Lycée du Haut-Barr

- 67700 Saverne -

Photo 1 : Les membre du Rotary (Michelle Beyrouthi, Nelly Tsokanis, Rolf Konrad, Claude Salmon, Léonie et Nicolas), avec les élèves de THLP (Manon Mecker, Tiffany Brossard, Emma Decreus, Zoé Kieffer, Ilona Goess), et la référente UNESCO (Claire Le Van) dans le hall d’entrée du lycée devant les Roll-Up.


Le mardi 16 mai 2023, des membres du Rotary Club de Saverne, présidé par Mme Michelle Beyrouthi, sont venus, grâce à l’engagement de notre direction, sur la journée au lycée, pour célébrer avec nous la journée internationale du vivre-ensemble en paix et présenter aux jeunes les objectifs humanistes poursuivis par cette association de services ainsi que les actions solidaires qu’ils organisent, tant au niveau local qu’au niveau international. Cette journée fut forte en échanges et partages humains de grande qualité et a ouvert de nombreuses pistes pour inviter les lycéens à être ouverts aux autres, à s’engager, à entreprendre des séjours à l’étranger dans le cadre du « Student Exchange » et à participer aux actions de sensibilisation menées par le Rotary savernois, notamment les séances de cinéma pour le projet « Espoir en tête ».


Les rotariens ont rencontré plusieurs classes en matinée, à savoir les 2GT2, avec un AED, les 2GT5 avec M. Rohmer, les 2GT4, avec M. Clause, et les THLP avec Mme Le Van, pour évoquer avec eux les projets stimulants qu’ils mettent en œuvre chaque année et pour les interpeller afin de leur faire comprendre que l’engagement citoyen, au service des plus démunis, est essentiel pour créer une société plus fraternelle et plus juste. 


Photo 2 : Un panneau montrant des actions menées par le Rotary contre l’illettrisme. 


Puis à 10h, lors de la récréation, ils sont allés au-devant des jeunes, car des Roll-Up présentant l’association étaient installés dans le grand hall central de l’établissement. Après la sonnerie, les élèves de THLP ont mené une interview pour mieux connaître la nature des engagements de Michelle Beyrouthi, Léonie et Nicolas, deux jeunes qui ont respectivement vécu le « Student exchange » (séjour à l’étranger proposé par le Rotary) et le Ryla (Rotary Youth Leadership Awards – programme de formation intensive de développement personnel et professionnel), Claude Salmon, acteur dans l’organisation du « Student exchange », Rolf Konrad, ancien président du Rotary savernois, et Nelly Tsokanis, très investie dans l’action solidaire « Espoir en tête ». 


Interview des membres du Rotary club réalisé par les élèves de THLP

Le 16 mai 2023, nous avons eu le plaisir de rencontrer une partie des membres du Rotary club de SAVERNE, avec deux jeunes ayant participé aux programmes proposés par cette association. Nous avons pu les interviewer et leur poser des questions sur leur engagement. La première personne interviewée a été Mme Michelle Beyrouthi, architecte, maman de deux enfants, habitant à Saverne et présidente de l’année 2022-2023.

Photo 3 : Michelle Beyrouthi expliquant le contenu des panneaux exposés par le Rotary.

Quelle est le but de votre association ?

Le Rotary club est un club de services, crée aux États-Unis en 1905 par un avocat américain sensible à la misère de l’autre et aux différences entre les classes sociales. Pour aider ces personnes en situation de précarité, il a mobilisé des amis. Il a fondé un groupe de service pour récolter des fonds à destination des plus démunis. Cette association, au fil des années, a pris de l’ampleur. L’association comprend plus de 33 000 clubs aujourd’hui, répartis dans 200 pays, avec un total de 1, 6 millions de membres engagés dans le monde.  La devise du Rotary, c’est : « Servir d’abord ». Son logo représente une roue de charrue qui tourne pour illustrer le fait que les présidents changent chaque année. 


 

Photo 4 : Michelle Beyrouthi lors de l’interview.

Que fait le Rotary pour les jeunes ?  

Une des grandes actions du Rotary est l’éducation des jeunes, donc Le Rotary réalise de nombreuses actions locales, nationales et internationales. 
Localement, il participe à la concrétisation des sorties scolaires, participe au financement et aboutissement des projets menés par les étudiants, donne l’opportunité aux étudiants de faire des présentations publiques. 
Au niveau international, et en collaboration avec des clubs Rotary sur place, le Rotary crée et subventionne des centres de formation, afin d’apprendre des métiers, et savoir-faire, notamment à l’étranger, ce qui permet de créer des liens entre les différents pays. Afin de facilité cet échange, des CIP (Comité Inter Pays) se regroupent et travaillent ensemble, c’est un partenariat entre plusieurs districts qui travaillent, main dans la main, pour mener à bien des projets d’envergures, ceci renforce l'amitié et la compréhension interculturelle entre les pays. Aujourd’hui, on compte 44 CIP (comité inter pays) dans le monde. Tous les clubs Rotary du monde peuvent interagir et s’entraider.

Le Rotary a également mis en place pour les jeunes un programme du nom de « Student Exchange », programme d’échange qui aide les jeunes à aller dans un autre pays partout dans le monde, sauf les destinations jugées politiquement dangereuses, tout en étant encadrés. Les étudiants payent leur billet d’avion, mais le reste de l’année est pris en charge par les rotariens. Les jeunes vivent dans une famille de rotariens, vont à l’école tout en apprenant une autre culture et des manières de faire différentes.

Le Ryla (Rotary Youth Leadership Awards) est aussi une action proposée par le Rotary, il s’agit d’une formation intensive qui se déroule deux fois par an pour les jeunes à partir de 18 ans. 
•    Le but est d’aider les jeunes à explorer leurs possibilités de développement personnel et leurs capacités relationnelles.
•    Les rendre capables d’identifier leurs points forts et leurs points faibles.
•    Les aider à prendre en charge leur avenir en découvrant la nécessité d’un effort de perfectionnement personnel.
•    Leur apprendre à se situer et à agir dans un environnement complexe et inhabituel pour eux.
Le contenu :
Il vise à faire connaître et comprendre les facteurs qui conditionnent :
-    les attitudes,
-    les comportements,
-    les relations interpersonnelles,
-    les mécanismes de la communication.

Qu’est-ce que vous avez mis en œuvre de particulièrement important lors de votre présidence ?

J’ai travaillé sur plusieurs axes, notamment avec les jeunes : j’ai organisé des rencontres et des collaborations, comme c’est le cas avec Mme Le Van avec laquelle le Rotary club de Saverne a mené plusieurs projets communs, grâce au soutien de la direction du lycée du Haut-Barr qui est formidable. Je suis engagée auprès des jeunes, car c’est important de sensibiliser la génération future à la solidarité et à l’ouverture d’esprit. Avec le collège Poincaré, nous avons organisé une collecte de jouets pour la pédiatrie de l’hôpital de Saverne ainsi qu’un concert de chant de Noël mené par Mme Batzenschlager qui a réalisé une magnifique représentation au château des Rohan, pour accompagner notre exposition au musée de la ville sur le thème du Père Noël. Nous avons également mis en œuvre avec le collège, la marche familiale du père Noël, avec distribution de bonnets de noël et une collation, une marche de Noël pour sensibiliser à la générosité à laquelle les familles étaient invitées 

Photo 5 : Michelle Beyrouthi expliquant les projets qu’elle a portés lors de sa présidence. 

Chaque année une brocante est organisée au Cosec de Saverne, afin de récolter de l’argent qui nous permet de participer aux différentes sollicitations solidaires. J’ai organisé un voyage de 7 jours au Liban avec 25 personnes de l’équipe du Rotary de Saverne, nous avons constaté la situation de ce pays, rencontrer les Rotariens Libanais, pour voir comment on vivait dans ce pays et comment on pouvait contribuer à les aider. Ils ont pu rencontrer des religieuses et visiter l’orphelinat qu’elles tiennent, qui a des difficultés du fait qu’ils manquent de médicaments, de professeurs, et bien sûr, d’argent. Chacune des personnes présente lors du voyage a emmené pour eux, dans leurs valises, des friandises, des médicaments inutilisés de leur boîte à pharmacie. Au Liban, il y a 3 millions de Libanais et 6 millions de réfugiés. À leur arrivée, les rotariens français ont eu droit à un accueil chaleureux et ils ont pu prendre connaissance des conditions de vie qu’il y avait ici, en constatant qu’ils vivaient de peu et que leur nourriture était réduite au strict minimum. L’orphelinat avait des trous dans les toits et les enfants étaient sans cesse déplacés de pièces en pièces pour éviter d’être mouillés. Avant leur départ, l’équipe s’est vu offrir un cèdre du Liban, geste fraternel très touchant.

Quel message souhaitez-vous transmettre aux jeunes ?

Il est important de s’engager pour les autres et pour soi-même, afin de mieux connaitre ce qui nous entoure de se forger sa propre opinion, et conviction et de contribuer ainsi à un monde plus humain et d’avoir une ouverture sur le monde.


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« Les jeunes parlent aux jeunes »

On a pu ensuite interviewer des jeunes qui ont eu la chance de participer aux programmes proposés par le Rotary club. Léonie : 24 ans, commerciale, elle a pu vivre le « Student Exchange » grâce au Rotary à l’âge de 16 ans quand elle était en 1ère (2015-2016) ; Nicolas : 26 ans, il vit à Saverne, travaille dans le technico-commercial, et a passé une semaine dans le Jura en avril 2023 dans le cadre d’un Ryla.

Photo 6 : Léonie et Nicolas, deux jeunes qui ont bénéficié des programmes du Rotary.

Léonie : Elle est partie en échange scolaire dans une école brésilienne, où elle a pu être accueillie durant son année par trois familles différentes. Ce pays était son premier choix sur les trois autres qu’elle avait fait, et elle était très heureuse de l’avoir obtenu. Cette expérience lui a permis d’apprendre le portugais et l’anglais, alors qu’elle ne les parlait pas avant de partir, et elle a appris à parler correctement en 4 mois. Elle a pu également découvrir une nouvelle culture, une nourriture différente, un fonctionnement de l’école autre qu’en France où la relation professeurs-élèves est relativement distante. Alors qu’au Brésil, le professeur raconte à ses étudiants ce qu’il a fait durant son week-end, la relation est plus proche. Léonie a été très bien accueillie par les brésiliens qui lui ont fait une fête à son arrivée. Durant son année, elle a également pu grâce au Rotary participer à un voyage de 2 semaines en Amazonie, où elle a pu découvrir, à bord d’un bateau à hamac, la pêche et voir des piranhas, sa première mygale et son premier serpent. Elle a aussi pu faire un bus-trip qui est parti de São Paulo et qui s’est arrêté dans une vingtaine de villes qu’elle a pu visiter.

Photo 7 : Léonie relatant son magnifique voyage au Brésil.

Elle n’a vécu que deux points difficiles durant son séjour : le fait de passer Noël sans sa famille et à la place de faire un barbecue au bord de la mer, a été pour elle un moment un peu éprouvant émotionnellement parlant. Puis à son retour, elle a ressenti un fort contraste, avec une prise de conscience du décalage entre elle qui a vécu beaucoup d’expériences et ses anciens camarades qui en sont restés au même point. Elle a compris qu’elle avait grandi, qu’elle était devenue différente, mais que c’était finalement très positif pour elle. Aujourd’hui encore elle garde des liens avec des personnes qu’elle a rencontrées, c’est le cas de sa sœur d’accueil qui vient la voir tous les ans à Strasbourg pour ses stages et pour fêter Noël avec elle. Cet été Léonie partira la rejoindre au Brésil pour fêter sa remise de diplôme en médecine.

Elle a eu l’impression d’avoir vécu : « une vie en un an » !

Photo 8 : Léonie et Nicolas lors de l’interview menée par les THLP.

Nicolas : Il a connu le Rotary grâce à Léonie qui le lui a présenté, et depuis, il est très impliqué. Il participe à de nombreuses actions : c’est le cas lors du marché de Noël de Strasbourg, où il tenait un stand, ou encore lors de son séjour dans le Jura, d’où il est revenu transformé et plus confiant. Son état d’esprit n’est plus le même depuis qu’il a fait le Ryla, il a l’impression d’avoir fait des progrès par rapport à des aspects qui le bloquaient psychologiquement dans l’avancée de sa vie. Au début de son séjour, il pensait que cela ne l’impacterait que personnellement, mais cela a aussi impliqué sa vie professionnelle. Grâce à ce stage de développement personnel, il a pu relativiser, continuer à avancer dans sa vie, appris à mieux cerner les personnes et comment réagir face à elles, mais il a pu également améliorer sa façon de communiquer. Lors de son programme, on a pu lui présenter différents modules et il a pu ainsi sélectionner ceux qui lui semblaient adaptés à son profil. Il a découvert ses points forts et faibles, ce qui lui a permis de mieux savoir quand il est constructif de se mettre en avant, de s’ouvrir aux autres. Il a pris confiance en lui et dans les relations positives avec les autres. À l’aide de cette expérience, il a appris à aborder les choses de manière plus positive. Il a rencontré lors de ce stage des profils de personnes très différentes : des jeunes de 18 ans, mais aussi des personnes de 54 ans ou des responsables du « Student Exchange ». Les travaux se font soit ensemble par groupe de travail ou en tandem pour des réflexions plus personnelles. Les participants n’ont pas de réseaux téléphoniques, et sont coupés du monde pour vraiment se recentrer et réfléchir.

Bilan :  Léonie : Ce séjour au Brésil lui a permis de sortir de sa zone de confort et de voir que dans ce pays moins riche, la façon de vivre est différente mais très chaleureuse humainement parlant : là-bas les consultations de médecins sont très chères, il y a une grande pauvreté matérielle, mais une grande richesse de cœur. Elle a pu également apprendre à comprendre l’autre et à aller vers lui, être plus ouverte envers les personnes étrangères rencontrées dans son métier, ce qui lui a permis d’avoir plus de clients portugais, par exemple, et de proposer des formations en anglais.

Nicolas : Il a pu lui également sortir de sa zone de confort et mieux appréhender son moi profond, ce qui lui permet de vivre sur un mode plus authentique. Ce séjour était pour lui une semaine très positive, cela lui a permis de réfléchir et avancer dans sa vie. Il a pu se développer personnellement et apprendre comment apporter de l’aide à l’autre d’une manière adaptée, dorénavant il a envie de plus s’investir dans le Rotary, car il trouve que cela lui permet d’agir pour une bonne cause et il souligne qu’il est important de s’engager. Ce stage de formation lui a permis de grandir.

Photo 9 : Des témoignages très riches et stimulants pour les lycéennes qui les écoutent.

On les a remerciés chaleureusement de s’être libérés de leur travail pour venir témoigner auprès de nous, lycéennes, sur les défis qu’ils ont relevés grâce au Rotary Club, car leur manière vivante d’en parler est touchante et donne envie de vivre les mêmes expériences. Après avoir effectué leur témoignage, ils ont dû malheureusement nous quitter pour des raisons professionnelles, nous avons alors écouté d’autres membres du Rotary Club, dont les explications étaient passionnantes.

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Claude Salmon : ancien entrepreneur, il a rejoint le Rotary Club en 2008 parce qu’il aime rendre service, comme il l’a fait quand il était scout ou compagnon des métiers. Lorsqu’il a rejoint la communauté de partage du Rotary, un ancien membre lui a demandé de reprendre son poste et il a accepté : il s’occupe ainsi du programme « Student exchange ». 

Photo 10 : L’interview de Claude Salmon, engagé dans le programme « Student exchange ». 

On ne s’intègre vraiment dans un groupe que lorsqu’on s’engage à mener avec lui des projets, ce qui génère beaucoup d’interactions constructives. Le Rotary organise des réunions de travail et d’échanges tous les lundis, ce qui permet de créer des liens d’amitié et de faire des rencontres. Sa fille cadette a bénéficié en 2011 du programme « Student exchange » en Australie, car en entendant d’autres jeunes en parler avec enthousiasme, cela lui a donné envie de le vivre aussi. Du point de vue administratif, pour participer à cet échange, il faut avoir envie de partir et il faut que ce soit un souhait personnel et non décidé par les parents. C’est un échange linguistique pour des jeunes du secondaire qui permet de formidables rencontres. Une fois arrivé à destination tous les autres jeunes, environ 60 se retrouvent (groupes des « Student Exchange » « in » = dedans / « out » = quand tu pars). Les districts sélectionnent les familles qui peuvent accueillir et faire partir leur enfant, car quand on envoie un jeune, on en reçoit un autre en retour sur le principe d’un échange. Il faut prendre en charge ses billets et une assurance à l’étranger, pour les autres frais, ils sont pris en charge par le Rotary, donc l’aspect financier n’est pas un frein pour les familles.

En ce qui concerne l’ordre des vœux, ils ne sont pas forcément acceptés par les districts, c’est le cas d’une alsacienne du nom de Marine qui a fait comme premier vœu de partir au Japon, mais elle a finalement été envoyée en Corée du sud alors qu’elle ne parlait pas un mot. Elle s’est finalement parfaitement adaptée, et cette expérience a été pour elle une formidable aventure. Le système est très cadré et il est le même partout. Lors du séjour il y a quatre grandes interdictions : interdiction d’utiliser un véhicule à moteur, de consommer de la drogue, de ne pas suivre les cours avec assiduité, d’aller à un rdv galant. Malgré cela certains pays sont interdits (comme par ex. le Venezuela), car ce sont des pays où il y a des conflits politiques. Les États-Unis préfèrent accueillir des jeunes de moins de 18 ans, donc mineurs, qui respecteront les règles de vie données par la famille d’accueil.

Lors du séjour, il n’y a plus d’autorité parentale, c’est le district d’accueil qui joue le rôle de responsable légal. Si les parents souhaitent voir leur enfant, il faut qu’ils demandent une autorisation aux districts. Cela a été le cas pour fêter l’anniversaire de sa fille qu’ils sont allés voir avec son épouse et ils ont invité les autres jeunes participant à ce programme. Ainsi, à l’occasion de ce voyage en Australie, M. Salmon a pu, le premier matin, voir pour la première fois de sa vie plus de 150 kangourous en liberté dans la nature.

Une fois l’année terminée, les jeunes reprennent leur cursus là où ils en étaient avant leur départ, leur dossier scolaire est mis en pose durant leur absence. Il ne faut pas croire qu’il s’agit d’une année perdue, car on apprend beaucoup, à la condition de s’investir dans ce projet. Il est très rare que cet échange se passe mal, mais comme pour toutes les règles, il y a parfois des exceptions. Un jeune coréen qui ne faisait aucun effort pour s’investir et n’essayait même pas d’apprendre le français, a dû être renvoyé chez lui à la charge de ses parents. Il ne s’agissait pas d’un pays sur la liste de ses vœux et il avait obéit à ses parents mais n’avait pas de réelle motivation.

Photo 11 : Claude Salmon aime rendre service et parler aux jeunes.

Un mot final de Claude Salmon et pourquoi s’être engagé au Rotary ? Il s’agissait pour lui de continuer à défendre les valeurs d’entraide et de service qu’il a vécues au scoutisme : « Quand on aime on ne compte pas ! ». Il nous remercie pour notre investissement dans leur projet car il pense que nous, les jeunes, sommes les meilleurs ambassadeurs auprès d’autres jeunes pour donner envie d’oser entreprendre ces défis.


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Rolf Konrad : Né en 1948, il était Secrétaire Général dans une grande société industrielle de la région. Approché par un Rotarien savernois pour joindre le Rotary Club, il a d’abord passé une soirée au club, ce qui lui a permis de juger et d’apprécier l’esprit ainsi que la sympathie que chacun porte envers l’autre. Il trouvait très intéressants les échanges d’idées entre les membres, ceux-ci issus de professions et cultures différentes. Il précise qu’au club de Saverne, il est actuellement le seul Allemand.


Photo 12 : Rolf Konrad lors de l’interview, insistant sur l’ouverture aux autres cultures.


Au Rotary chacun a un rôle précis, Rolf est responsable de la coordination avec le club par-tenaire allemand d’Offenbach. Lorsqu’il était Président, il a organisé un voyage de 10 jours à Berlin afin de mieux faire connaître l’histoire, la culture et l’architecture de la capitale d’Allemagne. Sur proposition d’un ami rotarien de confession juive, il a également organisé un voyage en Israël en octobre 2010, ce qui lui a permis, et aussi aux autres participants, de visiter des lieux, comme le Yad Vashem, monument installé pour la mémoire des juifs de l’holocauste. C’était pour lui, qui a grandi avec la problématique de la « Schuldfrage » (la responsabilité de la nation allemande face à la barbarie du IIIème Reich), une émotion très forte.
Le Rotary permet aux jeunes de vivre une année d’échange à l’étranger, ce qui est une ou-verture fabuleuse, permettant de découvrir une autre culture et mieux comprendre l’autre. Rolf, lui-même, est venu en France par l’échange d’étudiant organisé par l’Office franco-allemand de la jeunesse (OFAJ).
Lors de son année de présidence, il a fait don d’un défibrillateur à la ville de Saverne. Instal-lé à présent sous le porche de la Mairie, il peut en effet sauver des vies. Il a aussi organisé une randonnée internationale avec le Club Vosgien, ce qui a permis de faire un don à l’hôpital à Lambaréné du Docteur Albert Schweitzer, grand théologien, médecin et huma-niste, détenteur du prix Nobel, mais aussi organiste de renom, spécialiste de Bach. Grâce à ces engagements dans la vie sociale, il est toujours possible d’améliorer les situations diffi-ciles.
Message adressé aux jeunes par Rolf Konrad : Il aime citer une phrase qui figure sur la Une d’un journal allemand de sa région : « on aime sa région et son pays, mais on est ouvert sur le monde ». Ainsi, il faut toujours vouloir découvrir de nouvelles choses, dépasser ses limites et avoir un état d’esprit transfrontalier.

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Nelly Tsokanis : Elle a été tout d’abord enseignante puis pendant 11 années proviseure au Lycée Leclerc de Saverne, avant de prendre sa retraite en 2009, où elle est entrée au Rotary Club de Saverne. Toute sa carrière a été marquée par le souci de transmettre aux jeunes des valeurs humanistes par des actions à visée pédagogiques : « Enseignant un jour, ensei-gnant toujours ». Elle a organisé, avec une association d’élèves, la construction d’une ma-ternité au Burkina Faso, pays de l’Afrique de l ’Ouest. Elle a également soutenu plusieurs projets avec Mme Le Van, notamment des interventions dans les classes de philosophie, pour sensibiliser à la nécessité de se méfier d’informations figurant sur le net où « n’importe qui peut écrire n’importe quoi, n’importe quand… ». Elle a contribué à des ac-tions nationales et internationales pour éradiquer la polio dans le monde, maladie que l’on peut contracter très jeune et dont les séquelles génèrent de lourds handicaps. La propaga-tion de cette maladie, fort heureusement, est en nette régression si bien qu’elle pourrait prochainement être définitivement éradiquée.
Avec le Rotary, Nelly soutient aussi des actions pédagogiques à visées citoyennes et huma-nistes, elle a notamment aidé à la valorisation de projets UNESCO du lycée du Haut-Barr, comme cela a été le cas pour la pièce de théâtre écrite par Mme Le Van, intitulée : « Louise Weiss, une femme libre de son destin », jouée par les élèves de terminale au musée de Sa-verne. Nelly a rédigé un brillant article relatant les différentes étapes du projet, de la con-ception à la réalisation, qui a été inséré au dossier pour l’obtention du prix de la citoyenneté décerné à cette création théâtralisée par l’Ordre National du Mérite. Son article a vraiment été une pièce importante du dossier pour que les jeunes et leur enseignante puisse gagner ce prix prestigieux, qui est une belle récompense pour le travail conséquent engagé par toute l’équipe.
https://www.hautbarr.net/index.php?option=com_content&view=article&id=408:unesco-recompense-de-l-ordre-national-du-merite-pour-le-projet-de-philo-theatre-louise-weiss-une-femme-libre-de-son-destin&catid=47&Itemid=376
Nelly est également active dans la lutte contre les maladies du cerveau pour lesquelles on recherche des thérapies en soutenant les chercheurs dans ce domaine pour l’attribution de subventions pour l’achat de matériels onéreux susceptibles d’accélérer leurs travaux. Elle s’intéresse aux questions de santé depuis la classe de terminale où elle avait hésité à s’orienter en médecine, mais elle a finalement opté pour des études en histoire. Tous les ans depuis 10 ans des Rotariens du club achètent des billets de cinéma supplémentaires pour que le club les attribue à des jeunes différents chaque année. L’année dernière le Ro-tary a offert, à l’occasion de la diffusion en avant-première du film « Simone Veil, le voyage du siècle » d’Olivier Dahan, ces places à des lycéens des classes de Mme Le Van qui étaient inscrits dans le projet UNESCO « Louise Weiss et Simone Veil : deux grandes Européennes ». Toutes ces interactions au bénéfice des élèves tissent un lien fort entre le lycée du Haut-Barr et le Rotary Club de Saverne.
https://www.hautbarr.net/index.php?option=com_content&view=article&id=453:projet-unesco-un-elan-de-generosite-du-rotary-club-de-saverne-a-l-egard-d-eleves-du-lycee-du-haut-barr&catid=47&Itemid=376
Mot de la fin de Nelly Tsokanis : « Il faut s’engager, cela apporte de la satisfaction, cela permet d’améliorer la situation, de s’intéresser aux autres, d’accomplir son devoir. Il faut dire : ‘Je peux le faire, alors pourquoi est-ce que je ne le ferai pas ?’ Car les engagements généreux procurent de la joie, du vivre-ensemble constructif, un sens à l’existence et beau-coup de contentement ! »

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Après un déjeuner convivial partagé à la cantine du lycée, les membres du Rotary ont poursuivi leur action de sensibilisation auprès des classes suivantes : 2GT6 avec Mme Dernelle, 2GT1 avec Mme Koch et Mme Cousandier et 2GT3 avec M. Wehrlé.

Photos 13 à 20 : Les élèves de seconde écoutent avec le plus vif intérêt les présentations qui leur sont faites des actions menées par le Rotary Club par Annie Heintzelmann, Jean-Michel Wolf, et Michelle Beyrouthi.


Un grand merci au Rotary Club de Saverne pour cette très belle journée d’information à destination de nos élèves !

Claire Le Van, le 04. 06. 2023.