Lycée du Haut-Barr

- 67700 Saverne -

 

Durant la semaine du 29 janvier, les classes de 2GT1 à 6 ont bénéficié de l’animation d’une exposition intitulée « Deviens un héros » dont l’objectif est de sensibiliser et de lutter contre le racisme, les discriminations et plus largement la stigmatisation des minorités.

Dans un premier temps, les élèves ont pu participer activement au module sur les préjugés. Dans un premier temps, ils ont dû attribuer une nationalité et un métier ou une activité à chaque carte d’identité posée devant eux ; sur la carte ne se trouvait que la photo de la personne et sa date de naissance. Les différents groupes ont joué le jeu, pour trouver les bonnes réponses, ils se sont fié à l’apparence, au sexe, au nom de famille de la personne, au style, à la cravate… évidemment, aucune réussite à 100%, c’était l’occasion de faire remonter les stéréotypes, aussi les préjugés, par exemple : «  Lui, il a une tête d’allemand », « Lui, avec sa cravate, c’est forcément un président », ils ont pu découvrir les visages de Johanna Quaas qui a remporté de nombreux prix internationaux de gymnastique et qui a pratiqué cette discipline jusqu’à ses 90 ans, ; Anders Behring Breivik, connu pour ses actes terroristes en Norvège en 2011 ; Omar Radi, journaliste engagé pour la lutte pour les Droits Humains au Maroc et condamné à 6 ans de prison suite à ses prises de position contre la corruption, également Ryan Maegan Hoven, mannequin grande taille, mais aussi Denis Mukwege, surnommé « l’homme qui répare les femmes » engagé contre les mutilations génitales pratiquées sur les femmes durant la guerre en République Démocratique du Congo. Les élèves étaient souvent surpris de leur taux de réussite assez bas. Effectivement, il n’est pas possible de connaître la nationalité d’une personne à partir de son apparence. La nationalité ne dépend pas de la couleur de peau d’une personne. On peut changer de nationalité selon son parcours de vie. Ce jeu a permis de mettre en avant notre manière implicite de fonctionner. Nous avons tous des repères, des cases dans lesquelles nous plaçons les gens en fonction de leur apparence.

 

Suite à cette expérience, les élèves ont pu voir et écouter un Kamishibaï pour mieux comprendre comment se construisent les stéréotypes et les préjugés. Il a été rappelé à ce moment-là que la posture de l’animateur n’est pas de faire la morale car tout le monde a des stéréotypes et des préjugés mais plutôt de mettre en lumière deux mécanismes de construction d’un préjugé : la généralisation et la confusion entre un fait et une opinion. Les élèves se sont mis dans la peau de gendarmes, ils ont aussi réalisé un petit test pour savoir s’ils correspondaient au stéréotype du « bon français » vu par les étrangers.
En conclusion, les élèves ont développé un pouvoir qui est celui de la « super-vision » : chacun a reçu une carte avec une photo et un exemple de préjugé tiré de fait réel et très répandu dans notre société, ou une carte avec un texte expliquant l’origine du préjugé qui ne pouvait être lu qu’à l’aide de lunettes bien spéciales. Chacun a dû trouver son binôme. Les élèves ont compris que pour déconstruire ces préjugés il est utile s’informer, de comprendre d’où ils viennent, de savoir démêler le vrai du faux et que cela demande un effort pour dépasser ces préjugés.

Dans un second temps, les élèves ont participé à un module concernant les discriminations : il s’agissait ici de prendre connaissance du cadre de la loi afin qu’ils sachent ce qui est réprimé par celle-ci et de connaître aussi ce qui les protège s’ils sont victimes, l’objectif était de savoir comment agir s’ils sont témoins de ces situations.  Les élèves ont d’abord participé au jeu du « pas en avant » pour prendre conscience des inégalités dans l’accès aux droits fondamentaux, cela a permis de comprendre ce qu’implique parfois l’appartenance à certaines minorités sociales ou ethniques pour une personne et les conséquences induites ; prendre conscience des discriminations que peuvent subir certaines personnes et vivre l’empathie par le jeu de rôle. Voici un exemple de situations : « Je suis une jeune femme Rom (tzigane). J’ai 17 ans. J’ai arrêté ma scolarité en 5ème. », « Je suis un jeune homme. J’ai 20 ans. Mon père est directeur de banque. J’étudie les sciences économiques à l’université. », « Je suis une femme. J ’ai 31 ans. » Les élèves devaient avancer d’un pas s’ils se sentaient concerné par différentes affirmations (« Je n’ai jamais eu de grave difficultés financières », « J’ai un logement décent avec l’électricité et l’eau potable », « J’ai toujours mangé à ma faim, je peux me déplacer facilement dans ma région. »



Les élèves ont apprécié cette expérience et cette mise en situation leur a permis d’approcher la réalité d’une personne victime de discriminations : « C’était terrible de ne pas bouger de place et de voir d’autres avancer rapidement, de me sentir bloqué dans la situation »
Les notions de racisme, antisémitisme, sexisme, homophobie, transphobie, handiphobie au regard la loi ont été abordées, ainsi que les différents critères de discriminations interdits par la loi. Les élèves ont joué sur plateau pour apprendre à être capable d’identifier une situation de discrimination à partir de trois éléments : le traitement défavorable, le critère et le domaine (éducation, santé, ...)
En conclusion de ce module, les élèves ont développé un pouvoir « d’ observ’action », ils ont découvert différentes possibilités d’action face à des situations de discriminations et de harcèlement.

Cette exposition a été animée par Véronique Wierel, infirmière scolaire, Laetitia Walther, professeure d’enseignement religieux, et une équipe du RAJ (Réseau d’animation jeunes de la Communauté des communes du Pays de Saverne) : Anna Hoppio, Marie-Hélène Helleringer Maufinet et Charlotte Schmitt.