Photo : Mathilde Caelicia
Le jeudi 17 octobre 2024, près de 200 élèves du lycée du Haut-Barr se rassemblent devant le château des Rohan pour assister à la représentation scolaire d’une comédie très enjouée de Marivaux : Le jeu de l’amour et du hasard, interprétée par le collectif L’Emeute.
Atelier théâtre en 1èSTI1, pour comprendre l’inversion des rôles entre maîtres·ses et valet ou servante.
Quelques jours avant la représentation, deux classes ont bénéficié d’un atelier théâtre afin de se familiariser un peu avec le double jeu endossé par les quatre protagonistes. L’actrice qui joue Silvia, par exemple, doit interpréter une grande dame, élevée comme l’étaient les jeunes nobles du XVIIIè ; elle possède des manières fines, courtoises, une culture, une instruction, un langage considéré comme supérieur, propre à sa caste. Son corps, ses gestes, sa façon de marcher, de porter un verre à ses lèvres ou de porter ses vêtements sont emprunts de cette éducation. Pourtant, l’actrice joue une noble ou une riche bourgeoise jouant elle-même une servante, mais une servante qui ne s’en laisse point compter, et qui conserve sa distinction, afin de ne pas être courtisée de façon trop familière par celui qu’elle croit être le valet Bourguignon. On le voit : c’est à une véritable performance d’acteurs et d’actrices, que Marivaux convie les quatre artistes.
Atelier théâtre en 2de6.
Pour saisir un peu la complexité jubilatoire de ces jeux imposés par les travestissements, les élèves sont invité·es à jouer Dorante qui se fait passer pour son valet, et Silvia qui feint d’être sa servante. Le jeu s’affine, le double sens des paroles se fait mieux entendre… Il aurait fallu bien des heures pour entrer véritablement dans la richesse d’un tel texte, mais ce petit aperçu sensibilise les jeunes spectatrices et spectateurs aux finesses déployées par les acteurs et actrices professionnel·les.
Enfin le jour J est là, nous descendons de notre lycée en lisière de forêt jusqu’au château des Rohan : deux centaines de lycéennes et de lycéens se regroupent devant la façade versaillaise pour découvrir le spectacle.
Une dizaine d’adultes encadrent les huit classes : Edwige Lanères, professeure de lettres et organisatrice de cette sortie ; Matthieu Rohmer, professeur d’Histoire-géographie ; Fabienne Neiter, professeure de mathématiques ; Christophe Decker et Régis Stanislawski ; professeurs de Sciences de l’ingénieur·e, Sylvie Kessler, professeure de lettres, Anna Wilt, AESH, et sept mamans d’élèves : Armande Forst, Sylvie Wilt, Anna-Marie Scheer, Sandra Huber, Isabelle Blaise, Quynh-Thao Jéva, et Michèle Brancourt.
Tout ce beau monde s’installe en salle Jean-Louis Barrault ; les cinq cents sièges de velours rouge se couvrent peu à peu de visages souriants, de vestes que l’on ôte, de saluts entre élèves et professeur·es des différents établissements…
Jérémie Guilain incarne Mario, le frère de Silvia. D’emblée, il brise le 4ème mur, pour instaurer avec le public une proximité, une convivialité qui nous emporte dans l’atmosphère de la fête : après tout, nous allons célébrer deux mariages !
Anthony, fais voir ton jeu s’il te plaît ; Mario s’y intéresse…
Un comédien erre entre les rangs, une bouteille d’alcool à la main, les yeux panda, torse nu, comme s’il sortait d’une longue nuit de fête. Il propose sa bouteille aux jeunes, il leur parle, il improvise des interactions ; le spectacle a déjà commencé. Ce personnage, c’est Mario, le frère de Silvia, et fils d’Orgon, un riche bourgeois de noble allure. Orgon monte au plateau, interpelle la foule bruyante et déclame un petit prologue invitant les spectatrices et spectateurs à prendre conscience que le théâtre est un art vivant : bien sûr, le public peut rire, réagir, mais les commentaires entre specteurices sont à proscrire, car ils perturbent les artistes, qui voient et entendent tout, depuis la scène.
« Mario » remet aux élèves une courte missive de Dorante,
mêlant le réel à la fiction. Bien joué !
Le spectacle commence. Vêtue d’une tailleur pantalon gris et de vertigineux escarpins, Silvia exprime à sa servante Lisette son inquiétude à propos de l’homme que son père lui propose en mariage : Dorante. Elle évoque ses amies maltraitées par leur époux. « Un mari porte un masque avec le monde, et une grimace avec sa femme » résume Lisette.
Fort heureusement, Orgon père généreux et compréhensif, consent à ce que sa fille et Dorante ne s’épousent que si l’amour les y invite. Il accepte de bon cœur le stratagème proposé par sa fille Silvia, pour éprouver Dorante : la jeune maîtresse de maison se déguise en servante, tandis que Lisette, elle, revêtira les riches atours de Silvia. Elles échangent leurs rôles. Seuls Orgon et Mario savent que Dorante a eu la même idée, ce qui promet… de singuliers marivaudages !
En effet, grimé en valet, Dorante tombe amoureux de Silvia dès le premier regard, malgré son habit de soubrette. Les amours vont bon train, puisque le valet de Dorante, Arlequin, s’éprend, quant à lui, de Lisette.
Ce sont les deux jeunes bourgeois qui souffrent le plus : leurs préjugés de classe engendrent une terrible lutte intérieure contre leur passion amoureuse. Ni Dorante, ni a fortiori Silvia ne peuvent se résoudre à aimer une servante, un valet. Et pourtant c’est bien ce qui leur arrive. Leur amour s’embrase devant les « allures de princesse » de l’une, et la noble courtoisie de l’autre.
Les scènes d’amour au sein des deux couples sont entrecoupées d’intermèdes musicaux ajouté par le metteur en scène, Frédéric Cherboeuf : tantôt Bourguignon (Arlequin) met le feu en jouant de la air guitar pour impressionner Orgon, tantôt Mario noie sa mélancolie en glissant des pièces dans le juke box ; Orgon prononce un discours de mariage pour sa chère fille ; Dorante joue de la guitare et chante avec la belle Silvia, charmante dans son bleu de travail façon « Rosie la riveteuse »…
En bleu de travail, Silvia évoque Rosie la riveteuse, devenue symbole féministe.
Le jeu très dynamique des six comédien·nes plaît beaucoup, cela se ressent dans la salle. Parfois le rire nous plie en deux ; à d’autres moments la brutalité du maître -Dorante- et de la maîtresse -Silvia- envers leurs domestiques nous choque profondément. Cette violence peut se retourner contre les supérieur·es hiérarchiques : Silvia écope d’une gifle retentissante assénée par "Bourguignon", qui se prend rapidement au jeu de la domination sociale.
Mais au final, comme toujours chez Marivaux, tout rentre dans « l’ordre » ; le maître épouse la maîtresse ; le valet épouse la servante, et l’inversion des rôles aura été transitoire, juste le temps de remettre en question cet ordre établi, ou plus exactement les injustices commises par les puissant·es à l’égard des personnes qui les servent.
Les masques tombent l’un après l’autre ; celui de Dorante, d’abord, mettant fin aux affres d’une Silvia déchirée entre son amour pour le « valet » et ses inexorables préjugés bourgeois -ou nobiliaires. La fausse servante (Silvia), quant à elle, se jouera jusqu’au bout des souffrances endurées par son amant ; elle le poussera dans ses retranchements, avec la complicité de son frère Mario, pour arracher une demande en mariage en bonne et due forme, obligeant alors Dorante à former une prétendue mésalliance, contre l’avis de son père. De leur côté, Arlequin et Lisette se reprochent mutuellement leur mystification, mais elle n’entame en rien leur amour. Ainsi la pièce s’achève dans un double happy end, après des scènes de reconnaissance hautes en couleurs et en cris. Les confettis volent, les projecteurs braqués sur la boule à facette font jaillir des reflets roses, bleus, argentés, évoquant certains mariages joyeusement kitchs, célébrés de nos jours.
Photo : Mathilde Caelicia
Les applaudissements retentissent, puissants et chaleureux, manifestant l’enthousiasme du demi-millier de spectateurs et spectatrices enchanté·es par le spectacle !
Mario, Lisette, Arlequin, Dorante, Silvia et Orgon saluent le public sous les applaudissements nourris et enthousiastes des lycéen·nes !
La salle se vide assez vite, et toutes, tous regagnent leurs pénates. Tous ? Non ? Quelques irréductibles amateurs et amatrices de théâtre font le pied de grue devant la porte qui jouxte la scène, côté jardin. Ces élèves ont si bien pris l’habitude de bavarder avec les comédien·nes après les spectacles qu’il leur paraît tout naturel d’attendre sagement le retour des artistes en « bord de plateau ». Les lycéen·nes hèlent leur professeure : « Mme Lanères ! Revenez ! On attend les acteurs ! »
Nathan, Lucas, Gabin, Joris, Mélissa, Lucie,
Yann, Léandre et E. Lanères attendent le retour des artistes.
Pari gagné : pendant que les techniciens et l’accessoiriste s’affairent sur scène pour démonter le décor et ramasser les confettis, quatre comédiens viennent à notre rencontre : Mathieu Gambier -Orgon, le père de Silvia et Mario- ; Adib Cheikhi -Dorante- ; Jérémie Guilain -Mario-, et Thomas Rio -Arlequin-. Assis·es au premier rang d’une salle à présent déserte, les élèves interrogent Mathieu Gambier et Jérémie Guilain (Orgon et Mario) sur leur apparition et leur jeu qui précédait l’entrée en scène du reste de la troupe.
Adib Cheikhi, Jérémie Guilain et Mathieu Gambier accordent un
"bord de plateau" aux élèves de 1ère.
- Qu’est-ce que cela vous fait, de commencer à jouer avant les autres ? demande Gabin.
- Ça fait bizarre, de démarrer une demi-heure avant, répond « Orgon » : Jérémie faisait la sieste, alors que Guilain et moi étions déjà habillés et maquillés pour jouer le prologue dans la salle. C’est un décalage inhabituel…
- Et ça vous plaît, de jouer dans le public ? s’enquiert Yann.
- Oui, reconnait Jérémie : on improvise, on prend la température de la salle… on entre en interaction, c’est sympa.
- Le personnage de Mario plaît beaucoup aux ados, précise Mathieu Gambier : ils se sentent proche de lui. Il revient d’une nuit de fête, il est nonchalant, ses gestes sont assez proches de ceux des jeunes…
- C’est vrai ; mes filles ont vu votre spectacle hier soir, et en rentrant elles m’ont tout de suite parlé du frère de Silvia ! D’ailleurs elles sont venues vous parler après la représentation, leur rappelle Edwige Lanères
- Deux blondes, oui, je m’en souviens, sourit « Mario ».
- Quelles différences remarquez-vous, entre les représentations scolaires et les représentations « tout public » ?
- Les réactions ne sont pas les mêmes, et elles n’arrivent pas aux mêmes moments. Un public adulte saisit plus de références, et rit sur les jeux de mots. En revanche il est silencieux quand un acteur vient au contact, alors que les jeunes réagissent très vivement quand on s’approche.
Les élèves amatrices et amateurs de théâtre.
- Vous avez toutes et tous suivi l’enseignement du Cours Florent, c’est ça ?
- Oui ; plusieurs d’entre nous viennent de la même promo. L’avantage de cette distribution, c’est que les comédiens et comédiennes, notamment ceux qui jouent Silvia et Dorante, ont le même âge que leurs personnages.
- Là, l’équipe range tout, remarque une spectatrice. Vous repartez en train, et tout le décor vous suivra en camion ?
- C’est ça. Tout ce magnifique décor, nous le devons à eux, déclare Mathieu Gambier, en désignant les décorateurs qui s’affairent autour du mini bar et des guirlandes lumineuses, pour tout ranger prestement en vue de la prochaine représentation.
- Votre spectacle va beaucoup tourner, n’est-pas ? demande la professeure.
- Oui, nous avons de nombreuses dates ! se réjouit « Orgon ».
Après ce bref échange, les deux actrices -Lucile Jehel (Silvia) et Camille Blouet (Lisette) nous rejoignent ; tout le monde vient à l’avant-scène pour une photo de groupe, en souvenir de ce magnifique spectacle !
Mille mercis au Collectif L’Emeute pour cet incroyable Jeu de l’amour et du hasard ! Merci à toutes les personnes qui œuvrent à l’Espace Rohan ; merci à Denis Woelffel, à toute l’équipe ; merci aux professeur·es et aux mamans qui ont encadré les élèves, et un grand merci à vous, chèr·es élèves, pour votre insatiable appétit culturel !
Edwige Lanères
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Quelques retours des spectatrices et spectateurs
Gabin : Pour ma part : sûrement un des meilleurs spectacles que j'ai pu voir ! Tellement drôle, tellement vivant, on peut facilement se retrouver dans les personnages de par l'humour, et que dire de la prestation ! Une représentation absolument géniale !
Lysandre : Ce que j'ai adoré par-dessus tout dans Le jeu de l'amour et du hasard ce sont les décors très colorés et festifs ! Les bancs et le mini bar en palettes de bois ainsi que les guirlandes avec la boule à facettes donnaient à voir un espace extérieur de soirée, de fête. Cette ambiance se retrouve tout au long de la pièce grâce aux lumières chaudes et souvent tamisées, aux costumes modernes mais excentriques tout en couleurs... J'ai beaucoup apprécié les danses et musiques qui ajoutaient une couleur plus gaie au texte que les autres mises en scène qu'il m'a été donné de voir.
Loïs : J'ai eu l'honneur d'être spectatrice de la pièce de Marivaux qui s'intitulait : Le jeu de l'amour et du hasard.
À ma grande surprise ce spectacle a su briser le quatrième mur du théâtre. Dès lors que l'on s'installait dans nos sièges et dès le début de la pièce, les comédiens et comédiennes nous ont offert un spectacle en immersion. Par leurs entrées depuis les gradins, leurs querelles entre la scène et le public ou encore en occupant la place de spectateurs lorsqu'ils n'étaient pas sur scène. Cette interprétation m'a également surprise par ses jeux de lumières et ses effets de fumée, recréant à la fois le brouillard et l'atmosphère tendue des actes joués. Le régisseur veillait à mettre en lumière les actions principales et à faire interagir les comédiens et comédiennes avec ce jeu de lumière. Sur la scène étaient installées des guirlandes colorées et une petite ampoule suspendue dans le vide, qui ne tenait pas allumée. Tour à tour, les comédiens et comédiennes la tapotaient pour la maintenir allumée. Ils s'empressaient aussi de raccrocher les guirlandes après le chaos d'une scène précédente.
Le spectacle m'a beaucoup plu par tous ces détails, mais il m'a encore plus captivée grâce à l'ajout de musique. Dans certaines scènes les comédiens et comédiennes se prenaient à danser, grâce à une enceinte atypique apportée par l'un d'entre eux auparavant. Ils utilisaient également un micro, autant pour parler à coeur ouvert que pour chanter ! Leur polyvalence m'a impressionnée.
Pour finir, ce spectacle a su nous faire réfléchir et douter de la véritable identité de chaque personnage qui jouait sous de fausses apparences. Pour ensuite nous dévoiler la vérité au fur et à mesure, jusqu'au dénouement final.
Je pense que c'est un des meilleurs spectacles que j'ai vus.
Edwige Lanères : J’ai adoré entendre le texte de Marivaux, si clair et si solidement porté par la troupe ! Les artistes rivalisent de créativité pour interpréter les répliques -et les silences entre ces répliques- d’une façon vivante, souvent drôle, avec des gestes, des mimiques, des déplacements débridés, qui rappellent tantôt les arts circassiens, tantôt les one man / one woman shows, tantôt les représentations classiques et leurs grandes envolées lyriques ou tragiques. Le mélange des registres est détonnant ! Les musiques y contribuent beaucoup, depuis les magistrales Indes galantes de Rameau jusqu’au « Mistral gagnant » de Renaud, en passant par « Fortunate son », de Creedence Clearwater Revival et « Ti amo » d’Umberto Tozzi… ça décoiffe !
Hélène : Ma classe a eu la chance d'assister à la pièce de théâtre Le jeu de l'amour et du hasard, ce qui n'était pas prévu au départ.
Ce spectacle m'a beaucoup fait rire et on se sentait plongé dans l'histoire. Le jeu et la diction des comédiens étaient parfaits, ce qui ne devait probablement pas être évident car ils récitent un texte du XVIIIè siècle (Marivaux). Malgré cela, il était facile pour nous de comprendre l'histoire. Les lumières avaient un rôle important dans la pièce, ce qui m'a beaucoup plu. A certains moments, la salle de spectacle était entièrement illuminée et c'était magnifique !
Les intermèdes musicaux rendaient la pièce encore plus belle ! Les décors, eux, étaient plutôt simples mais largement suffisants. Enfin, de la fumée était propagée sur scène et dans les premiers rangs de spectateurs, ce qui donnait de l'originalité à cette superbe pièce de théâtre ! Je garderai un très bon souvenir de cette sortie à l'espace Rohan juste avant les vacances !
Elysaure : J’ai beaucoup aimé la pièce Le jeu de l’amour et du hasard de Marivaux. Les décors étaient incroyables ! Tout évoquait la fête du mariage : les guirlandes lumineuses disposées comme un chapiteau, le juke box ♪♫, le mini bar avec les verres à cocktail, la petite scène au centre pour structurer l'espace, le banc du fond, et même le réfrigérateur vintage. La servante, Lisette, portait une robe de mariée, alors que, dans la pièce écrite, elle échange simplement sa tenue avec celle de sa maîtresse Silvia. Et les comédiennes, les comédiens nous faisaient passer d’une émotion à l’autre à toute vitesse : Silvia se met en colère, Dorante est désespéré, il joue de la guitare pour exprimer sa tristesse ; Arlequin est fou amoureux de Lisette, qui est flattée par cette passion venant, croit-elle, d’un homme riche et noble. J’aimais bien aussi les moments où les acteurs et actrices brisaient le 4ème mur en venant dans le public. J’ai beaucoup ri !
Louis : L'intrigue était très captivante, portée par une mise en scène moderne de la pièce. Le stratagème était "vicieux" et nous permettait d'avoir une certaine "avance" entre ce qu'il se passe et ce que l'on sait qu'il va se passer. Je trouve que Marivaux a joué très fort en écrivant sa pièce parce que dès le début on voit le TRUC venir, on le SAIT. Et pourtant, Marivaux arrive à nous captiver alors qu'il a déjà donné l'élément "perturbateur" dès le début de la pièce. Et ça c'est fort !
Madeline : Bonsoir Madame Lanères,
J'ai beaucoup apprécié la pièce de théâtre Le Jeu de l'amour et du hasard. Cette pièce était animée et drôle, je n'avais jamais vu une pièce de ce genre ; elle était loin d'être ennuyeuse. C'était une pièce dynamique, rythmée et surprenante. De plus je l'ai trouvée dans l'air du temps car les répliques des personnages étaient adaptées à notre époque (même si cette œuvre date de 1730) ainsi que les blagues faites par les comédiens et les comédiennes.
L'assistance éclatait de rire et les acteurices faisaient participer le public en s'adressant à nous comme si nous faisions partie de l'histoire, ce qui était plaisant. Je n'ai pas vu le temps passer et j'ai eu l'occasion d'échanger avec des camarades ; elles partageaient mon opinion.
Yann : Cette pièce est l'une des meilleures que j'ai pu voir à l'espace Rohan. En effet le jeu des acteurs et des actrices était génial, dès l'entrée dans la salle deux comédiens nous mettent dans l'ambiance et nous font prendre part au jeu en brisant le 4ème mur. De plus, le metteur en scène a complètement remanié la pièce en apportant des éléments et un décor dans l'air du temps (jukebox, frigo, bar, alcool...) on se sentait véritablement dans une soirée étudiante ! Et pourtant, le texte de Marivaux était retranscrit avec exactitude… Pour finir les passages chantés et quelques autres scènes ont ajouté un air comique à la représentation.
Louve : J'ai beaucoup aimé le côté moderne de la mise en scène de cette pièce ; les acteurs et actrices étaient drôles et impliqués. Les décors étaient bien faits et renforçaient vraiment l'ambiance globale du spectacle, de même pour les costumes. J'ai apprécié cette pièce amusante.
Daphné : Bonjour Mme. Lanères,
Je vous envoie donc mon commentaire sur Le jeu de l'amour et du hasard :
J’ai beaucoup aimé ce spectacle. En effet, les décors, l’histoire et les mimiques des acteurs et actrices étaient très drôles. Les décors étaient très fournis et colorés et cela rendait la scène plus joyeuse. J’ai très rarement vu des pièces de théâtre dans un vrai théâtre (et pas sur Youtube) et les émotions sont beaucoup plus fortes en présence des comédiens et des comédiennes. On a très envie de connaître la suite de l’histoire : quand Silvia va-t-elle avouer à Dorante qui elle est ? Comment va se finir ce grand quiproquo ? Les artistes étaient très doués, on était vraiment aspirés dans l’histoire. De plus, la gestuelle nous permettait de bien comprendre les phrases, un peu difficiles à comprendre autrement à cause du langage poétique et peu courant utilisé. Dans tous les cas, je garde un excellent souvenir de cette pièce qui a un peu changé ma perception du théâtre !
Merci de nous avoir emmenés voir cette magnifique pièce !