Lycée du Haut-Barr

- 67700 Saverne -

 

Le logo d'Amnesty Internationnal

Au lycée du Haut-Barr, depuis le mois de janvier, on peut découvrir dans le grand hall d’entrée, une magnifique exposition présentant les combats de l’ONG Amnesty international, présidée à Saverne par Mme Elisabeth Kempf. A l’initiative de l’enseignante de religion, Mme Laetitia Walther, des rencontres ont été organisées avec plusieurs classes de l’établissement (2de3, 2de4, 2nde micro et plasturgie, 1èG2, TG1, TG2,THLP, les terminales LV3 espagnol, ….), grâce à l’engagement de collègues de différentes disciplines (Mme Gourmelon, documentaliste, Mme Lanères et Mme Starowicz, professeures de Lettres, Mme Marie, professeure d’Espagnol, et Mme Alvarez, assistante d’Espagnol, M. Ambry, professeur de Génie mécanique et construction, Mme Freys -Autret, professeure d’HG et EMC, M. Kuhn, enseignant en voie pro-microtechnique, Mme Le Van, professeure de Philosophie). A chaque fois, ces temps de sensibilisation à la défense des droits humains ont suscité des questionnements citoyens, des réflexions éthiques, des échanges d’une très belle teneur humaniste. 

Propos de Mme Kempf, présidente d’Amnesty International à Saverne :

« Amnesty International est un mouvement international, impartial et indépendant qui agit, grâce à ses 10 millions de membres et sympathisants à travers le monde, pour le respect des droits humains énoncés dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme.
En novembre 1960, l'avocat londonien Peter Benenson (1921-2005) lit dans le quotidien « The Observer » que deux étudiants portugais ont été condamnés à 7 ans de prison pour avoir trinqué à la liberté. C’était sous la dictature de Salazar. Atterré par cette nouvelle, il décide d’inonder le gouvernement portugais de lettres de protestation et lance dans ce même journal un appel à l’amnistie. En mai 1961 il écrit le fameux article « The forgotten prisoners », consacré aux prisonniers oubliés. C’est ainsi qu’Amnesty International est né, en juillet 1961, sous l’impulsion de Peter Benenson et de ses amis.
 
 
L’avocat Peter Benenson, fondateur d’Amnesty International.
 
Amnesty lutte sans relâche pour obtenir la libération inconditionnelle des prisonniers d'opinion, pour obtenir des procès équitables, l'abolition de la torture et de la peine de mort, la fin des disparitions et des assassinats politiques. On pourrait penser qu'après 60 ans d'actions menées par Amnesty, les problèmes liés aux droits humains se soient estompés. S’il est vrai que les Etats sont davantage préoccupés par leur image grâce aux actions d'Amnesty, il s'avère que les problèmes sont toujours là, mais qu’ils se sont en quelque sorte déplacés dans d’autres régions.
Les actions d'Amnesty sont financées par les cotisations de ses membres et par les dons. Amnesty ne demande pas de subvention aux Etats ni aux entreprises pour préserver son indépendance. L’association Amnesty existe en France depuis 1971 et à Saverne depuis 1976. Pour la récolte de fonds, le groupe Amnesty de Saverne a organisé maints concerts, ces dernières années avec les mêmes musiciens (Eveline Rudolf et le quatuor Florestan) parmi d'autres manifestations, dont des ventes de livres pendant de nombreuses années et la participation régulière à des marches populaires... Le dernier concert date du 2 février 2020, dans la salle Marie-Antoinette, au château des Rohan. Les jeunes peuvent se rencontrer dans les « Antennes-jeunes » d’Amnesty, notamment à Strasbourg. Pour davantage d’informations, visiter le site : www.amnesty.fr »

Témoignage d’Isabelle Gourmelon, professeure-documentaliste :

« Je suis arrivée à Amnesty International il y a quelques décennies, après avoir découvert le domaine des libertés publiques en faculté de droit. Grâce à l’aide de Elisabeth Kempf et de l’antenne savernoise d’AI, j’ai participé à la mise en place d’un autre relai à Haguenau.
A cette époque, sans informatique, la rédaction de lettres à destination des prisonniers politiques ou d’opinion, ou des autorités des pays concernés par les violations des libertés fondamentales, prenait énormément de temps. Une autre partie des activités d’un groupe consiste maintenant en des actions en ligne, à faire connaître l’association et ses buts à savoir la libération des prisonniers d’opinion partout dans le monde, grâce à des campagnes de signature de pétitions dans la rue, la commémoration de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme le 10 décembre, les interventions en établissements scolaires.
 
 
Déclaration universelle des Droits de l’Homme.
 
Un autre travail très important d’un groupe local est la récolte des fonds pour financer l’association qui ne reçoit aucune subvention afin de rester indépendante. Par exemple, à Haguenau, j’avais mis en place la bourse annuelle de livres d’occasion, avec l’aide bienveillante des bibliothécaires et d’innombrables sympathisants faisant dons de leurs livres. Ici à Saverne, la récolte d’argent se fait depuis des années par l’organisation de concerts de musique classique avec le quatuor Florestan de Strasbourg et Eveline Rudolf, professeure de piano à l’école de musique de Saverne.
Normalement un groupe local se réunit une fois par mois, comporte une dizaine de membres. Je crois que l’on reste membre d’Amnesty très longtemps, voire toute sa vie car les causes défendues nous touchent au plus près ! Et un groupe est toujours à la recherche de nouveaux membres, afin de mener toutes les actions nécessaires contre les continuelles violations des droits humains ».

*Lundi 28/11/21 :TG2, 8h-9h et TG1, 9h-10h, EMC (Enseignement moral et civique) – Caroline Freys-Autret

Accompagnés par Mme Freys-Autret, professeure d’EMC et Mme Walther, les élèves ont été sensibilisés aux droits humains. Ces jeunes ont découvert Amnesty International et la campagne de  signatures. Suite à cette séance, des élèves volontaires ont pris connaissance d’une situation, en ont fait le résumé, ce qui a servi à alimenter l’exposition.

*Le lundi 17 et le jeudi 20/01/22 : TG2 et TG1, en philosophie – Mme Le Van

En cours de philosophie sur la morale, les élèves des deux classes ont signé les pétitions papier pour soutenir les dix personnes qu’Amnesty International a choisies de protéger cette année.

*Semaine du 17 au 24 janvier, cours d’EMC (Enseignement moral et civique) : Classes de secondes professionnelles Microtechniques et Plastiques et Composites - Mme STAROWICZ

Dans le cadre du cours d’EMC où nous travaillions sur la notion et la valeur LIBERTE, nous avons lu les portraits des 10 personnes de l’opération « 10 jours pour signer » d’Amnesty International. Ces situations ont particulièrement touché les élèves et nous avons décidé d’écrire des lettres de soutien. Un exercice libre, sans filtre, pour laisser chacun s’exprimer d’une personne à une autre personne dans toute son humanité. Les seules consignes étaient de lire chaque portait, de choisir celui qui les touchait le plus, de regarder la vidéo correspondante, de s’informer sur le contexte et le pays dans lequel vit la personne choisie puis de rédiger une lettre. Chacun a rédigé sa lettre et chacun a pu choisir de l’envoyer ou non. Certains ont signé la pétition, ont approfondi leur connaissance sur les situations de la personne dont le portrait les avait touchés. L’important était bien de découvrir des personnes courageuses, dont les droits humains sont bafoués et de pour une fois, prendre le temps d’une pause pour se situer dans le monde, réfléchir aux valeurs que l’on souhaite porter, transmettre, et devenir acteur à son tour. Prendre donc le temps de la réflexion, de l’émotion et du partage dans un rythme scolaire qui ne nous permet pas toujours de le faire. C’est aussi un moment où mettre un nom, une personne, un visage sur une situation permet de mieux comprendre des informations qui sont toujours plus globalisantes, peu de place pour l’individu au milieu des chiffres et du sensationnalisme.

*Le 18 janvier 2022 : Terminale Pro – M. Michaël Ambry

Les dix élèves de la Terminale Pro ont bénéficié du diaporama présentant Amnesty International, un échange stimulant en a résulté.

*Le mardi 25 janvier : seconde pro-microtechnique, M. Yves Kuhn

Pour être sensibilisés aux combats d’Amnesty International, les 16 élèves ont fait des recherches  sur internet, puis ont présenté le résultat de leur recherche et signé les pétitions.

*Le 18 et 25 janvier, cours d’espagnol – Mmes Zaloa Alvarez et Virginie Marie

Au sein du cours d’espagnol, les élèves hispanisants ont étudié avec Zaloa Alvarez, assistante de langue espagnole, le cas de Bernardo Caal Xol, défenseur de l’environnement au Guatemala, et de Wendy Galarza qui lutte avec ardeur pour les droits de la femme au Mexique.
 
Dans un premier temps, les élèves ont pu découvrir la problématique de l’environnement en Amérique latine, notamment concernant le contrôle et la gestion de l’eau. A cet égard, les jeunes ont étudié le cas de Berta Cáceres, leader des communautés lencas, féministe et activiste environnementale, hondurienne, assassinée en mars 2016. Elle avait cofondé le COPINH, association pour lutter pour les droits des communautés lencas au Honduras et elle avait gagné le prix Goldman, la plus grande reconnaissance mondiale pour les activistes de la cause environnementale. Elle a été assassinée après avoir reçu pendant de nombreuses années des menaces de mort. 
 
 
Berta Cáceres.
 
Les élèves ont rédigé une lettre à titre posthume à Berta pour lui présenter Bernardo, autre défenseur de la cause environnementale, au Guatemala. Bernardo Caalest est lui aussi menacé de mort et condamné à sept ans de prison pour avoir défendu les droits des communautés de Saula María Cahabón, affectés par la construction d’une centrale hydroélectrique, sur les rivières Oxec et Cahabón dans dans le nord du Pays, qui prive les populations autochtones de l’accès à l’eau potable.
 
Dans un deuxième temps, en classe, nous nous sommes intéressés au cas de Wendy Galarza, grièvement blessée lors d’une manifestation en hommage à Bianca Alexis, assassinée à Cancún. L’étude de ces deux cas a malheureusement permis de constater que la lutte féministe, comme la cause environnementale, peut entraîner la mort de ceux qui la mènent. Le combat continue !
 
 

*Le mercredi 26/01/22, de 8h à 12h : 1ereG2 – Elisabeth Kempf, Laetitia Walther, Edwige Lanères, Isabelle Gourmelon, Alp Sadegshoaret Yalda Mohammadi.

 
Le 26 janvier 2022, deux classes du lycée du Haut-Barr ont bénéficié d’une Action Amnesty International et du témoignage d’un couple de réfugiés iraniens : Alp et Yalda.
 
Accompagnés par leur professeure de français Edwige Lanères, les élèves de 1èG2 sont entrés au CDI dès 7h55, pour rencontrer Alp Sadegshoar, Yalda Mohammadi, Elisabeth Kempf -membre de l’ONG-, Isabelle Gourmelon, documentaliste, également membre d’Amnesty, et Laetitia Walther, professeure de religion, qui est à l’origine de l’exposition affichée dans le hall.
 
 
Laetitia Walther présente aux élèves de 1èG2
les principes et les valeurs de l’ONG Amnesty International
 
C’est Laetitia qui introduit la thématique de l’engagement citoyen, en citant Lao Tseu : « Mieux vaut allumer une bougie que maudire les ténèbres. » Le logo d’Amnesty traduit bien cette idée : les barbelés emprisonnent la lumière, mais elle brille toujours. La lumière, c’est la raison, mais c’est aussi la justice, le respect des droits humains, et partant, la résistance à l’oppression et à toutes les formes de discrimination.
« Quand nous lisons les journaux, nous sommes indignés face aux injustices perpétrées à travers le monde, constate Mme Walther. Mais cette indignation, qu’en faisons-nous ? »
« Oui, reprend Elisabeth Kempf : pour Amnesty, tout est parti de l’injustice ressentie par un avocat anglais : Peter Benenson. En 1960, il lut un article rapportant une arrestation injuste : deux étudiants portugais avaient trinqué à la liberté, sous la dictature de Salazar. Ils avaient été condamnés à sept ans de prison pour ce geste. Benenson publia dans le journal The Observer une lettre ouverte pour les "prisonniers oubliés", et cette lettre fut reprise dans le monde entier : la notion de prisonniers d’opinion était née. L’avocat créa Amnesty International pour venir en aide aux jeunes prisonniers politiques, qui furent enfin libérés en 1961. »
Comme Elisabeth, Isabelle Gourmelon a œuvré au sein d’Amnesty pendant des décennies. « Au début, nous écrivions les lettres à la main, se souvient-elle. » « Oui, reprend Mme Kempf, et il fallait respecter des codes, des protocoles, car on n’écrit pas de la même façon à un ambassadeur, un député, un procureur ou un ministre. Nous recevions une quantité de courrier postal (maintenant tout se fait par mails), et nous traitions les demandes, de notre mieux.
Amnesty n’aide pas directement les personnes victimes d’exactions. L’ONG envoie des enquêtrices ou des enquêteurs sur place, pour interroger les prisonniers, les amis, la famille, les témoins… Ils et elles prennent des photos, des vidéos ; il leur faut des semaines, parfois des mois pour constituer un dossier fiable. C’est pour cette raison qu’Amnesty est si reconnue dans le monde : chaque information est dûment vérifiée. Tout est vrai. »
« Comment aidez-vous les victimes ? demande un élève.
« Amnesty paye des avocats, de la même façon que nous payons les personnes qui enquêtent, grâce aux dons. »
« Amnesty International obtient fort heureusement des libérations et des allègements de peine, précise Mme Lanères devant les mines affligées des élèves. Regardez le diaporama : voici quelques personnes qui ont été acquittées grâce aux actions menées par l’ONG. Cette jeune journaliste égyptienne, par exemple, Solafa Magdy, avait été arrêtée parce qu’elle refusait de porter l’hidjab, et qu’elle dénonçait les violations des droits humains perpétrées sous la dictature du président Al Sissi. Sa santé était altérée, elle ne recevait aucun soin en prison ; il était urgent de la libérer. »
 
 
« Amnesty International a lancé des pétitions et incité des milliers de personnes à envoyer des courriels pour faire pression sur les autorités et les obliger à libérer Solafa. Enfin, après plus d’une année en prison, elle a été acquittée ; elle a pu retrouver son mari et son fils de huit ans. 
Les exactions sont nombreuses dans le monde, et elles ne concernent pas uniquement les pays non démocratiques. En France également, Amnesty lutte contre les injustices commises notamment par certains policiers. »
« Oui, approuve Laetitia Walther. Souvenez-vous de Camille Halut : cette observatrice des Droits de l’Homme fut injustement mise en garde à vue de façon prolongée ; les policiers lui ont pris sa carte d’identité ; ils ont saisi les photos et les vidéos qu’elle avait prises pendant les manifestations, et à ce jour, ils ne les lui ont toujours pas restituées. »
 
 
« Grâce aux actions menées par Amnesty, ce "harcèlement légal" a pris fin. »
 
 
L’ONG explique ce mécanisme dans un excellent documentaire intitulé « Présumé coupable ».
 
« A présent, laissons la parole à Alp et à son épouse Yalda, qui ont dû fuir leur pays, l’Iran, pour se réfugier en France. »
Calme, d’allure décontractée, extrêmement bienveillant, sympathique, Alp prend la parole dans un français appliqué, tandis que Yalda reste assise auprès des élèves.
« Bonjour, je m’appelle Alp ; j’ai trente-trois ans, et mon épouse Yalda trente et un. Nous sommes en France depuis mai 2019 : cela fait deux ans et demi. Nous sommes des réfugiés politiques.
A présent, je vais vous demander d’imaginer un pays. Un pays où vous n’avez pas le droit de chanter, ni de danser. Un pays où les filles et les femmes doivent porter, dès l’âge de 9 ans, un hidjab sombre qui les couvre entièrement. Si elles l’enlèvent, elles risquent l’emprisonnement et la flagellation. Les femmes n’ont pas le droit de travailler sur des chantiers. Ni de se maquiller. Ni de laisser apparaître leurs cheveux, ou de mettre de la laque sur leurs ongles. Ni de faire du skate, ou d’assister à un match de foot dans un stade. Un pays où les écoles ne sont pas mixtes : les filles sont séparées des garçons. Un pays où vous n’avez ni Youtube, ni Twitter, ni Facebook… où tous les réseaux sociaux sont filtrés, interdits. Les médias, la radio, les journaux sont contrôlés par l’Etat. Au cinéma, aucun film étranger n’est diffusé ; il n’y a que des films produits sur place. L’alcool est interdit. La musique dans la rue est interdite. Tu ne peux pas marcher avec ton copain ou ta copine dans la rue. Pendant les quarante jours du ramadan, tu n’as pas le droit de boire, ni de manger, du lever au coucher du soleil : quand le jeûne a lieu en été, le jour dure près de 18 heures. Si tu bois de l’eau, si tu manges et que la police islamique te voit, tu écopes de trois mois de prison et soixante coups de fouet.
Dans ce pays de 80 millions d’habitants, on est stressé chaque jour, car à tout moment la police islamique peut nous arrêter, pour n’importe quelle raison. Les membres de cette police sont habillés en civil ; tu ne sais pas si ton cousin, ton voisin en font partie. Tu es surveillé en permanence.
Dites-moi, aimeriez-vous vivre dans ce pays ? 
- Non, répondent les visages masqués des élèves.
- Ce pays, c’est le mien : c’est l’Iran. Un pays magnifique, avec la mer, les plages, les hautes montagnes. Mais la dictature rend ce pays invivable.
 
 
Là-bas, j’habitais à Tabriz, tout au nord de l’Iran ; c’est à 1300 mètres d’altitude. En ce moment, il fait -17° le jour, et -27° la nuit. Ici, à Saverne, nous sommes à 200 mètres d’altitude.
 
 
Julien, élève de 1èG2, s’intéresse au parcours d’Alp, réfugié politique.
    - Pourquoi avez-vous quitté l’Iran ?
    - Je suis cycliste. J’ai beaucoup voyagé à vélo, en Iran, et aussi au Japon, en Turquie, en Italie, en Espagne, en Allemagne, en France… J’utilisais un site qui aide à trouver des hébergements quand on randonne à vélo : Warmshower (douche chaude). Et à Tabriz, ma femme et moi avions une assez grande maison, avec un étage. Nous recevions tout le temps des cyclistes ; nous les invitions chez nous. Un jour la police islamique est venue. Les policiers croyaient que nous étions des espions, à cause de nos voyages et des étrangers que nous hébergions. J’ai été arrêté et emprisonné pendant sept mois à Tabriz. Là-bas, un jour, c’est comme un an ailleurs. Il y a 7000 prisonniers pour 2000 lits. On dort par terre, sur des cartons. Pas dans des cellules, mais dans des corridors. Tout le monde est mélangé : les prisonniers politiques avec les prisonniers de droit commun. Tu peux dormir à côté d’un homme qui vient de tuer quelqu’un la veille.
 
 
Mon père payait un prisonnier dangereux 300 euros par mois pour qu’il me protège.
Dans la prison de Tabriz, on ne peut pas se doucher. On ne peut pas consulter un médecin si on est malade. Une heure par jour, on a le droit de faire la pause, dehors, avec les autres. Le corridor mesure quarante pas ; les cellules vingt-quatre pas de long et vingt-et-un pas de large. On fait des allers-retours. Il n’y avait pas de fenêtre, juste une petite ouverture en hauteur. Une fois, je m’en souviens, j’ai entendu une voix d’enfant qui venait de la rue. L’enfant appelait : "Maman !" Quand je suis rentré dans le corridor j’entendais encore cette voix dans ma tête ; c’était tout ce que je pouvais recevoir de l’extérieur.
Finalement, on a vendu la maison, 100 000 euros, et j’ai pu sortir de prison. Mais la police avait gardé nos passeports ; il a fallu dépenser encore 25 000 euros pour acheter deux passeports "fake". Avec un guide, nous avons marché dans la montagne, dans la neige, pendant douze heures, pour atteindre la Turquie. Là-bas, à l’aéroport, quand nous avons utilisé les faux passeports, mon cœur était là -dit-il en désignant sa gorge-.
Enfin nous sommes arrivés à Francfort, puis à Strasbourg, et j’ai appelé des amis que j’avais hébergés chez moi. Ils nous ont aidés dans nos démarches ; nous avons habité pendant deux ans à Strasbourg, puis à Vendenheim. Nous sommes repartis de zéro. A 33 ans, j’en suis quasiment au même point que vous, qui allez démarrer vos études.
Jamais je n’aurais imaginé quitter mon pays ; ce n’est pas un choix, nous avons été obligés de partir. Si nous y retournons, nous écoperons de quinze ans de prison, peut-être plus.
En Iran nous avions un bon métier ; ma femme était institutrice. Moi j’avais fait des études d’ingénieur, et je travaillais dans une imprimerie, je dirigeais une équipe. Ici, il faut d’abord apprendre le français ; c’est une langue compliquée ! Je parle allemand, anglais, mais le français… Je suis six heures de cours par jour, à l’université de Strasbourg, pour progresser.
Et j’ai monté une association pour faire des randonnées dans les Vosges avec des réfugiés ; elle s’appelle Respire.
    - Avez-vous des contacts avec votre famille ? s’enquiert un lycéen.
    - Oui, mais je dois appeler mon cousin, et il me passe mes parents. Je ne peux pas les appeler directement, sinon ils auraient des ennuis avec la police. Ils me manquent. Vous savez, en Iran c’est différent. Nous sommes très proches de notre famille. Nous voyons au moins une fois par semaine nos sœurs, nos frères, nos parents. Nous leur rendons visite sans prendre rendez-vous. Ici, en France, tout se fait sur rendez-vous. Pour aller chez le médecin, chez le coiffeur ; pour les administrations, et même pour voir votre famille, vous prenez des rendez-vous. En Iran vous venez directement.
    - Et la nourriture ? demande un élève.
    - C’est différent aussi. Quand je suis arrivé en France je ne connaissais pas les fromages d’ici, celui qui a du bleu dedans, ni le munster. En Iran nous avons la feta. Je ne connaissais pas non plus le vin, ni le pain. Maintenant je les apprécie. Et puis il y a une autre différence encore. Ici, en hiver, à 16h30 nous avons vu les volets se fermer autour de nous. Nous avons cru qu’il allait se passer quelque chose : pour nous, ce n’était pas normal ; en Iran on laisse tout ouvert. Si vous allez en Iran et qu’il est sept heures du matin, d’ici à midi, une centaine de personnes seront venues vous inviter à manger à la maison, et vous proposer un hébergement. Les gens sont très gentils.
C’est dommage qu’il y ait cette dictature. Vous connaissez l’émission « J’irai dormir chez vous » ? Les policiers ont demandé au reporter pourquoi il filmait ; il n’y a pas de liberté de la presse, tout est censuré.
Et Benjamin Brière, vous en avez entendu parler ? C’est passé hier aux informations : ce journaliste français a été arrêté en 2020 ; il vient d’être condamné à 8 ans de prison pour avoir pris des photos avec un drone dans un parc naturel en Iran.
 
 
Benjamin Brière, journaliste emprisonné en Iran. Photo publiée dans Le Monde le 25 janvier 2022
 
Alp évoque encore Fariba Abdelkhah, une chercheuse anthropologue, emprisonnée depuis 2019. En octobre 2021 elle est sortie de prison, mais elle reste assignée à résidence, avec un bracelet électronique. Manifestement, les prisonniers politiques sont une sorte de monnaie d’échange ; ils servent à faire pression, notamment sur la question de l’armement nucléaire que l’Etat iranien souhaite posséder.
« L’Iran est riche, extrêmement riche, grâce aux mines de pétrole, mais aussi de fer, de cuivre… Cependant cet argent est utilisé par le gouvernement pour le terrorisme. »
Témoignage recueilli par Edwige Lanères.
Les paroles d’Alp font froid dans le dos. Secouant leur torpeur, les jeunes remercient Alp pour son témoignage poignant, puis ils se répartissent en binômes et descendent dans le hall du lycée pour découvrir l’exposition d’Amnesty. 
 
 
Lili, Manon, Yousra, Nicolas, Lilian, Mael et Mathilde prennent des renseignements sur les personnes qu’ils et elles s’apprêtent à soutenir en public.
 
 
Elisabeth Kempf, Alp Sadegshoar et Laetitia Walther
 
Un groupe prend des notes sur le militant écologiste Bernardo CaalXol, qui défendit le fleuve Cahabón et ses riverains Mayas, au Guatemala. Un autre défend la cause de l’adolescent biélorusse Mikita Zalatarou, emprisonné pour avoir manifesté contre le dictateur Loukachenko… Fort investi·es en faveur des personnes dont les droits ont été bafoués, les lycéens et lycéennes prennent la parole tour à tour, devant leurs camarades, pour les convaincre de signer les pétitions qui peuvent faire pencher la balance du côté de la justice.
 
 
Après les discours de nos jeunes citoyens et citoyennes, l’action Amnesty se poursuit par les signatures des pétitions, qui seront envoyées à l’ONG.
 
 
En 1èG2, Mael, Yousra, Noé, Merzuha, Zoé F., Mayanne, Melek, Mélanie, Damien, Zoé K. et leurs camarades signent, pour aider les personnes injustement condamnées.
 
 
Manifestement, personne ne reste indifférent face aux violations des droits humains.
 
 
Perrine Asael, élève de 1èG2, signe plusieurs pétitions d’Amnesty International.
 
 
Les jeunes emportent les cartes postales d’Amnesty, pour écrire aux victimes d’injustices.
 
 
Nicolas, Lilian et Mael plaident en faveur de l’avocat égyptien Mohammed el-Baqer, injustement condamné pour avoir défendu les droits humains.
 
Au cours des séances qui suivront, en cours de Français, les élèves termineront les cartes postales destinées aux personnes injustement emprisonnées, pour les soutenir moralement, et tenter de faire ployer les autorités.
 
 
Le groupe de terminale HLP
 
Ce mercredi 26 janvier, à 10h, se joue un chassé-croisé entre la 1èG2, qui se remet doucement de toutes ces découvertes, et le groupe de Terminale HLP, pour qui Alp accepte de répéter une partie de son témoignage. Sa femme et lui doivent repartir au bout d’une demi-heure, pour qu’Alp puisse retourner suivre ses cours de Français à Strasbourg. Claire Le Van, professeure de philosophie, nous rejoint au cours de la deuxième séance, et l’action se poursuit, afin d’éclairer un maximum d’élèves du lycée.
Deux autres classes de Mme Lanères bénéficient de cette action Amnesty : la 2de3, et la 2de4. Le déroulement est le même, mais en l’absence d’Alp et de Yalda, c’est la professeure qui transmet leur témoignage, pour expliquer concrètement aux jeunes le parcours des réfugiés.
Mille mercis à Alp, à Yalda, à Elisabeth et à toute l’équipe qui s’est réunie autour de ce projet en faveur d’une citoyenneté éclairée.
Et merci à vous, les élèves, pour votre implication active en faveur d’un monde un peu plus juste !
 

*Le mercredi 26/01/22, de 10h à 12h : THLP (spécialité « Humanités : Littérature et Philosophie ») - Elisabeth Kempf, Laetitia Walther, Edwige Lanères, Isabelle Gourmelon, Alp Sadegshoar, Yalda Mohammadi, Claire Le Van

 
Au CDI avec les élèves de THLP en présence de Mme Kempf.
 
Pour les élèves en terminale de la spécialité « Humanités : Littérature et Philosophie », il est essentiel de réfléchir au respect des droits humains. En effet, ils ont au programme des notions comme « L’humanité en question », « Histoire et violence », qui invitent à aborder des réflexions sur ce qui garantit la dignité humaine ou, au contraire ce qui vient la bafouer. Mme Gourmelon les a accueillis au CDI, où elle a préparé de multiples supports pour accompagner cet engagement collectif en faveur d’Amnesty International.
 
 
Isabelle Gourmelon, documentaliste, engagée depuis longtemps dans Amnesty International, a préparé les lieux pour accueillir les interventions.
 
Les élèves ont d’abord bénéficié d’un témoignage très touchant de Alp et Yalda, deux réfugiés politiques iraniens, qui ont relaté comment ils ont été persécutés par le régime autoritaire en place depuis la Révolution islamique en 1979. 
 
 
Alp Sadegshoar témoigne
 
Alp a été arrêté, puis mis 7 mois en prison à Tabriz, au prétexte que lui et sa compagne recevaient des cyclistes en provenance du monde entier. Ouvrir sa maison pour recevoir des étrangers passionnés de vélo et de nature ne pouvait qu’être suspect aux yeux des autorités : il s’agissait forcément de groupes terroristes en train de conspirer contre le régime ! En effet, en Iran, tout est interdit par le régime ultra-répressif qui sévit. L’acquisition d’une culture plurielle et rationnelle, permettant d’échanger, de lire, de faire de la musique, est empêchée. Tous les droits fondamentaux sont mis à mal par ce régime policier coercitif, comme se rassembler et s’exprimer librement, bénéficier d’une éducation qui ne soit pas frelatée par une idéologie religieuse extrémiste et obscurantiste… La presse est encadrée par les autorités, de même que tous les supports de communication. Sortir du rang équivaut à être immédiatement sanctionné par ce régime de la peur, pratiquant des intimidations musclées, des sévices corporels et des incarcérations abusives. 
 
 
Tout le monde écoute attentivement les explications de Alp.
 
Après 7 mois de détention dans des conditions indignes (Alp dormait à même le sol sur un morceau de carton, ne disposait que d’espaces très exigus pour se déplacer, ne pouvait voir la lumière que par une petite lucarne…), il est parvenu à négocier sa libération, moyennant une somme d’argent conséquente (il a dû vendre sa maison). Alp et Yalda ont pu ensuite s’enfuir d’Iran en franchissant la frontière avec la Turquie, après une longue marche périlleuse dans les montagnes du nord ouest du pays. Ils ont ensuite été conduits en France où ils ont trouvé une terre d’accueil, et retrouvé d’ailleurs des amis cyclistes qui les ont aidés. Depuis, ils apprennent la langue et la culture françaises pour pouvoir s’intégrer et à nouveau exercer un métier : lui, travaillait dans l’imprimerie, elle, était professeure des écoles. Ils repartent à zéro avec courage et humanisme, et sont actifs dans le bénévolat. Ils ne peuvent avoir des échanges téléphoniques avec leurs parents qu’en usant de grandes précautions, notamment en faisant semblant d’appeler un cousin. Un horaire de train à respecter a interrompu trop vite ce témoignage si interpellant : Alp et Yalda devaient se rendre à Strasbourg pour suivre des cours de français. 
Après ce témoignage poignant, les élèves ont bénéficié d’une présentation de l’engagement d’Amnesty International à deux voix, par Laetitia Walther et Elisabeth Kempf. 
 
 
Laetitia Walther présente des textes fondamentaux sur les droits humains.
 
 
Elisabeth Kempf explique son engagement à Amnesty International.
 
 
Edwige Lanères a préparé le diaporama diffusé aux élèves.
 
Les élèves ont visionné un diaporama éclairant que Mme Lanères a profilé pour cette rencontre. Au préalable, ils avaient tous réalisé un travail de recherches et de réflexion à partir d’extraits de philosophes, proposé par Mme Le Van, sur l’une des dix personnalités qu’Amnesty International souhaitait protéger en particulier cette année. Ils ont pu ainsi procéder à une présentation orale qui comptera en Littérature comme en Philosophie, travail interdisciplinaire stimulant et préparation à l’acquisition de compétences orales requises pour le Grand oral du bac.
 
 
Mélanie Arziman parle de Bernardo Caal Xol au Mexique. Extrait de sa copie de philosophie : « Parce que la pensée est rebelle » affirme Alain Badiou. Malgré les injustices et pressions qui ont été exercées sur Bernardo, il a continué à défendre ses idées, il fait preuve d’une pensée rebelle ».
 
 
Florentine Debusscher parle de Mikita Zalatarou en Biélorussie. Extrait de sa copie de philosophie : « Spinoza dit dans son Traité Politique que tous les hommes en capacité de dominer deviennent insolents. Alexandre Loukachenko, président en Biélorussie, est devenu arrogant envers le peuple, au point d’accuser un innocent. C’est inhumain, comment peut-il faire ça ? ».
 
 
Eva Drogue parle de Zhang Zhan en Chine. Extrait de sa copie de philosophie : « En lisant le texte de Camus, on retrouve les idées et actions de la journaliste chinoise engagée. Ils ont compris le même principe fondamental : ne jamais, sous aucun prétexte, renoncer à sa liberté ».
 
 
Auxane Frerejouan-Chelouti parle de Rung en Thaïlande. Extrait de sa copie de philosophie : « Rung est accusée de crime de lèse-majesté. Montesquieu écrit au sujet de ce prétendu crime : « Tout peut fournir prétexte pour ôter la vie à qui l’on veut ». Cela est malheureusement vrai en Thaïlande actuellement ».
 
 
Clara Guenec parle de Mohammed El-Baker, en Egypte. Extrait de sacopie de philosophie: « Le texte de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen met en avant l’importance des droits fondamentaux pour lesquels se bat Mohammed El-Baker, avocat emprisonné injustement, car il défendait des personnes victimes de violation de leurs droits par le régime autoritaire égyptien actuel ».
 
 
Antoine Herr parle de Janna Jihad en territoire palestinien. Extrait de sa copie de philosophie : « Elle est considérée comme l’une des plus jeunes journalistes du monde. Le seul vrai maître du journaliste, c’est la vérité. Et pour parvenir à la vérité, il faut « se servir de son propre entendement », c’est-à-dire penser par soi-même, nous dit Kant ».
 
 
Tess Howald parle d’Imoleayo Michael au Nigéria. Extrait de sa copie de philosophie : « Le texte de Rousseau enseigne qu’il n’y a rien de plus fondamental que de se battre pour sa liberté : « une telle renonciation [de sa liberté] est incompatible avec la nature de l’homme », écrit-il. On comprend ainsi que le combat d’Imoleayo Michael est essentiel ».
 
 
Laure Michel parle de Ciham Ali Ahmed en Erythrée. Extrait de sa copie de philosophie : « Spinoza explique que « le but et l’instauration d’un régime politique n’est pas la domination, ni la répression des hommes, ni leur soumission au joug d’un autre ». C’est hélas tout le contraire en Erythrée, puisque le président Afwerki exerce une dictature sans pitié sur son peuple ».
 
 
Mathilde Wilt parle de l’association ONG-Sphère en Ukraine qui défend les LGBTQIA+. Extrait de sa copie de philosophie : « Condillac explique que l’égalité de traitement permet le bon fonctionnement de la République, car si elle est respectée « aucun ne pourra nuire, et (…) on ne pourra nuire à aucun ». Or, en Ukraine les LGBTQIA+ ne sont pas traités à égalité puisqu’ils sont victimes de violences, et même de la part de la police qui est censée les protéger ! ».

*Le lundi 31. 01. 2022 : la 2de3, et la 2de4 – Mme Lanères et Mme Gourmelon

Deux autres classes de Mme Lanères bénéficient de cette action Amnesty : la 2de3, et la 2de4. Le déroulement est le même, mais en l’absence d’Alp et de Yalda, c’est la professeure qui transmet leur témoignage, pour expliquer concrètement aux jeunes le parcours des réfugiés.
 
 
Lundi 31 janvier : la 2de4 découvre l’exposition Amnesty International.
 
 
La 2de4 s’apprête à défendre les dix personnes mises en avant par Amnesty ;
Edwige Lanères explique aux élèves l’importance des signatures de pétitions.
 
 
Romain Reiser, 2de4, montre à ses camarades le rapport annuel d’Amnesty.
 
 
La 2de3 découvre également Amnesty International. Plusieurs élèves ont envie de s’engager pour aider les victimes d’injustices : « Madame, comment devient-on membre d’Amnesty ? » demande Serifenas…

Mercredi 2 février 2022 : Terminale HLP, Mme Lanères

Rédaction de lettres de soutien pour des personnes victimes d’injustices.
 
 
 
Clara, Antoine, Laure, Auxane, Eva, Camille, Mélanie, Tess et Florentine écrivent à Bernardo CaalXol, à Wendy Galarza, à Janna Jihad et à toutes les personnes pour qui nous avons signé des pétitions.
 
 
Mélanie Arziman écrit en espagnol, pour le militant guatémaltèque Bernardo CaalXol, condamné pour avoir défendu les droits des Mayas, contre un projet de barrage sur le fleuve Cahabon.
 
 
Florentine Debusscher s’adresse au jeune MikitaZalatarou, incarcéré sans procès équitable, battu par les policiers, parce qu’il manifestait contre la dictature de Loukachenko.
 
 
Eva Drogue soutient avec ferveur l’action de la journaliste Zhang Zhan, arrêtée pour avoir alerté sur les dangers du Covid, au début de la pandémie.
 
 
AuxaneFrerejouan-Chelouti exprime son admiration pour le courage indéfectible de l’étudiante que l’on appelle Rung (« arc-en-ciel », en thaïlandais), arrêtée pour lèse-majesté.
 
 
Clara Guenec s’insurge contre l’arrestation injuste de l’avocat Mohammed el-Baqer, fondateur de l’ONG Adala, qui lutte en faveur des droits humains.
 
 
Antoine Herr compose un vibrant hommage à l’une des plus jeunes journalistes du monde, Janna Jihad, 15 ans, menacée de mort par les autorités israéliennes.
 
 
Tess Howald salue le combat d’ImoleayoAdeyeun Michael contre les violences policières. Ce Nigérien risque 3 ans de prison pour avoir exercé son droit de manifester.
 
 
Laure adresse une missive pleine de compassion à la mère de Ciham, la fille du ministre de l’Information en Érythrée. Sa famille n’a plus de nouvelles depuis neuf ans.
 
 
Camille Veit encourage la féministe mexicaine Wendy Galarza dans sa lutte courageuse contre les féminicides et contre les violences policières.
 
 
Mathilde Wilt rédige une lettre pour ONG Sphère en Ukraine.
 
 
 
Ces lettres seront envoyées par Amnesty International aux personnes harcelées ou injustement condamnées pour avoir défendu les droits humains.
Lien vers le diaporama : cliquez ici.

Article DNA du 10 février 22 - 1

Article DNA du 10 février 22 - 2