Lycée du Haut-Barr

- 67700 Saverne -

« Chacun peut trouver son chemin vers sa créativité ».

Photo N° 1 : Les visages de la fraternité : une mosaïque des visages de l’humanité.
 
 
Les vendredis 5, 12 et 19 février, les élèves de TG1, de THLP et de 1HLP ont bénéficié de deux séances créatives avec la peintre Céline Widemann, organisés dans le cadre de leur cours de philosophie par Mme Le Van, avec la participation de son collègue Nicolas Saint-Eve. En effet,  les programmes de philosophie invitent à une réflexion sur l’art : comment appréhender cette notion de façon vivante et authentique, si ce n’est en dialoguant avec une artiste passionnée de peinture, et ensuite, en passant à l’action pour réaliser une petite œuvre afin d’expérimenter ce qu’est la liberté créatrice ? Ces séances ont été stimulantes, joyeuses et humainement fortes, d’autant plus dans cette période de crise sanitaire, où rares sont les projets pédagogiques qui peuvent être maintenus. Il a fallu jongler entre les interventions de Céline Widemann en distantiel, qui a expliqué avec dynamisme, humour et sensibilité, la nature de son engagement artistique, et les temps de création en présenciel, qui ont permis des partages enthousiasmants. Merci à l’équipe de direction qui a tout mis en œuvre pour que ces ateliers créatifs puissent être maintenus. 
Les TG1 ont eu le bonheur de réaliser « les visages de la fraternité » en créant, sur des petits cadres de 20X20 cm, des visages à la manière de Daniel Viéné, artiste célèbre du mouvement de l’art « singulier » (cf. L’art au singulier, éditions coprur, 2007). Ces œuvres individuelles, reliées aux autres, ont formé une association de visages représentant la fraternité humaine dans sa diversité bigarrée et colorée. Ce travail artistique, qui relève de l’art engagé, délivre un message humaniste et induit une libération des conditionnements sociétaux. Dans cet atelier, il s’agissait de sensibiliser les jeunes au respect de la différence, de l’altérité ainsi qu’à la fraternité. A partir de quelques consignes, les élèves ont pu explorer leur monde imaginaire, si bien que les œuvres réalisées étaient d’une variété fabuleuse. De fait, chaque personne abrite en elle son propre univers créatif, et lorsqu’on assemble les talents et les créations, alors l’œuvre collective qui en résulte est d’une beauté démultipliée par l’apport de chacun.e, à la manière d’un puzzle dont les pièces s’emboîtent pour former une totalité riche de sens. Ce travail artistique sur les visages nous rappelle l’enseignement du philosophe Lévinas : l’éthique ne se joue pas ailleurs que dans la rencontre du visage de l’autre, dans l’expérience de sa profonde vulnérabilité, ce qui implique d’assumer la responsabilité que nous avons à son égard en établissant une relation bien-veillante (veiller au Bien). 
 
Présentation du travail artistique de Daniel Viéné aux élèves :
 
 
 
 
Photos N° 2, 3, 4 : l’atelier « les visages de la fraternité » avec les TG1. 
 
La salle 104, aimablement prêtée par notre collègue d’anglais Cécile Lémius, toujours prête à rendre service, s’est transformée en atelier de peinture le temps d’une matinée. Il nous fallait être proche d’un point d’eau pour mouiller les pinceaux et les laver à la fin, donc cette salle était idéalement située. Céline Widemann leur a tout d’abord présenté les objectifs de la séance. 
 
 
Pour les aider à se lancer, elle leur a apporté quelques visages réalisés par Daniel Viéné qui ont été exposés sur le rebord du tableau, ainsi que des toiles réalisées par des élèves l’année précédente.
 
 
Après avoir distribué les palettes en carton, avec une gamme de couleurs définie par chaque élève en fonction de son inspiration, les jeunes artistes se sont plongés dans leur univers imaginaire. Ils ont commencé par esquisser au crayon à papier les formes du visage qu’ils voulaient réaliser, qu’ils ont ensuite retravaillé à l’aide des couleurs choisies.
 
 
Absorbés par leur tâche, les élèves se sont entièrement consacrés à leur création et un silence fécond s’est installé. L’ambiance était à la fois studieuse et chaleureuse : les élèves se donnaient des conseils dans le choix des formes, des couleurs, et s’encourageaient pour dépasser leur crainte de ne pas réussir. Curieusement, les murs de la salle semblaient ne plus fermer l’espace de la classe, mais s’être écartés, voire ouverts. Nous étions comme en apesanteur ou hors du temps. Du coup, quand la sonnerie a retenti, nous étions étonnés de revenir dans le monde réel. Et nous avons décidé de nous retrouver en extérieur pour une photo de groupe avec les toiles.
 
Photos N° 5 et 6 : Les TG1 exposent leurs œuvres à la lumière du soleil.
 
 
Les premiers arrivés se sont positionnés sur la spirale dessinée dans la neige qui semblait nous dire que la créativité est un mouvement, une dynamique, qui tout en tournant sur elle-même va de l’avant, comme ces cercles de neige scintillante qui réfléchissent la lumière du soleil.
 
 
Tout le groupe s’est rassemblé, ce qui a permis de clôturer cette séance en beauté !
Pour les deux classes de la spécialité Humanité, Littérature et Philosophie (HLP), il s’agissait d’un travail de calligraphie pour former les mots : « Louise Weiss, Simone Veil, femmes de paix, européennes », afin de montrer qu’un véritable langage de paix suppose une composition à partir de l’apport de chacun. Pour les aider à trouver l’inspiration, l’artiste a réalisé des lettres de paix.
Photos 7, 8, 9, 10 : Les lettres poétiquement vivantes et colorées de Céline Widemann.
 
     
Chaque lettre isolée est un univers et, rassemblées, elles forment un message. Les lettres sont bleues pour renvoyer symboliquement à l’Europe et à la Paix. Ce travail s’inscrit dans le projet de commémoration du centenaire de la SMLH (projet UNESCO 2021-2022), où ces deux grandes européennes, féministes engagées et femmes de paix, seront mises à l’honneur. 
 
Présentation du travail artistique sur la calligraphie aux élèves :  Document de travail sur les lettres
 
Photos N° 11 : Des lettres de paix réalisées lors de l’atelier.
 
 
Photo N° 12 : Les THLP lors de l’atelier de calligraphie sous le regard bienveillant de Céline Widemann.
 
 
Paroles d’élèves de THLP suite à l’atelier : 
 
*Mézélie Tanguy : « Quand nous avons peint ces lettres, j’ai ressenti une certaine connexion qui nous liait tous, comme si nous ne formions plus qu’un ».
 
*Agathe Ziegelmeyer : « Habituellement, je ne prends jamais le temps de peindre ou dessiner. Cet atelier m’a permis de le faire. J’ai beaucoup aimé créer mon tableau. J’ai pu laisser libre cours à mon imagination ».
 
*Lozito Marine : « J’aime le côté artistique des cours d’HLP, c’est d’ailleurs pour cette raison précise que j’ai choisi en première cette spécialité et que je l’ai gardée en terminale ».
 
*Graw Markus : « Tout le monde était souriant, rigolait, discutait et était admiratif du travail de son voisin. Quel bonheur de travailler dans ces conditions ! ».
 
*Gaëlle Endres : « Nous avons pris le pinceau de Louise Weiss et Simone Veil pour tracer de nouvelles lignes pacifistes aux couleurs de la sagesse et de l’Europe, que ces femmes ont bâties : chaque lettre était tracée en bleu, sur un fonds coloré, décoré de roses, d’étoiles, de colombes ».
 
*Arnaud Schaeffer : « Ces deux femmes de paix ont chacune, par ce qui fut le combat de leur vie, œuvré à débarrasser l’Europe d’après-guerre de sa destructrice couleur rouge sang, pour la repeindre d’un bleu pacifique et durable, notamment sur la question des droits des femmes ».
 
*Ninon Pierrel : « Pour les égyptiens, le bleu était une couleur porte-bonheur liée à l’immortalité. Nous pouvons relier cela à Simone Veil et Louise Weiss qui, dans un sens, sont immortelles ».
 
*Sarah Kuhn : « Cet atelier m’a permis de me détendre, de me ressourcer et de reprendre des forces ! Ces dernières semaines ont été très chargée et grâce à ce moment créatif, j’ai pu me relaxer, profiter de l’instant présent en peignant ».
 
*Kammer Alizée : « J’adore l’idée de pouvoir rendre hommage à ces femmes qui se sont battues et ont aujourd’hui une place très importante dans l’histoire de France. De plus, ce fut un moment d’échanges, de rires, de bienveillance et de joie, que nous avons une fois de plus passé au sein de notre superbe spécialité d’Humanité Littérature et Philosophie ».
 
*Kiara Bénédic : « Je tenais à remercier Mme Céline Widemann, une peintre brillante qui donne de très bons conseils artistiques, ainsi que ma professeure de philosophie très investie, Mme Claire Le Van. Toutes deux nous ont permis de vivre un moment d’évasion incroyable ».
 
Photos N° 13, 14 : Les 1HLP touchent du doigt la liberté créatrice.
 
 
Les élèves ont d’abord tracé leur lettre, puis ils les ont transformées en lettres vivantes grâce aux couleurs employées, tout en réfléchissant à un fond qui les mettent en valeur.
 
 
L’ambiance était chaleureuse, rieuse et en même temps sérieuse. Chaque élève  s’est pleinement mobilisé pour relever ce beau défi pictural !
Photo N° 15 : Nicolas Saint-Eve est venu en renfort pour réaliser deux lettres manquantes. Merci à lui pour sa participation active et son généreux soutien au projet !
 
 
Photo N. 16 et 17 : Un grand merci à Céline Widemann pour son investissement si bienveillant et souriant auprès des élèves et des encadrants, merci pour le bonheur créatif qu’elle a offert à tous, merci pour toutes ces idées et couleurs de paix, de fraternité, qu’elle nous a partagées !
 
 
Paroles de l’artiste : « Retrouver l'enfant en nous. Se reconnecter à cette période emplie d'imagination et de créativité. Nourrir son propre regard : interroger ce que la société nous impose de penser. Ne pas rester dans un cadre : sortir de la convention. Assumer son originalité. Ne pas vouloir correspondre à des normes sociétales. J’ai fait le choix de dessiner de façon naïve. Peindre, c’est une transformation imaginaire du réel pour créer un autre monde, une autre forme de réalité. L'art libère, il donne un accès à l'essentiel. Lorsque l'on crée, on est dans des essais permanents. Je suis autodidacte, c'est l'expérience de vie, la sensibilité et le lâcher prise qui m'ont conduit à la peinture. Tout le monde peut peindre. On est trop bloqué, il faut lâcher prise. La créativité est dans tous les aspects de la vie. Il faut retrouver son désir de créer. L'aboutissement est dans la recherche. Il faut se laisser travailler par une question ».
 
 
Claire Le Van et Céline Widemann : cette belle collaboration est à poursuivre à l’avenir !