Lycée du Haut-Barr

- 67700 Saverne -

Du 12 mars 18 au 17 mars 18

JOUR 1

"Manresa, el corazon de Cataluña"
 
 
Les 16 heures de bus et les quelques courbatures ont vite été oubliées sous le soleil de Catalogne.
A 9h, les correspondants catalans nous ont accueillis à bras ouverts.
Ils nous ont aussitôt plongé dans une ambiance festive en nous offrant un petit concert, puis une collation au lycée Lluis Peguera.
Nos amis catalans nous ont fait visiter Manresa, une cité dont le coeur bat au rythme des revendications indépendantistes.
Les drapeaux catalans flottent aux balcons et de nombreux habitants arborent un noeud jaune militant.
A la mairie, l'adjointe à la culture nous a vanté les mérites de la cité de LLum:la ville lumière.
Les estomacs criaient famine quand les familles nous ont récupérés à 14h30 et proposé un bon repas. 
Vamos a dormir y mañana vamos a Barcelona."

    

 

 

 

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JOUR 2

 BARCELONA GÓTICA

 
¡Son las ocho! En route pour Barcelone, à la découverte de ses trésors antiques et gothiques. Nous explorons le Barcino, le quartier romain.
 
 
"-Où est l'acqueduc?
-Il en reste des ruines ici, mais allons plutôt voir le temple d'Auguste: ses colonnes ressortent bien, devant cette façade vert pomme.
-Moi, je préfère la cathédrale Santa Eulalia: c'est un livre ouvert sur le gothique; sa construction s'étend sur un demi milénaire!
-Plus loin, voici la "casa de la Arcadia"; la boîte aux lettres est une métaphore: les oiseaux représentent les messagers, et la tortue leur lenteur. 
-Regardez! Des orangers dans le patio du musée Marès!
-¡Venid a ver las palmeras (palmiers) de la Plaza Mayor!
-¡Qué bonitas!
-Et là, où sommes nous? Pourquoi y a t-il un grand noeud jaune sur cette façade?
-C'est la plaza Jaume. Cet édifice  est la mairie de Barcelone; en face vous voyez le siège du parlement catalan. Notre président, Carlos Puigdemont, est actuellement en exil à Bruxelles; s'il rentre, il sera incarcéré pour avoir déclaré l'indépendance. Ce noeud symbolise notre requête de libération des prisonniers. Nous réclamons aussi le retour du président en terre catalane.
-¡Tengo hambre!
-Oui, moi aussi, j'ai faim: c'est l'heure du "pica-pica" au pied de l'ange."
 
A présent, quartier libre: certains d'entre nous vont à la mer, et d'autres arpentent les boutiques.
A 15h30, tout le groupe se rassemble pour aller admirer les façades conçues par Gaudi. Comme elles sont fantaisistes!
L'artiste s'est inspiré des formes de la nature; ses architectures sont toutes en courbes et en couleurs.
La Pedrera n'a rien à lui envier avec ses ondulations, ses spirales, ses teintes chatoyantes... Nous visitons, émerveillés, cet étrange bâtisse jadis acquise par la señora Milà.
 
Jeudi, nous repartirons sur les traces de Gaudi, cet architecte à l'imagination folle.
 
¡HASTA MAÑANA!
 
   

 

 

 

 

 

JOUR 3

¡Vamos a la playa!
Après une journée culturelle intense, c'est parti pour une excursion playa, mar y sol!
A partir de Palamos, nous arpentons le chemin de ronde qui servait autrefois aux gardes pour surveiller les bateaux. En effet, de nombreux navires pratiquaient la contrebande: ils apportaient café, cacao, tabac et épices à la Costa brava, pour éviter les taxes.
A chaque détour, ce sentier côtier révèle de nouveaux paysages. La mer transparente prend des teintes azur, turquoise, outremer. Une série de tableaux se déroulent sous nos yeux: ici les cactus nous tendent leurs figues de barbarie; là les mimosas parfumés ensoleillent les falaises, toutes sortes de fleurs tapissent les roches: c'est un éblouissement!
Euphoriques, nous déboulons sur une plage blonde, frangée de vaguelettes attirantes. Vite, nous courons à la mer! Certains d'entre nous prennent d'abord la traditionnelle collation de 11h, tandis que les autres se jettent à l'eau! Un dangereux galopin n'hésite pas à attraper ses camarades pour les lancer dans les vagues tout habillés. Avis de recherche: si vous le croisez, merci de nous prévenir.

 Trempés, pleins de sable, mais heureux, nous retrouvons le bus qui nous emmène à Palafrugell, un charmant petit port où rutilent les maisons de pêcheurs fraîchement repeintes.


Nous avons quartier libre pour déjeuner sur la plage et visiter les alentours ou entamer une partie de football avec les Catalans.

Revigorés, nous grimpons vaillamment jusqu'au phare San Sebastian. Le brouillard monte avec nous, sans parvenir toutefois à cacher l'horizon marin.
-Hum, ¡qué bien huele!
-Ce sont des eucalyptus! Tiens, prends cette longue feuille, tu sens cette odeur sucrée?
-Oui, cette balade a éveillé tous nos sens! Ce soir, détente pour tout le monde devant le match Chelsea-Barcelone. Si la favorite des Catalans gagne, l'atmosphère sera sans doute effervescente, demain, dans la ciudad de Gaudi.
C'est là que nous reprendrons un bon bain de culture cubiste et moderniste.

¡Buenas tardes!

     

 

 

 

 

 

 

JOUR 4

BARCELONA MODERNISTA
 
Ce matin, de retour à Barcelone, nous admirons l'église Santa María del mar. De style "gothique austère", elle fut bâtie en en temps record: 50 ans seulement, au XIVème siècle. La corporation  des pêcheurs avait assez d'argent pour financer les nombreux ouvriers engagés afin de rendre hommage à leur patronne. L'architecte Berenger de Montajut avait abandonné la construction de la Seu, la basilique de Manresa, au profit de l'église barcelonaise, pour des raisons pécunières. 
 
 
Les ruelles médiévales nous conduisent au musée Picasso, installé dans trois bâtisses nobilières des XIVème et XVème siècles. Quel contraste avec la modernité des oeuvres exposées!
- Mais ces tableaux ne sont pas de Picasso!
- Si: enfant et adolescent, il peignait des toiles très réalistes, à l'instar de son père, professeur de dessin à l'académie des Beaux Arts.
- Incroyable! Et il a peint ces portraits si frappants, ces paysages si nets à seulement 8 ans!
- En effet, son père fut si stupéfait par le talent de Pablo qu'il posa ses propres pinceaux, disant qu'il était déjà dépassé par l'enfant. A 15 ans, le jeune peintre évoluait vers une technique plus impressioniste: on voit les traits de pinceaux.
- Regarde cette Margot! Toute en généreuses touches de couleurs, elle nous toise dans une attitude nonchalante. Je la trouve fascinante!
- Ici, tout est bleu, cela me donne le frisson.
- C'est la teinte de la tristesse, pour Picasso: son ami venait de se suicider parce qu'on l'avait injustement accusé d'avoir assassiné une prostituée.
- Mais viens voir ici: comme cette femme est belle et digne! "La mujer a la mantilla", pointilliste également, m'impressionne: on dirait une reine.
- Ha ha! Ces céramiques sont amusantes: Picasso a fabriqué des assiettes en forme de poissons, de chouettes...
- ¡Venga! J'ai trouvé un magnifique tableau: "Las Meninas", une interprétation cubiste de la célèbre toile de Velázquez. C'est un peu fou!
- Moi, j'adore!
- Je me demande ce que Velázquez en aurait pensé.
- ¡Vamos!
 
Pica pica au marché Santa Catarina, puis nous partons contempler la façade moderniste du Palau de la Música. Une balustrade de verre surmonte les ouvertures qui rappellent l'Art Nouveau: des mosaïques multicolores recouvrent de larges piliers qui servent de guichets. Ce palais est un bijou!
 
- ¡Andemos! Marchons jusqu'à la Sagrada Familia, vous n'êtes pas au bout de vos surprises.
- Whaaaa! Quelle merveille! Mais pourquoi est-elle en travaux?
- Les projets de Gaudi ne seront sûrement jamais achevés: cette extraordinaire basilique grandit et s'embellit chaque année.
 
Quelles colonnes! Magistrales, elles s'élèvent jusqu'à la voûte creusée d'alcôves en mosaïques d'or. 
                    "Il n'y a pas de meilleur peintre que le soleil"
disait Gaudi. A voir les reflets rouges, orange, émeraude ou bleu roi éclabousser les blancs piliers, nous saisissons le sens de cette devise.
 
- Ton visage est bleu!
- Et le tien vert! Ha ha!
- Il faut déjà repartir.
- Tu as vu comme cette face de l'église est triste et grave, par rapport à celle de l'entrée?
- C'est un autre architecte, Subirachs, qui a conçu cette façade, après la mort de Gaudi.
- Je préfère le côté ancien, un peu baroque et si fantaisiste, avec ses escargots de pierre, ses tortues, ses cigales: c'est un somptueux hommage à la nature.
- Et moi, j'aime bien les pilastres couverts de fruits. Je n'ai jamais vu une église aussi drôle et bariolée!
- J'espère y retourner un jour, pour voir grandir la Sagrada!
- Retournons au bus. Arrivés au lycée de Manresa, nous fêterons l'anniversaire du "dangereux galopin"!
 
             ¡Feliz cumpleaños, Gaël!
                    

 

 

 

 

 

JOUR 5

CLASES, JUEGOS Y FIESTA
 
 
Ce matin nous découvrons le système éducatif catalan: moins de contraintes, plus de liberté.
Une pause à 11h permet aux lycéens de prendre une collation pour tenir jusqu'à leur retour "a casa". Les cours se terminent à 14h30, ainsi les élèves peuvent étudier de façon personnelle.
 
A "mediodía" nous partons à pied pour le parc d'Agulla: un vaste espace vert planté d'amandiers et de pins. Dès son arrivée, le "dangereux galopin" a encore sévi, en lançant la "pelota" dans le lac.
 
Tout le monde se prend au jeu: "béret", "épervier" et bataille d'eau; filles et garçons, Français et Catalans se poursuivent sans relâche. ¡Qué bien lo pasamos! Nous rentrons en chantant à tue tête "Como te atreves": c'est notre ultime répétition pour ce soir. 
À 20h, rendez-vous au théâtre de Manresa pour la Fête de Francophonie. Les Catalans nous offrent un magnifique lâcher de ballons aux couleurs des cinq continents, puis un jeune couple entame un rock endiablé.
De retour au lycée, les professeurs remettent aux gagnants les prix du binôme le plus complice, du meilleur diaporama, etc...
Transformés en choristes, les Français puis les Catalans se mettent en scène sous les applaudissements des parents. 
Un buffet réunit tout le monde, avant la fiesta. ¡A bailar!
 
Le départ approche; demain chacun passera la journée dans sa famille d'accueil, à la montagne de Montserrat, à Barcelone pour Camp Nou, sur la côte...
Dimanche, dès 3 heures, "nos levantamos", pour quitter Manresa à 4h30, la larme à l'oeil.
Ce n'est pas tant la perspective de la neige et du froid alsacien qui nous attriste, que l'idée de quitter nos correspondants.
Cet échange nous a transformés; les langues se sont déliées, les clichés sont tombés. Le séjour en
Catalogne nous a ouvert les yeux sur la diversité culturelle de l'Espagne, et la situation politique. Nous nous sommes mis à l'heure catalane et avons su apprécier les différences de coutumes. Certaines familles nous ont invités pour l'été prochain. ¡Qué suerte! (Quelle chance!) ¡Qué perduré la amistad!