edwige Lanères

PS : La totalité de cet article est rédigée en écriture inclusive. Ce texte vous a-t-il paru incompréhensible ?

Thomas, Cyril, Léandre, Mélina, Yann, Edwige Lanères, Ezio Schiavulli, Dario De Filippo, Lucas Paris, Elvire Jouve, Gabin, Maëlle, Lysandre, Elysaure, Romain, Daniel.


Si vous souhaitez voir le teaser du spectacle, cliquez sur ce lien : 


Bonus : les impressions des élèves d’Edwige Lanères 


Maëlle, 2de4 (venue avec sa maman, Manuela)
Nous sommes parties un peu vite mais avons adoré le spectacle !
Le talent de la batteuse et du batteur est à couper le souffle. Ils ont réussi à transmettre des émotions à travers leur musique de façon incroyable.
Le danseur arrivait également à nous transmettre diverses émotions et avait une maîtrise de son corps très impressionnante.
Au plaisir d'y retourner !

Alexandra, 1èG2
Ce qui m'a particulièrement plu, c’est la façon dont le spectacle a été réalisé.  Que ce soit au niveau de la danse ou de la batterie. Et les instruments suspendus en l'air à la fin du spectacle ! ♫ ♪ C'était génial de voir tout ce que l'on pouvait accrocher malgré le poids de chaque instrument. Concernant les émotions, j'avais bien envie de bouger et de les rejoindre, car le rythme donnait envie d'aller danser avec eux. Pour conclure, ce spectacle m'a beaucoup plu, il n'était ni trop long, ni trop court et le fait de pouvoir s'assoir où l'on veut c'était top !


Daniel, 1èSTI 2
J’ai découvert un nouveau type de spectacle que je n'ai jamais vu auparavant. Des artistes qui transmettent des émotions à travers des percussions et de la danse. 🤩 Tout au long du spectacle, j'étais dans une espèce de bulle car le danseur m’a fait vivre une expérience sensorielle immersive, même en étant accompagné uniquement d'une grosse batterie, un instrument qui n'est généralement pas considéré comme harmonieux. Je trouve que c'est une belle performance artistique. Mais en soi, bien que la technique des artistes soit impressionnante, je trouve qu’il manquait une histoire, une narration dans ce spectacle.

Edwige
Merci beaucoup Daniel! 🤗 Oui, c'est vrai, nous avons moins l'habitude de voir des spectacles de danse, où les émotions priment sur la narration. Justement, c'est bien aussi, de découvrir cette nouvelle expérience. Dans ta vie, tu es parfois assailli d'émotions. Là, tu les vois sur scène. Tu te laisses porter, simplement, sans forcément chercher à analyser. Tu lâches prise...🌊

Romain, 1èG3
Le spectacle était différent de ceux que je vois habituellement mais il n’en était pas moins très intéressant et beau. Le danseur et les batteurs étaient très bons et la scénographie très bien faite.

Rémi, 1èG2
Au début du spectacle, j'ai été très surpris par les batteurs, leur manière de jouer, avec beaucoup d'intensité, ainsi que la façon dont le danseur utilisait son corps pour traduire les notes de musiques en émotions. 🎵 🎶 J'ai ensuite beaucoup aimé le moment où les instruments ont été suspendus en l'air, ce moment m'a paru hors du temps. Finalement, le moment d'échange à l'issue du spectacle m'a permis de comprendre ce que les artistes souhaitaient transmettre à travers leur œuvre. Nous avons bien ri lorsque Dario prenait la parole ! 😂🤣

Alexis, 1èG2
J'ai trouvé le début assez intéressant, mais c'est devenu très vite répétitif à mon goût. J'ai également cru comprendre le message au début, lorsque l'homme était contrôlé par la musique et qu'il essayait de l'atteindre, mais j'ai eu plus de mal avec la suite. 🤔 Je pense que la danse abstraite n'est pas vraiment faite pour moi sur ce point-là. J'ai également beaucoup aimé la scène des instruments suspendus, j'ai trouvé ça très visuel. Au final même si je n’ai pas tout aimé ni compris, j'ai trouvé la scène assez sympa dans l'ensemble. 👍

Bonjour Alexis,
merci pour ton avis. Oui, voir un spectacle inhabituel est toujours une source d'enrichissement, même quand on ne comprend pas tout, et même si l'on n’apprécie pas l'ensemble de la représentation sur le moment. Il arrive que des images ou des impressions nous reviennent en mémoire a posteriori. Parfois, une œuvre germe et grandit en nous, elle nous apporte des "réponses" sur le tard, lorsque nous rencontrons des situations inédites. Tu verras...

Lucas, 2de4
Mon ressenti est plutôt positif même si le fait qu'il n'y ait pas d'histoire précise me perturbe un peu. Les artistes ont tout donné. A la fin, les questions réponses étaient aussi intéressantes.

Thomas, 2de3
Mon avis sur le spectacle est plutôt positif. Les mouvements du danseur nous donnaient presque envie d'aller avec lui sur la scène, à ses côtés. La musique était très entraînante et à la fin du spectacle en bord de scène les artistes étaient très sympathiques.♪ ♫


Cyril, 2de3
je n'ai pas suivi toute l'histoire mais j'ai trouvé que la musique était attirante, et que le comédien qui dansait était très agile dans ses mouvements ; cela était donc très beau à regarder. 🌟

William, 2de3
C’est un spectacle vivant. Le son de la batterie est proche du bruit, je trouve. J’ai apprécié la scène où l’on démontait la batterie et où la batteuse continuait à jouer comme de la « Air-batterie »
C’était très rythmé, rempli d’énergie, comme un dialogue, une communication entre le public, le danseur avec sa chorégraphie et les battements qui complétaient le message, je me suis senti bouger et heurté. L’endurance et la qualité physique du danseur m’ont impressionné !
La scène du début où le danseur était sous l’estrade m’a fait penser à un enfermement et sa libération comme une naissance de l’individu…
L’autre scène du danseur lorsqu’il a quitté ses vêtements a évoqué une mise à nu, une révélation dans le discours à partager.

Melih, 1èG2
Au début du spectacle, j'étais intrigué. J’ai été captivé par la batterie, jouée avec une qualité professionnelle, puis par la gestuelle précise et synchronisée du danseur avec la batterie. Je cherchais un message, le fil conducteur du spectacle, mais mes recherches furent vaines. C’est sûrement une des raisons pour lesquelles je n'ai pas réussi à accrocher. La musique était trop répétitive à mon goût. L’interaction avec le public était intéressante (lorsque qu'on devait frapper des mains), mais elle n'a pas abouti, elle n'avait pas d'objectif (contrairement à La claque, le spectacle précédent). Dans le final, j’ai trouvé la nudité incohérente avec le reste du spectacle : je ne voyais pas de message clair à faire passer (ou alors il était implicite, et je ne l’ai pas compris) ; il m'a laissé un peu confus. Cela dit, je pense que cette fin, dans une situation ancrée dans son contexte, m'aurait surement paru plus cohérente. Cependant je dois admettre que ces artistes étaient tous doués d'un grand talent qui m'a impressionné, que ce soit la batterie, la danse, l'humour ou la voix. 

Ulysse, 1èG2
La pièce de théâtre était originale, j'ai trouvé que le message de cette pièce est très poétique même si cela peut paraître difficile à interpréter.

Aurélien, 1èG2
 Je n'ai malheureusement pas apprécié le spectacle de jeudi soir. L'absence de dialogue durant la représentation à crée, selon moi, un manque de lien entre le public et les comédiens. Cependant le bord de plateau a permis de mieux comprendre le spectacle et de créer ce lien public/comédien.


Bonjour Aurélien,
merci pour ton retour. Oui, je comprends ; je pense que pour un spectacle de ce type, il aurait fallu une préparation en amont. Là, nous ne savions pas à quoi nous attendre, et la représentation n'offrait pas de prise à notre intelligence. Nous pouvions ressentir des émotions, de l'empathie, puisque, manifestement, le danseur exprimait des combats, des souffrances. Nous pouvions également apprécier l'esthétique, le travail sur les lumières, et bien sûr la danse. Et la batterie, pour ceux et celles qui aiment ces percussions. Notre imagination pouvait construire des morceaux d'histoires. Mais notre intellect ne pouvait pas comprendre une thèse, un message. Nous restions dans l'incompréhension, comme cela arrive souvent devant des œuvres d'art contemporain. Au musée nous lisons le cartel, s'il y en a un, et nous étanchons notre soif d'analyse, grâce aux explications de l'artiste ou des critiques. Seulement là, il n'y avait pas de cartel. Et il n'était pas possible d'en parler en cours avant le spectacle, puisque les élèves viennent de différentes classes. Il me semble que l'appréciation de l'art contemporain -et de la danse contemporaine- s’affine à force de voir ce type d'œuvres. Par imprégnation. On apprend à ne plus tout analyser. On regarde, on écoute, on ressent, on se laisse porter. Certaines propositions nous émeuvent ou nous interpellent, d'autres nous heurtent, d'autres encore nous font rire, comme ce "mur d'enceinte" -un mur bombé comme le ventre d’une femme portant un bébé, au centre Pompidou de Metz, qui m'avait amusée : on aurait dit un jeu de mot en architecture.
L'école t'apprend à tout analyser, tout le temps. 🤔 C'est important, pour devenir un citoyen éclairé. Mais peut-être est-il salutaire, parfois, de laisser arriver les émotions, simplement. Et de laisser les œuvres bouger des lignes en nous, à notre insu. Elles nous forgent et nous assouplissent mentalement. 🕺🏻
Les grands scientifiques apprécient l'art pour l'ouverture qu'il propose, et pour les autres regards qu'il nous offre. Il nous fait sortir de nos chemins de pensée habituels. Cela peut être déstabilisant, inconfortable, mais il serait dommage de s'en passer complètement pour autant. 
Passe une bonne soirée, et à demain, pour le spectacle L'occupation : ne t'en fais pas, cette fois il y aura du texte. 😉


*Analyses écrites par les élèves d’HLP en cours de philosophie de Mme Le Van pour mettre des mots sur les ressentis suite au spectacle : les élèves ont chacun et chacune essayé d’exprimer ce qu’ils ont apprécié ou ce qu’ils ont moins compris dans cette offre culturelle. 

Avant le spectacle, nous nous positionnons en haut pour éviter que le son des batteries ne soit trop fort et pour avoir une magnifique vue d’ensemble (de G. à D.) : Romain L., Jade M. et Claire LV.

IHLP

L’ambiance est au RDV ! Pour honorer cette sortie, un dress code a été choisi par les 1HLP : en rouge et noir, avec une touche de blanc ! Le journaliste des DNA Jean-Charles Fischer nous fait l’amitié de se joindre à nous !

*Rose K. : J'ai trouvé la mise en scène intéressante et j'ai apprécié le moment où les instruments étaient suspendus. Cependant je trouve que le sujet de la pièce n'était pas explicite et je n'ai pas apprécié la fin. 
*Oriane M. : J'ai trouvé ce spectacle à la fois passionnant par la gestuelle très audacieuse et pour la souplesse et la technique mais aussi difficile à comprendre, en effet je n'ai pas compris certain choix de gestes, et la thématique du spectacle. Le début était très parlant et intéressant, mais j'ai moins apprécié la suite qui était moins explicite pour moi.

Oriane et Bérénice ont choisi du « rouge » à lèvre pour respecter le défi !


*Siméa W. : J'ai trouvé ce spectacle très original car il est rare d'entendre qu'un seul type d'instrument sans aucun accompagnement. Les batteurs avaient beaucoup de talent, ils jouaient sur un plateau qui tournait. Le danseur aussi avait du talent mais je n'ai pas toujours réussi à comprendre ce que sa danse illustrait. J'ai trouvé ça très esthétique quand les parties de la batterie étaient suspendues en l'air. 

Magnifique moment où les éléments des batteries s’envolent, à la manière des toiles de Chagall !


*Bérénice M. : Jeudi dernier, j'ai eu la chance de découvrir un spectacle fantastique et époustouflant. En effet, j'ai réellement apprécié le talent gestuel du danseur. Il a fait preuve d'une très belle prestation. Également, j'ai apprécié la musique apporté à la danse, ce qui a permis de donner à la danse une vie. Cependant, il a été plus ardu de comprendre le contexte de la pièce. 


*Emilie K. : Le spectacle de danse m’a déplu. Mis à part le début qui était plutôt explicite, la suite était très peu compréhensible. Les artistes avaient tous du talent mais le message qu’ils voulaient faire passer dans leur spectacle n’était pas clair. 


*Emma R. : La base de la pièce avec un danseur et des batteurs était bien d’après moi, mais le fond (l’histoire) et comment elle a été retranscrite, j’ai moins aimé.

Pour Emma, ce sont de petits cœurs rouges sur les ongles qui lui permettent de relever le challenge du dress code !


*Emmanuel W. : J'ai trouvé les performances physiques et techniques impressionnantes par la manière qu'ont eu les batteurs à jouer de façon précise dans n'importe quelle situation, mais également par une performance presque désarticulée de la part du personnage principal. Cependant, j'ai eu du mal à réellement saisir l'implicite d’une relation familiale mais cela ne nuit pas à l'esthétique du spectacle avec une scène figée dans le temps embellie par une bonne gestion de la lumière.

Emmanuel a opté pour une cravate rouge bariolée, à la fois chic et décontractée !


*Maïlys G. : Personnellement, j'ai trouvé que le début du spectacle été bien, on voyait bien l'histoire qu'il voulait transmettre. Le danseur et les batteurs avaient une très bonne maîtrise technique. Au fils de la représentation il était de plus en plus compliqué de suivre ce qui se passait et c'était de moins en moins compréhensible. 

Laura R. et Maïlys G., avec Claire LV., un trio de choc !


*Maxime P. S. : Selon moi le spectacle a réussi à traiter le sujet important de la relation père-fils et à nous transmettre des émotions tout en utilisant la danse et la batterie, d'une façon étrangement harmonieuse. Ce spectacle montre donc les différentes étapes de cette relation père-fils en passant du rejet jusqu'à l'acceptation. Pour moi ce spectacle reflète extrêmement bien la relation père-fils pouvant exister dans notre société actuelle.


*Elina F. : Je trouve que le début du spectacle était super, mais la fin, m'a déplu. Le spectacle n'était pas très compréhensible. Mis à part ça, les artistes étaient très talentueux.


*Sara A. : J’ai trouvé ce théâtre assez original et spécial, je ne pense pas avoir forcément compris le sens de ce spectacle. Ma partie préférée a sûrement été vers la fin, lorsqu’ils ont commencé à suspendre les instruments en l’air, j’ai trouvé ça très surprenant et captivant. Par contre les moments que j’ai le moins compris sont lorsque les batteurs se mettaient à accélérer, en jouant de manière effrénée pendant que la 3ème personne courrait partout très rapidement.

Au fond, ces sorties en soirée à l’Espace Rohan, sont toujours très cordiales !

Une chouette équipe d’élèves du Haut-Barr, qui aime les hauteurs !!!

THLP

Solène : Je ne peux pas vraiment dire si j’ai apprécié le spectacle, ou pas, car je n’ai pas compris l’histoire. Après l’explication des artistes, on comprend qu’il s’agissait de la relation tumultueuse entre un père et son fils. Cela nous amène à nous questionner sur la nature de leur conflit, est-ce la musique ? La violence ? La liberté du corps ? Cependant, il faut prendre en compte qu’il y avait un art derrière : les batteries, la danse contemporaine, … Il y avait également un passage intéressant qui peut être interprété de plusieurs manières. En effet, le moment où ils accrochaient les instruments et les laissaient pendre était fort artistiquement. C’est comme un renouveau, comme si l’artiste retrouve sa liberté et redécouvre la musique librement, sans la pression du père. En résumé, même si le spectacle était difficile à comprendre, il y avait tout de même des moments vraiment artistiques qui laissent place à l’imagination. 

Clara B : Spectacle de danse contemporaine, que je n’ai pas vraiment aimé. Le début est assez cocasse, le danseur se trouve en dessous de la scène, là où réside les instruments de musique. Il commence à bouger au rythme des coups de la batterie comme s’il prenait vie. Quand il tombait par terre et se relevait subitement, cela me faisait penser à Frankenstein qui se relève. Les mouvements étaient comme ceux d’une poupée, précis et calculés. Peut-être que le père voulait que son fils ne soit pas batteur mais battu par lui. Rebelote le père ne change pas, l’emprise qu’il a sur son fils est toujours présente, cela s’entend aux coups de batteries devenant de plus en plus forts. La fin où il se déshabille est très étrange, je pense qu’il aurait dû rester pudique. Il est très souple et je pense qu’il aurait pu faire de meilleurs mouvements que ça (des roues, des saltos etc…). Néanmoins il y’a quelques points positifs.

Nais : Je n’ai pas trop aimé ce spectacle car je n’ai pas compris le réel sens de celui-ci, je n’ai pas réussi à entrer dans l’histoire. On voyait qu’il y avait beaucoup de travail derrière, mais je ne suis pas sensible à la danse contemporaine, même si le danseur était souple et possédait une technique. Mais le pire selon moi c'est le moment où le danseur s'est mis tout nu à la fin, j’ai dû fermer les yeux pour éviter un choc. Cependant, les différentes interventions fortes de la batterie montraient bien les conflits et le moment où la femme jouait avec les clochettes avec la batterie douce apportait une sorte d’apaisement. C’est sympa qu’à un moment ils aient fait participer le public car ça a permis de se re-concentrer, car je commençais à perdre le fil. 

Amandine : Je n’ai pas réussi à entrer dans le spectacle et à m'y accrocher. Je trouve cela dommage car il aurait pu y avoir un potentiel mais l’histoire n’était pas très compréhensible. Les musiciens et le danseur étaient talentueux mais n’ont pas mis à profit leurs talents selon moi. De plus, la fin où l’homme a montré sa nudité n’était pas forcément obligatoire car elle n'apportait pas de réel sens à l'histoire ou alors je n'ai pas compris l’intérêt de ce moment.

Mahla : Personnellement je n’ai pas spécialement apprécié le spectacle, il y avait beaucoup d’éléments qui ne coïncidaient pas avec le thème du complexe d'Œdipe.
J’ai eu du mal à comprendre le but précis de la pièce, de plus la scène de nudité à la fin n’était pas nécessaire du tout. Mais il y avait tout de même des éléments que j’ai apprécié, les artistes avaient du talent dans la musique et dans la danse. Même si c’était une expérience étrange j’ai honnêtement trouvé ça assez drôle, c’était un monde artiste délirant. 

Clara F : J’ai bien aimé le début où le silence dans le noir dure plus d’une minute ainsi que le moment où les instruments étaient suspendus en l’air à la fin. Cela donnait un effet comme si le moment était en pause et que l’on attendait quelque chose. La batteuse s’acharne sur son solo de batterie alors qu’on lui enlève chaque élément de son instrument. Ce moment m’a vraiment plu car on voyait son acharnement jusqu'à ce que quelqu'un lui vienne en aide et l’empêche de se faire du mal. Je n’ai cependant pas réussi à trouver le fil conducteur et la fin où le danseur finit dans son habit le plus naturel m’a gêné et je pense que pour montrer peut-être la libération de son père, le danseur aurait pu être en justaucorps plutôt que nu.


Zoé : Le spectacle tourne autour de la batterie et de la danse. Le danseur suit par ses mouvements la batterie, ce qui donne une danse brutale, violente. Il semble se battre contre la batterie tout en la suivant. On voit donc par-là, la relation père-fils, thème du spectacle. Faire voler en l’air les pièces de la batterie donne un instant poétique presque indispensable dans toute cette agressivité. Là, il déconstruit la batterie comme il déconstruit ses traumatismes d’enfance. 

Lou : Un spectacle rythmé et musicalement très intéressant. La scène de fin avec les instruments volants a un côté très poétique, surtout après ces minutes de son permanent. Je n’ai malheureusement pas pu bien comprendre le spectacle dû à ce monde hermétique qui est le leur. Malgré ces essais de nous inclure, comme le moment où ils nous ont fait applaudir en rythme, cela semblait artificiel et ne nous incluait pas assez.