Lycée du Haut-Barr

- 67700 Saverne -

 

 

 
Photo 1 : Les TG1 devant l’exposition avec les trois enseignantes, lors de la première séance de présentation.
 
Ce vendredi 04 mars 2022, les élèves de TG1, TG2 puis THLP ont pu découvrir, lors de séances de deux heures consécutives, animées par Laetitia Walther, Claire Le Van et Caroline Freys-Autret, respectivement professeures de religion, de philosophie, et d’histoire-géographie, l’exposition située dans le grand hall d’accueil du lycée du Haut-Barr, dédiée à la personnalité d’Adélaïde Hautval (1905-1988) et intitulée : « Rester humain » - interpellation qui reçoit une résonnance tout à fait particulière au vu du contexte international actuel. Adélaïde Hautval a été déclarée Juste parmi les Nations en 1965. Elle est une médecin psychiatre alsacienne, qui a été déportée en tant qu’ « amie des Juifs », et qui a mis en œuvre une résistance face à la barbarie nazie au cœur même de l’univers concentrationnaire. Pendant plus de trois ans de détention dans différentes prisons puis camps de concentration, elle n’aura de cesse de sauver des vies, soutenir le moral des déportées, adoucir autant que possible leur terrible sort. Son courage, sa détermination sans faille, sa lucidité, son humilité, sa fidélité à ses valeurs profondément humanistes, forcent l’admiration.

 

La première séance a commencé par trois discours de présentation où chaque enseignante a apporté l’éclairage de sa discipline pour mettre en lumière certains aspects phares du parcours d’Adélaïde Hautval. Ainsi Laetitia Walther a souligné l’importance de la responsabilité individuelle, ainsi que l’incroyable force de la « citadelle intérieure » des convictions de la résistante qui n’a jamais failli face à l’adversité, faisant preuve d’une force intérieure peu commune.  Elle a ouvert sa présentation sur la nécessité de cultiver envers et contre tout l’espérance, comme nous y invite le parcours lumineux d’Adélaïde Hautval. 

 
 
Photo 2 : Laetitia Walther mentionnant des aspects importants de l’engagement d’Adélaïde Hautval.
 
Claire Le Van a poursuivi en interrogeant le titre : « Rester humain », ce qui suppose de faire le choix de valeurs humanistes pour ne pas perdre son humanité et donc basculer dans l’inhumanité, voire la barbarie. La seconde question a porté sur : « Comment rester humain ? ». Le parcours de vie d’Adélaïde Hautval enseigne que sa formation scientifique lui confère une grande lucidité, qu’elle a cultivé des valeurs nobles et a fait preuve d’un courage et d’un sang-froid remarquables. Enfin, la troisième question soulevée : « pourquoi un destin si exceptionnel est-il si peu connu ? ». Adélaïde Hautval n’a parlé de sa trajectoire que lors du procès d’un ancien médecin nazi, le Dr. Dering, pour effectuer un témoignage à charge. Sinon, elle a gardé le silence. Elle a rédigé deux livres qui ont été publiés post-mortem. C’est le Dr. Hauptmann de la faculté de médecine à Strasbourg qui, effectuant des recherches sur les médecins alsaciens déportés, a découvert le parcours exemplaire d’Adélaïde Hautval et a co-rédigé une biographie dont la teneur historique est scientifiquement démontrée, permettant désormais de parler de son destin exceptionnel sur des fondements assurés. 
 
 
 
Photo 3 : Claire Le Van évoquant des interrogations philosophiques sur Adélaïde Hautval.
 
Caroline Freys-Autret a expliqué ce que signifiait l’appellation « Juste parmi les nations », a précisé comment un fait historique peut recevoir une objectivité, a insisté sur la nécessité du devoir de mémoire, et a souligné l’importance de la fidélité à soi qui permet de résister. L’éclairage de l’historienne a permis d’affirmer qu’il est toujours possible d’agir même dans un terrible contexte.
 
 
 
Photo 4 : Caroline Freys-Autret apportant des éclairages historiques sur Adélaïde Hautval.
 
Un petit documentaire a été présenté ensuite aux élèves, puis des travaux de recherche leur ont été proposés selon des thématiques en accord avec les panneaux de l’exposition. Par binôme, ils se sont engagés dans des réflexions écrites à portée philosophique sur l’engagement, la liberté, la responsabilité, le courage… 
 
 
 
La seconde séance, avec les TG2, s’est déroulée selon le même canevas, sans la présence de la collègue d’histoire-géographie ayant des cours avec d’autres classes. 
 
 
Photo 5 : Les TG2 devant l’exposition « Rester humain » avec Mmes Walther et Le Van.
 
Suite aux deux présentations d’ouverture, un dialogue avec les élèves s’est instauré autour des questions suivantes : « Comment a-t-elle fait pour survivre ? », « Pourquoi a-t-elle gardé le silence ? », « En quoi son parcours peut-il nous interpeller aujourd’hui ? ». 
 
 
Photo 6 : Un échange avec les élèves de TG2 s’établit soulevant des questions philosophiques stimulantes.
 
Les prises de parole des élèves de TG2, lumineuses et emplies d’authenticité, ont été prononcées avec gravité et profondeur. Ils étaient visiblement touchés par le parcours exceptionnel d’Adélaïde Hautval.
Une troisième séance avec les THLP (spécialité « Humanités : Littérature et Philosophie ») a eu lieu dans l’après-midi, co-animée par Mmes Walther et Le Van.
Un nouveau dialogue s’est instauré, où les élèves ont souligné le contraste entre le poids ressenti face au tragique de l’histoire lorsqu’on évoque l’univers concentrationnaire et l’espoir offert par les actes humanistes d’Adélaïde Hautval. « Qu’aurions-nous fait si nous avions vécu à cette époque ? », « Comment a-t-elle fait pour tenir dans les camps ? », « Comment savoir si nos actions au quotidien sont assez humaines ? ».
 
 
Photo 7 : Un débat philosophique voit le jour avec les THLP.
 
A la fin de la séance, tous ont convenu qu’Adélaïde Hautval invitait chacun de nous à devenir plus humain.
 
 
 
Photo 8 : Les THLP avec Mme Walther devant l’écran du CDI avec le portrait d’Adélaïde Hautval en fond.
 
*Lien vers le livret de l’expo : https://fr.calameo.com/books/0026946132e5e5bb17be8