Lycée du Haut-Barr

- 67700 Saverne -

 
Cette année, avec l’hybridation des cours, mi « distanciels » - mi « présentiels », le carnaval du lycée est doublé, si bien que la 2de2 et la 2de6 participent, toutes deux déguisées, en février puis en mars 2021, au JEU DECOUVERTE DU CDI, organisé par leur professeure de Français, Edwige Lanères.
 
    - Bienvenue dans cette bibliothèque qui est la vôtre ! Chers pirates, chers chevaliers, chères extra-terrestres, écoutez un instant le Chaperon Rouge. Ce jeu a pour objectif de vous familiariser avec le CDI, pour vous donner envie de venir lire des romans, des pièces de théâtre, des recueils de poésie, des journaux, des revues, des bandes dessinées… Au fil de votre parcours, vous apprendrez à repérer le classement des ouvrages, selon leur genre : dictionnaires, littérature, livres d’art, documentation pour votre orientation, etc. 
 
 
Voici les règles du jeu.
 
1- Vous vous répartissez en 4 équipes : 8 à 9 élèves par équipe, puisque vous être 35 en tout.
2- Chaque équipe choisit un nom et une couleur (jaune, bleu, vert, rose).
3- Je vous distribue un indice de départ, qui vous permettra de découvrir la carte n°1 de votre couleur.
4- Sur chaque carte, vous avez deux questions.
- Vous répondez à la première, qui porte sur vos connaissances littéraires, artistiques et grammaticales. L’élève qui a prévu un crayon inscrit les réponses.
- La deuxième est un indice qui vous conduit à la carte suivante.
5- Vous avez dix cartes de votre couleur à trouver.
6- Si vous trouvez des cartes d’une autre couleur que celle de votre équipe, vous devez les laisser sur place.
7- Quand vous avez terminé le parcours, vous dénichez une carte « Bravo ! » de votre couleur, et vous venez au bureau du CDI, présenter vos cartes avec les réponses.
8- Vous attendez que toutes les équipes aient terminé leur parcours.
9- Saynètes théâtrales. Vous jouez l’extrait d’Andromaque que vous connaissez par cœur, ou la scène d’exposition de L’île des esclaves.
                  L’équipe gagnante recevra un prix gourmand !
 
Les groupes se forment rapidement ; chaque équipe choisit une couleur, et reçoit un indice qui lui permet de découvrir la première carte.
 
 
    - Qui est l’autrice du recueil de nouvelles Amours nomades ? demande Benjamin, un « bleu ».
    - Facile ! répond Suzel – membre actif du clan des Télétubbies - : on l’a étudié en début d’année ; c’est Isabelle Eberhardt !
    - OK, je le note, approuve Camille. Vous, lisez l’indice pour trouver la carte suivante. Dépêchez-vous : les roses en sont déjà à la deuxième.
    - « Le procès : un roman kafkaïen », lit Guillaume. Madame, où sont les romans ?
    - Par-là : ce sont les trois meubles du fond, répond Mme Lanères, en désignant la face Nord-Est.
    - K ! Kafka ! J’ai trouvé, s’exclame Elodie, tandis que la professeure part aider une autre équipe.
 
 
Méthodiques, efficaces, les Panthères roses se répartissent les tâches : Laura et Alissya fouillent les dictionnaires ; Victor Arrault répond aux questions de cours ; Victor Dutt scrute les manuels...
 
 
    - Corentin, pas de gros mots, s’il te plaît.
    - Mais Madame, c’est écrit sur la carte : « Pourquoi dit-on merde aux comédien·nes afin de leur souhaiter bonne chance ? »
    - Exact, j’ai posé cette question sur l’une des cartes... c’est une histoire de crottin ; cherche bien !
 
 
 
Les jaunes discutent ferme : « Qu’est-ce que le quatrième mur, au théâtre ? » demande Maxence. Romain Vonié connaît sûrement la réponse, mais il est parti chercher une carte dans le casier du journal « Le Un ». 
 
 
 
Chez les verts, Nathan répond fiça à toutes les questions, sur les cartes dénichées par ses coéquipiers. « Nommez une célèbre poétesse de l’Antiquité. » 
    - « Sappho ! » s’illumine Mathilde.
    - Quelle culture ! apprécie la professeure.
    - La dernière question : « Quel musicien prodige composa Die Zauberflöte ? »
    - Trop tard, les bleus ont tout trouvé, même la carte « Bravo ».
    - Mozart !
    - Oui, c’est l’opéra La flûte enchantée, on l’a écouté au collège.
 
 
Bravo les Télétubbies and Co’ ! Et bravo les verts ! Préparez-vous à jouer la scène 4 de l’acte I d’Andromaque ; faites une italienne, pendant que les bleus et les jaunes terminent leur parcours.
    - Une italienne ?
    - Oui, vous récitez sans jouer, assez rapidement, pour vous rafraîchir la mémoire.
Au milieu d’un cercle de spectateurs bigarrés, Suzel la grenouille, dans le rôle d’Andromaque, repousse les avances d’un Pyrrhus enflammé, incarné par Nora :
    -                    Me cherchiez-vous, Madame ? 
Un espoir si charmant me serait-il permis ?
    - Je passais jusqu’aux lieux où l’on garde mon fils
Puisqu’une fois le jour vous souffrez que je voie 
Le seul bien qui me reste et d’Hector et de Troie.
 
 
Quelques souffleurs aident les actrices à dérouler la scène jusqu’à l’offre téméraire du roi de l’Epire, qui propose à la veuve troyenne de rétablir son fils sur le trône d’une nouvelle Troie.
 
 
Enfin l’équipe gagnante partage son prix gourmand : une boîte de chocolats Célébrations, à partager, si cela leur chante, avec les camarades des autres groupes, car tout le monde s’est joliment bien impliqué !
 
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Un mois plus tard, c’est la 2de6 qui entre en lice, pour se familiariser avec la bibliothèque du lycée.
 
 
Chez les jaunes, Eléa Grasswill est élue scripte ; elle note sur chaque carte les réponses des énigmes, pendant que ses camarades trouvent les indices et feuillettent les ouvrages, à la recherche des autres billets.
 
 
    - « Je demeure dans la célèbre cathédrale hantée par Quasimodo. » lit-elle.
    - Notre-Dame de Paris ! Victor Hugo ! 
    - Je vais voir dans les romans. Tiens, Valentine, la carte doit être là. Dis-moi l’indice suivant.
    - « Je vis auprès d’un assassin : Lorenzaccio. »
    - C’est une pièce de Musset. Aïe, il y en a six exemplaires... Je cherche, allez-y, répondez aux questions.
 
 
 
Toutes les équipes déploient une efficacité redoutable, encore accrue par la culture littéraire et artistique des jeunes. Le jeu avance très vite.
Seul un clown-père noël semble appartenir à toutes les équipes à la fois ; il furète chez les bleus, écoute les réponses des verts, s’incruste chez les roses... Serait-ce un espion ? Un agent double ? 
 
 
 
    - Nicolas Schmitt ! Tu es reconnu ! Bas les masques ! Non, garde ton masque. Ta perruque aussi, si tu veux. Serais-tu un électron libre ? Tu papillonnes d’une équipe à l’autre. Tiens, aide les verts en grammaire : « Quelle est la classe grammaticale du terme « moi » dans le titre « Moi, Tituba, sorcière » ?
    - Euh...
    - Pronom personnel ! lance Auriane.
    - Bravo ! acquiesce la professeure. Vous pouvez décrypter l’indice qui mène au ticket suivant. Bonne chance !
 
 
 
Le clown sautille d’une équipe à l’autre ; sa permanente arc-en-ciel disparaît derrière un chapeau de pirate -dérobé à la professeure par un farceur que nous ne nommerons pas ici, afin de ne pas nuire à l’excellente réputation de l’angélique Timothée D’Angelo. Regenboben-Clown émerge à nouveau, entre un bonnet à clochettes et des couvre-chefs à paillettes. Le sérieux d’Eliott, de Solène, Romane, Eléa et Floriane, contraste avec leur joyeuse allure.
    - “Je me trouve au cœur d’un roman d’anticipation : 1984, de G. Orwell, and Big Brother is watching me !” annonce le troubadour.
    -  La littérature étrangère est rangée avec la française ?
    - Oui, je crois. J’y vais !
    - Schnell ! 
D’énigmes en réponses, de comédies en poésies, la partie fonce à toute allure.
Déjà l’on découvre la neuvième carte, puis la dixième... et la dernière !
Bravo !
 
 
 
L’équipe des bleus se met en place pour jouer l’exposition de L’île des esclaves, pendant que les autres groupes terminent promptement leur parcours.
    - Arlequin ! lance Eliott, dans le rôle d’Iphicrate.
    - Mon patron, répond Mathieu.
    - Que deviendrons-nous dans cette île ?
    - Nous deviendrons maigres, étiques, et puis morts de faim : voilà mon sentiment et notre histoire.
 
 
Les répliques s’enchaînent aisément, quoique l’on navigue sur des eaux infiniment moins ciselées que les vers de Racine, bien implantés, eux-aussi, dans la mémoire des apprentis acteurs.
Mais déjà sonne l’heure. 
Vite ! les chapeaux, les tables, les sièges, les bus !
La classe s’envole en une nuée colorée.
Quel plaisir de partager ces moments de culture, de recherches littéraires, d’expression théâtrale, dans la joie du carnaval ! En cette période de désert culturel et de distanciation sociale, ces instants précieux prennent une intensité inédite.
Mille mercis à vous, chèr·es élèves, pour votre joyeuse implication, et pour votre enthousiasme toujours renouvelé !
Merci également à ma fille Lysandre, qui est venue plusieurs soirées au CDI pour m’aider à inventer des énigmes, et à cacher cette bonne quarantaine de cartes dans les livres.
Edwige Lanères