Lycée du Haut-Barr

- 67700 Saverne -

 

Visages peints par les élèves de THLP (spécialité : « Humanités : Littérature et Philosophie) du lycée du Haut-Barr pour la semaine de la santé mentale.

 
Photo N. 1 : Les élèves de THLP, devant leur œuvre « Les visages de la différence », exposée dans le hall d’entrée du Château des Rohan, en présence de Céline Widemann, artiste plasticienne, Françoise Batzenschlager, adjointe en charge des affaires sociales, et Claire Le Van, enseignante de philosophie.
 
Dans le cadre des actions menées lors de la semaine sur la santé mentale organisées par la ville de Saverne, les élèves de terminale de la spécialité : « Humanités : Littérature et Philosophie » du lycée du Haut-Barr ont conçu en cours de philosophie avec Claire Le Van, professeure de philosophie, une fresque sur « les visages de la différence ». Ils ont bénéficié des conseils experts de l’artiste plasticienne, Céline Widemann. Cette fresque a été exposée dans le hall d’entrée du Château des Rohan avec des panneaux explicatifs.
Le visage de l'autre, par sa vulnérabilité, m'appelle à un partage éthique, explique le philosophe Emmanuel Lévinas, Et c'est bien le message que veut délivrer cette fresque haute en couleurs : elle est un appel à la tolérance. Toutes la variété des expressions, des identités, des vécus singuliers est à accueillir avec respect. Ces visages très différents ne sont pas étrangers les uns aux autres : ils sont dans une proximité essentielle, spatiale et symbolique, ce qui fait écho aux propos du poète latin Térence : « Rien de ce qui est humain ne m’est étranger ».
 

Présentation du projet artistique conçu pour les manifestations sur la santé mentale :

Le lycée du Haut-Barr a été convié à participer aux actions organisées par la ville de Saverne, dans le cadre de la semaine de la santé mentale, du 4 au 10 octobre 2021, organisée par Mme Françoise Batzenschlager, adjointe au maire en charge des affaires sociales. Chacun sait que l’art-thérapie est un excellent moyen de résilience. En effet, la créativité artistique est une des voies possibles pour retrouver une santé mentale épanouie. Un projet artistique a donc été mis en œuvre, où les élèves de Terminale HLP ont été invités à réaliser des toiles représentant des visages d’une grande variété. Les élèves acteurs de ce projet sont : Mélanie Arzimann, Florentine Debusscher, Eva Drogue, Auxane Frerejouan-Chelouti, Clara Guenec, Antoine Herr, Tess Howald, Laure Michel, Camille Veit, Mathilde Wilt. 
 
 
Photo N. 2 : L’équipe des jeunes peintres lors des ateliers, avec l’artiste et l’enseignante de philosophie.
 
 
Photo N. 3 : M. Roland Buttner, proviseur du lycée du Haut-barr, et Mme Laurence Jézequel, proviseur-adjointe, en soutien au projet, viennent saluer l’équipe engagée dans cette création philo-artistique.
 
Depuis trois années consécutives les élèves du lycée du Haut-Barr bénéficient dans leur cours de philosophie des ateliers créatifs de l’artiste plasticienne Céline Widemann, et ils sont à chaque fois enthousiastes de pouvoir vivre ces instants inédits qui leur révèlent leurs talents, leurs émotions, leur aptitude à créer, ce qui suscite de vraies réflexions sur l'art, le sens de la vie, l'accès à la beauté, l'acceptation des différences. Ces ateliers philosophiques de pratique artistique suscitent chez tous ceux qui y participent une respiration dans un temps effréné, comme un recueillement, ainsi qu’une joie créatrice, dont Bergson dit qu’elle intensifie la vie. 
 
 
Photo N. 4 : L’atelier, empli de lumière.

Présentation de Céline Widemann, artiste plasticienne :

Née à Mulhouse, Céline Widemann a grandi à Saverne dans une famille qui aime la musique. Elle pratique différents instruments, d’où la musicalité de ses œuvres.  
 
 
Photo N. 5 : Piano en apesanteur ou « de la musique avant toutes choses » (Verlaine) !
 
Sa vocation de peintre est advenue relativement tard dans son parcours. En 2013, à la disparition de son compagnon Daniel Viéné, artiste et créateur autodidacte du mouvement de l’art singulier, elle a décidé d’abandonner son métier d’assistante sociale pour peindre. 
 
 
Photo N. 6 : Céline Widemann dans son atelier. 
 
Le bouleversement de ce décès l’a conduite à peindre tout d’abord des couples sur le thème de la présence absente, puis à explorer son monde imaginaire, peuplé d’anges, d’étoiles, de grimoires anciens, de fleurs, de maisons animées et d’espaces mouvants. Elle appartient à la famille des imagiers qui peignent l’invisible. Elle est toujours en quête de sérénité, de magie, notamment en retrouvant les saveurs, les odeurs, les objets qui renvoient à une émotion. Son audace créatrice s’enracine dans le regard de l’enfant : elle peint un monde coloré, poétique, véritablement enchanté.
 
 
Photo N. 7 : Des livres vivants : grimoires anciens gardés par des anges.
 
L’atelier de « Bien-errance » de Céline Widemann a tout de la caverne d’Ali Baba, on y rencontre des objets inédits, de la magie et de la poésie dans chaque recoin. Installé à Trois-maisons, cet atelier respire le grand air, la lumière, le calme, des mondes oniriques, propices à l’éveil de la créativité. Avec goût et talent l’artiste a transformé cet atelier d’ébénisterie en atelier de peinture, où elle donne des cours et des stages de peinture tout au long de l’année.
  
 
Photo N. 8 : Des pinceaux en bouquet. 
 
Les pots de couleurs, les pinceaux, les crayons et les feutres, les toiles, et les mille et un objets requis pour s’adonner à l’art de peindre transforment le lieu en un espace où le rêve se confond avec la réalité. Chaque objet, chaque œuvre se déploie dans le miracle de sa présence, l’inédit de son être (Heidegger), ce qui ôte le voile utilitariste que nous posons trop souvent sur le réel pour redécouvrir l’éclat de chaque élément du réel métamorphosé et rendu vivant par l’art : toiles et pinceaux recomposent l’existant. 
 
 
Photo N. 9 : La libération des couleurs au bout des pinceaux.
 

Les ateliers de philo-peinture au lycée, en septembre 2021 

En deux ateliers de deux heures chacun, les 21. et 24. 09. 21, les élèves ont renoué avec la pratique artistique. Ils ont en effet déjà pu participer à un atelier de calligraphie avec Céline Widemann l’année scolaire précédente. Ils ont chacun réalisé deux visages sur des petites toiles de 20x20 cm, en bénéficiant des éclairages de l’artiste. Il s’agissait pour les élèves de s’inspirer des visages du peintre  Daniel Viéné (cf. L’art au singulier, éditions coprur, 2007). Compagnon de Céline Widemann, cet artiste décédé le 30 août 2013, est une figure majeure de l’art dit « singulier », courant qui permet une sensibilité libre en rupture avec l’art académique. Daniel Viéné représente avec bienveillance les multiples facettes de l’humanité : il figure de manière jubilatoire la fraternité humaine !
 
 
 
Photos N. 10 et 11 : Céline Widemann donne des conseils aux élèves et leur montre comment peindre des visages à la manière de Daniel Viéné. 
 
 
Photo N. 12 : Les élèves se mettent au travail : l’inspiration est au RDV.
 
 
Photo N. 13 : Les palettes de couleurs employées sont variées, tantôt froides ou lugubres, tantôt chaudes et chatoyantes, selon les émotions qui sont exprimées.
 
 
Photo N. 14 : Céline Widemann et Claire Le Van, co-organisatrices des ateliers de philo-peinture.
 
 
Photo N. 15 : Les élèves ont mis du cœur à l’ouvrage, et c’est le cas de le dire !
 

L’exposition de la fresque de la différence dans le hall d’entrée du Château des Rohan :

Mercredi 6. 10. 21, les élèves de THLP, accompagnés par Céline Widemann et Claire Le Van, ont participé à une après-midi festive au Château des Rohan. Ils ont été chaleureusement accueillis par l’adjointe Françoise Batzenschlager, ainsi que par Damien Rihoux, directeur de l’action sociale et de la politique de la ville.
 
 
Photo N. 16 : L’équipe dans le hall d’entrée du Château des Rohan, où est exposée la fresque.
 
Les élèves ont présenté leur travail aux nombreux visiteurs, plus d’une centaine au cours de l’après-midi. D’autres œuvres illustrant le thème de la santé mentale étaient exposées dans la salle Lully : œuvres réalisées lors des différents ateliers des hôpitaux de jour de l’EPSAN à Saverne (pôle de psychiatrie secteur Saverne-Alsace Bossu). Ils ont également pu participer à une Flash Mob organisée sur la place du Général de Gaulle, au cœur de Saverne, pilotée par le service jeunesse du centre socio-culturel.
 
 
Photo N. 17 : Une farandole se forme lors de la Flash Mob : tous les participants dansent ensemble.
 
Les élèves ont ensuite participé à la marche pour la santé mentale avec des camarades du Lycée Leclerc de Saverne, et ils ont aidé à la plantation d’un « arbre du bien-être », symbole de fraternité entre les personnes. A l’issue de la marche, ils ont pu bénéficier d’un goûter proposé par le centre socio-culturel. C’était une très belle après-midi de partages, de bonheur, et d’engagement humaniste, pour promouvoir la tolérance.
Article DNA du jeudi 07. 10. 2021 : La santé mentale : c’est tous les jours qu’on devrait en parler ».
 

Un atelier philo-artistique sur la tolérance, vendredi 8 octobre 2021 :

Les élèves de THLP ont accueilli deux classes d’élèves de CP et CP-CEI pour leur expliquer le message qu’ils ont voulu délivrer grâce à la fresque « Les visages de la différence ».
 
 
Photo N. 18 : Les élèves de terminale HLP du lycée du Haut-Barr parlent de la « différence » à deux classes de CP et CP-CE1 de l’école du Centre de Saverne.
 
L’idée que les élèves de terminale HLP veulent transmettre est que nous sommes tous différents, mais que nous pouvons partager beaucoup. « Pourquoi faire de la différence un mur, alors que cela peut être un pont ? », interroge une élève. L’artiste Céline Widemann souligne que l’art peut être ce pont qui tisse des liens entre les personnes : « ce que nous vivons dans ces ateliers est beau, à la fois au sens esthétique, mais aussi au sens humain du terme ». 
Afin de partager ce message de tolérance, de fraternité et de dialogue, deux classes de CP et CP-CE1 de l’école du centre, accompagnées par leurs maîtresses, Marie Nicola et Sylvie Wilt, ont été invitées à un petit atelier philo-artistique en fin de journée. Les élèves de terminale leur ont expliqué le sens des toiles qu’ils ont réalisées représentant des visages variés : leurs expressions, tantôt tristes ou joyeuses, sont parfois sombres et souvent joyeusement colorées. Certains visages montrent que la différence est aussi à l’intérieur de nous : les visages sont dédoublés ou masqués. Ils peuvent exprimer en même temps nostalgie et bonheur, évasion et emprisonnement. Un visage aux yeux étoilés, mais à la bouche muselée, souligne l’importance de la liberté d’expression. Un autre visage fait sortir de sa tête des fleurs du bien, pour montrer que le meilleur est toujours possible. « Cette mosaïque de visages est à l’image de l’humanité : une et variée, et d’autant plus belle qu‘elle intègre harmonieusement cette variété », explique  l’enseignante de philosophie.
Les élèves de CP et CE1 ont écouté attentivement leurs aînés, et ont participé à un petit débat à visée philosophique pour lutter contre les comportements d’exclusion ou de harcèlement. « Pourquoi est-ce que stigmatiser un autre enfant, au prétexte qu’il est différent, est inacceptable ? », interroge l’enseignante. « Ce n’est pas gentil ! », affirme une petite tête blonde, « et en plus, ça peut faire mal », dit un autre petit élève. Une nouvelle question en découle : « L’enfant rejeté ou exclu d’un groupe peut-il être heureux ? » Un petit garçon répond : « Non, personne n’aime être tout seul », « pour jouer, il faut être à plusieurs », confirme une petite fille. Finalement, le groupe s’est demandé s’il est souhaitable, voire possible, d’agir tous de la même manière ? « Non, nous sommes différents », affirme une élève, « les visages peints ne sont pas pareils », constate un petit garçon, « comme la Reine des neiges, nous sommes libres », répond une autre élève. A la fin de la rencontre, les écoliers sont partis avec de grands sourires et ont bien entendu le message : la liberté de chacun doit être respectée, dans ses différences, ce qui implique de faire preuve de bienveillance et de tolérance.
Article DNA du 13. 10. 2021: « Atelier philo-artistique sur la tolérance ».
 

Une soirée au cinéma pour réfléchir sur la maladie mentale : 

 
Les élèves de terminale, accompagnés par Mme Le Van, ont pu ensuite assister à la projection d’un film au cinécubic : « La forêt de mon père » de Vero Cratzborn, sorti le 8 juillet 2020, qui retrace la dérive d’un père de famille, atteint d’une psychose, et le soutien de sa fille qui se bat pour ne pas le perdre. 
 
Synopsis : « Gina, 15 ans, grandit dans une famille aimante en lisière de forêt. Elle admire son père Jimmy, imprévisible et fantasque, dont elle est prête à pardonner tous les excès. Jusqu’au jour où la situation devient intenable : Jimmy bascule et le fragile équilibre familial est rompu. Dans l’incompréhension et la révolte, Gina s’allie avec un adolescent de son quartier pour sauver son père ».
 
Un débat s’en est suivi, animé par le Dr. Cédric Roos, psychiatre, chef de Pôle de psychiatrie à l’EPSAN, le Dr. Edmond Perrier, pédopsychiatre, responsable de services à l’EPSAN, et par Michel Adam, membre du comité de l’UNAFAM et président d’Espoir 67, où les élèves ont posé des questions qui soulevaient des réflexions de grande qualité. Qu’est-ce qui déclenche une maladie mentale ? Comment se manifeste une décompensation psychotique ? La maladie mentale peut-elle détruire une famille ? L’amour est-il plus fort que la maladie ? Autant de questions fortes qui ont scandé un débat de très belle teneur.
 
 
Photo N. 19 : Affiche du film « La forêt de mon père ».
 

La fresque « Les visages de la différence » exposée au Lycée du Haut-Barr : 

 
Lundi 11 octobre, Céline Widemann et Claire Le Van, aidées par Morgane Montembault, gestionnaire du lycée, et Philippe Solhard, technicien, ont installé la fresque de la différence dans le couloir du 1er étage du bâtiment général du lycée, avec des panneaux explicatifs. 
 
 
Photo N. 20 : « Les visages de la différence ».
 
Commentaires des élèves de THLP sur la fresque : 
 
Mélanie Arzimann : « C'est dans les différences que nous voyons les points communs, chaque visage représenté sur la fresque est unique comme chacun d'entre nous. »
Florentine Debusscher : « Réaliser les visages de la différence m'a fait prendre conscience de l'importance que l'on doit accorder à toute personne : chacun, chacune doit pouvoir être qui il est vraiment. Nous méritons tous d'avoir des vies magnifiques ».
Eva Drogue : «  Cette fresque illustre la beauté qui réside dans la différence et l’unicité de chacun ».
Auxane Frerejouan-Chelouti : « Cette œuvre nous parle de l’acceptation de soi et des autres ».
Clara Guenec : « Le fait de peindre une fresque sur ‘les visages de la différence’ est une très bonne chose car cela permet de sensibiliser à la tolérance. » 
Antoine Herr : « Chaque portrait représente, non pas une seule personne, ni même une personne entière, mais plusieurs personnes, et peut-être seulement de manière partielle. Ainsi, les différences, sous la multiplicité de leurs formes, sont au cœur de la fresque. »
Tess Howald : « L’expérience de cette fresque a été pour moi très marquante et enrichissante, j’ai adoré peindre en mettant à l’honneur la différence. L’authenticité et la bienveillance de ce projet était vraiment plaisant pour tous. »
Laure Michel : « Beaucoup de personnes ont peur d'être différentes, or cela est notre principale qualité. Les visages de la différence sont là pour rappeler cette idée. »
Camille Veit : « Cette réalisation, que nous avons menée ensemble, est un appel à la tolérance : la diversité des visages nous invite au respect. »
Mathilde Wilt : « C’est grâce à la différence que nous sommes singuliers, elle a le pouvoir de nous séparer ou nous unir. »
 
 
Photo N. 21 : Philippe Solhard a accroché la fresque, après avoir repeint en blanc le mur, merci à lui.
 
 
Photo N. 22 : Claire Le Van et Céline Widemann, complices, devant la fresque.
 
 
Tous nos compliments aux élèves de THLP qui se sont impliqués de manière exemplaire dans ce beau projet humaniste qui promeut la tolérance !
 

Lien vers l'article des DNA du 13 oct 21 sur la fresque du lycée