Lycée du Haut-Barr

- 67700 Saverne -

Photo 1 : (de G. à D.) Alain Coldefy, Claire le Van, Eliott Borkowski, Auriane Heitz, Charles Haas et Cyrille Schott.


À l’hôtel national des Invalides, dans les salons du Gouverneur militaire de Paris, l’amiral Alain Coldefy, président de la Société des membres de la Légion d’Honneur (SMLH), a remis le lundi 15 mai 2023 les prix « Honneur en action » à des projets promouvant l'honneur et la générosité. Le parcours mémoriel « Persécutions et Résistances », présenté par la SMLH du Bas-Rhin, a été récompensé par ce prix, accompagné d’une dotation de 3500 €. Le projet a été élaboré par Claire Le Van, professeure de philosophie et référente UNESCO du lycée du Haut-Barr de Saverne, avec l’aide de ses collègues Laura Cousandier, professeure en physique-chimie, Jana Wegner, professeure en allemand, et Thibaud Kueny, professeur en philosophie, en liaison avec le comité Alsace du Nord de la SMLH, présidé par Marie-Laure Jundt, soutenue par Roland Sinteff, officier supérieur de la gendarmerie (re). Le diplôme a été remis par l’amiral Coldefy à Claire Le Van, accompagnée de deux élèves acteurs du projet, Auriane Heitz et Eliott Borkowski, en présence du préfet honoraire Cyrille Schott, président de la SMLH 67, et de Charles Haas, président d’honneur. 


Grâce à ce parcours, les TG1 et THLP ont pu prendre conscience de l’horreur du nazisme et des résistances que celui-ci a suscité, particulièrement chez des jeunes qui ont refusé de s’incliner devant le mal et ont fondé des réseaux de résistance comme « la main noire » et « les pur-sang » en Alsace, ou « la rose blanche » en Allemagne. Les étapes de ce parcours ont notamment conduit les lycéens à visiter l’exposition « L’Alsace face au nazisme » à la Bibliothèque nationale universitaire à Strasbourg, à consulter des documents originaux aux Archives d’Alsace, à découvrir le camp du Struthof et celui de Dachau, à se rendre au mémorial des résistants de la Weisse Rose à Munich et au mémorial De Gaulle à Colombey-les-deux-Eglises. Des conférences et ateliers sur la barbarie nazie, les persécutions en Alsace, la Shoah, les Résistances ont émaillé ce parcours. Un fascicule relatant les moments forts de ce parcours mémoriel sera diffusé auprès d’autres établissements scolaires.


Visite du musée de l’Orangerie – par Eliott Borkowski


Le train a quitté la gare de Saverne juste après six heures du matin, en direction de la gare de l’Est. Nous étions ravis d’entreprendre cette escapade parisienne et nous avons préparé nos petits discours lors du trajet qui est passé de ce fait très rapidement.


Photos 2 à 5 : La rédaction de nos textes pour la cérémonie de remise du prix « L’Honneur en action » s’est effectuée dans le train.


Une fois arrivés à Paris, et après une petite demi-heure de métro, nous sommes arrivés à la place de la Concorde, avec une vue de la Tour Eiffel encore dans la brume matinale.


Photo 6 : Auriane et Eliott devant l’obélisque de la place de la Concorde.


Nous avons eu de la chance, car nous n’avons pas fait la queue pour entrer au musée de l’Orangerie grâce à nos billets réservés, et nous avons donc mis la matinée à profit pour visiter ce magnifique musée. Situé au sein même du jardin des Tuileries, cadre agréable et verdoyant, le musée est divisé en deux parties. Au niveau inférieur, nous avons eu l’occasion de découvrir une exposition temporaire des œuvres du peintre et sculpteur français Henri Matisse, réalisées pour la plupart durant l’entre-deux-guerres. 

Photos 7 et 8 : Nous avons admiré deux toiles de Matisse, respectivement intitulées : « Les trois sœurs » (1917) et « Odalisque à la robe persane jaune, anémones » (1937).


Nous avons pris quelques belles photos devant des œuvres de Matisse que nous avons particulièrement appréciées.

Photo 9 : Matisse, « Le Chant » (1938).

Photo 10 : Matisse, « Intérieur au vasque étrusque » (1940).


L’exposition très bien faite, nous a également permis de découvrir une autre facette de Matisse. Ainsi, nous avons pu voir des « brouillons » ou essais de couleurs, avant la conception de l’œuvre finale. Matisse, suite à une commande de la Fondation Barnes, a réalisé de grandes peintures murales, intitulées La Danse, pour décorer une façade de la fondation. Ses essais de couleurs en taille réduite étaient exposés dans une des salles du musée, nous permettant de suivre pas à pas l’avancement de son œuvre grandiose. 


Photo 11 : Matisse, « La danse, harmonie bleue » (1930-31).


Photo 12 : Matisse, « La danse, harmonie ocre » (1930-31).


D’autres œuvres de peintres célèbres appartenant à la collection du marchand d’art Paul Guillaume et son épouse « Domenica », étaient également présentes. Nous avons ainsi pu observer de magnifiques toiles du Douanier Rousseau, Marie Laurencin, Derain, Cézanne, Renoir, Utrillo, Picasso, ou encore Modigliani. 


Photo 13 : Douanier Rousseau, « La carriole du père Junier » (1908).


Photo 14 : Maurice Utrillo, « La maison de Berlioz » (1914).


Photo 15 : Marie Laurencin, « Danseuses espagnoles » (1920-21).


Photo 16 : André Derain, « Portrait de Mme Paul Guillaume au grand chapeau » (1928-29).


Photo 17 : Paul Cézanne, « Vase paillé, sucrier et pommes » (1890-93).


Photo 18 : Auguste Renoir, « Yvonne et Christine Lerolle au piano » (1897).


Photo 19 : Pablo Picasso, « Grande nature morte » (1917-18).


Photo 20 : Amedeo Modigliani, « Paul Guillaume, Novo Pilota » (1915). 


La collection de Paul Guillaume était particulièrement intéressante, car incluant des œuvres exceptionnelles. Avec son épouse, ils possédaient plusieurs séries de tableaux d’un même peintre, exposés dans une salle dédiée, dont plusieurs œuvres particulièrement célèbres, et de genre bien distinct. 

Photos 21 à 23 : Auriane et Eliott, avec Mme Le Van, devant les différents panneaux des Nymphéas de Claude Monet.


La deuxième partie du musée, se situant à l’étage, présentait les très célèbres Nymphéas de Claude Monnet. Cette œuvre, offerte par le peintre le lendemain même de l’armistice du 11 novembre 1918 à la France, est un symbole de Paix. Il s’agit de grandes peintures, de presque deux mètres de hauteur, assemblées en panneaux, et exposées dans deux salles de forme ovoïde. Rien n’a été laissé au hasard par l’artiste. Toute l’installation était prévue et organisée par Monnet, avec l’aide de l’architecte Camille Lefèvre, et les deux salles spécialement aménagées pour accueillir cette œuvre. Cette dernière est constituée de huit compositions, représentant des paysages inspirés du jardin de sa propriété en Normandie. Il joue beaucoup sur les couleurs, et tente de créer un aspect temporel dans ses œuvres, en représentant les mêmes éléments, mais à des moments différents de la journée. L’immersion dans ces deux salles d’exposition est une expérience marquante. L’atmosphère qui y règne nous plonge dans un cadre de sérénité, de calme et de bien-être.  En sortant, nous nous sommes promenés un peu dans le jardin des Tuileries, puis nous avons regagné la place de la Concorde. 


Photo 24 : Auriane et Eliott, avec en fond, la Tour Eiffel. 


Puis nous avons traversé le pont de la concorde ou pont de Paris pour rejoindre l’Assemblée nationale. Reliant deux splendides monuments parisiens, l’obélisque et l’Assemblée Nationale, aux allures de temple grec, le pont de la Concorde est l’un des plus agréables à traverser et il a été construit avec des pierres de la Bastille, suite à sa démolition lors de la Révolution française, « afin que le peuple pût continuellement fouler aux pieds l’antique forteresse », comme le dit l’architecte du pont, J. R. Perronnet !

Photo 25 : Auriane et Mme Le Van sur le pont de la Concorde, devant l’Assemblée nationale.

Toutes ces aventures nous ont creusé l’appétit, nous avons trouvé une brasserie au menu du jour fort sympathique !

Photo 26 : La pause-déjeuner, bien méritée !

Musée de l’Ordre de la Libération aux Invalides - par Auriane Heitz

Après un délicieux déjeuner dans une brasserie typiquement parisienne, nous nous sommes rendus à pied aux Invalides, en passant par la rue de Grenelle où nous avons vu l’entrée du Ministère de l’Education nationale, lieu emblématique pour nous, lycéens, ainsi que pour Mme Le Van, notre enseignante de philosophie.

Photos 27 et 28 : Auriane et Mme Le Van devant le Ministère de l’éducation nationale.

Puis, nous sommes arrivés devant les Invalides et il s’est mis à pleuvoir.

Photo 29 : Nous arrivons aux Invalides sous le crachin.

Nous étions enchantés de découvrir la cour d’honneur où ont lieu de grandes cérémonies officielles, et d’arpenter les longues galeries de ce bâtiment prestigieux. Dans le Musée de l’Armée, nous avons visité la section dédiée à l’Ordre de la Libération, présentée en trois parties : la France libre, la Résistance Intérieure et la Déportation. Nous avons pu ainsi bénéficier d’une continuité thématique avec le projet « Persécutions et Résistances ».

Photo 30 : Auriane et Eliott devant une grande photo du libérateur de l’Alsace, le Gal Leclerc.

L’Ordre de la Libération est un ordre créé par le général de Gaulle en 1940, afin de récompenser les personnes et collectivités qui ont aidé la France en résistant lors de la Seconde Guerre mondiale. L’insigne, une croix de Lorraine, porte l’inscription au revers : « En servant la Patrie, il a remporté la victoire ».  Ceux qui possèdent cet honneur ont droit au titre de « Compagnons de la Libération ». Entre 1941 et 1946, 1038 personnes (dont seulement six femmes), cinq communes, et dix-huit unités combattantes ont reçu cette décoration.

Photos 31 et 32 : Deux affiches qui se répondent : la première fait partie de la propagande nazie et présente une Alsace germanisée, la seconde, évoque la résistance de l’Alsace face à l’occupation allemande. 

Tracts, affiches, postes émetteurs clandestins, étaient exposés, mettant en avant les conflits menés dans l’ombre en France occupée. Ainsi, nous en avons appris davantage sur les différentes formes de résistances, et ceux qui ont été acteurs de la libération : Jean-Moulin notamment, qui a été assassiné à Lyon après avoir gardé le silence sous la torture de la Gestapo. Il y a aussi André Devigny, qui a réussi l’exploit de s’échapper de la prison de Montluc en ayant fabriqué avec beaucoup d’ingéniosité une corde à l’aide de matériel divers (habits, draps, serviettes de toilettes, le tout consolidé par du fil de fer de son sommier).

Photo 33 : Les cordes avec lesquelles André Devigny est parvenu à s’évader.

Dans l’aile sur la Déportation, nous avons approfondi nos connaissances sur les différents camps de concentration et d’extermination existants, ainsi que sur le traitement inhumain que subissaient les prisonniers. Nous avons eu l’occasion d’écouter des témoignages de résistants pré-enregistrés sur le transport dans des wagons à bestiaux jusqu’aux camps de la mort, sur leur détention dans des conditions infâmes et sur leur libération. Des dessins originaux réalisés dans les camps de concentration, des tenues et des objets du quotidien étaient présentés, ce qui nous a énormément touchés, et ce, certainement plus encore du fait que nous avons été au Struthof et à Dachau lors du projet.

Dans l’aile sur la France libre, une salle était entièrement dédiée au Gal De Gaulle, avec de nombreux objets personnels, comme ses gants, sa valise, son costume, mais aussi des affiches brandies en son honneur lors de la Libération de Paris.

Photos 34 et 35 : Le Gal De Gaulle et une affiche pour le saluer lorsqu’il a descendu les Champs-Elysées, lors de la libération de Paris, pour se rendre à Notre-Dame, malgré des fusillades qui éclataient encore ici ou là.

Photo 36 : L’annonce de la fin de la guerre par la presse.

Photo 37 : Une affiche montrant la France victorieuse.

Photo 38 : Malraux reçoit la croix de la Libération.

Photo 39 : Buste de De Gaulle, fondateur de l’ordre de la Libération.

 

Avant de nous rendre dans les Salons du Gouverneur, nous sommes allés rapidement à la basilique où se trouve en particulier le tombeau de Napoléon. 

Photo 40 : Le tombeau de Napoléon.

La remise du prix

Nous avons eu le bonheur de nous rendre ensuite à la cérémonie du prix « L’honneur en action », de la Société des membres de la Légion d’honneur, qui se déroulait dans les somptueux Salons du Gouverneur aux Invalides. L’Amiral Coldefy a prononcé un mot d’accueil très chaleureux. Nous avons été les premiers à présenter succinctement notre projet.


Photo 41 : Nous avons présenté à trois voix le projet primé.


*Mme Le Van : « Bonsoir cher Amiral Coldefy, bonsoir Mesdames et Messieurs, nous sommes enchantés d’être présents à cette remise du prix l’Honneur en action pour notre parcours mémoriel « Persécutions et Résistances ». Mais avant d’en dire davantage, comme ce projet était destiné à des jeunes, je souhaite leur donner la parole ».
*Auriane : « Bonjour Mesdames et Messieurs. Merci infiniment pour votre invitation à la remise du prix « L'Honneur en Action » de la Société des Membres de la Légion d'Honneur. Nous, élèves de la TG1 du lycée du Haut-Barr à Saverne, représentons nos camarades, car nous avons bénéficié cette année du projet UNESCO : « Persécution et Résistances », mené en partenariat avec : premièrement la SMLH 67 Comité Alsace du Nord ; deuxièmement les Archives départementales ; troisièmement le Ministère des Armées (culture et mémoire) ; quatrièmement le Souvenir Français ». 
*Eliott : « Nous avons eu la chance lors de ce parcours mémoriel de vivre des expériences inoubliables. Un voyage à Munich-Dachau a eu lieu début avril, empli de découvertes marquantes et de partages humains. En amont et en aval de ce voyage, des conférences, des témoignages et des sorties nous ont été proposées sur des thématiques portant sur les persécutions subies par les Alsaciens, les français, les résistants sous le IIIème Reich et sur les différents mouvements de résistance tant en France qu'en Allemagne. Ce projet stimulant nous a permis de développer une compréhension vivante des valeurs citoyennes ». 
*Mme Le Van : « Merci, chère Auriane et cher Eliott, pour vos présences engagées et souriantes ce soir. En tant que référente UNESCO du lycée du Haut-Barr et coordinatrice du projet primé, intitulé : « Persécutions et Résistances », mis en œuvre avec l’aide de trois de mes collègues et la direction de notre établissement, j’exprime ma plus vive reconnaissance à la Société des membres de la Légion d’honneur pour son soutien indéfectible à nos projets de pédagogie innovante menés depuis cinq années consécutives, notamment pour le projet sur « Louise Weiss et Simone Veil, deux grandes Européennes » qui a eu lieu l’an dernier, lors du centenaire de la SMLH 67, au Parlement européen et à la Cour européenne des Droits de l’Homme, en présence d’une centaine de jeunes. À toutes les étapes de ce nouveau projet, à portée mémorielle et culturelle, en lien avec le comité d’Alsace du Nord de la SMLH 67, présidé par Mme Marie-Laure Jundt -qui s’excuse de ne pouvoir être présente aujourd’hui-, des membres de la SMLH 67, et même au Mémorial De Gaulle des membres de la SMLH 52, se sont investis pour dialoguer avec les élèves. Merci à vous, cher Amiral Coldefy pour la remise de ce prix prestigieux, ainsi qu’à vous, cher Cyrille Schott et cher Charles Haas, pour votre généreuse implication, car ce prix non seulement honore l’engagement et le travail d’une équipe d’enseignants, mais aussi valorise l’investissement des lycéens devenus, grâce à leur participation dans ce projet, de véritables acteurs de paix, conscients de l’importance éminente des valeurs citoyennes.


Photo 42 : Photo de groupe lors de la remise du diplôme.


Photo 43 : Le diplôme reçu.


Les autres récipiendaires ont présenté tour à tour leurs projets, tous très inventifs, ingénieux, généreux et solidaires, c’était un vrai bonheur de voir à quel point des initiatives humanistes ont pu voir le jour sur les trois thèmes que la SMLH met à l’honneur : la fraternité à l’égard de l’altérité ; la responsabilité individuelle et collective ; l’éducation civique et citoyenne en lien avec les enseignants. Puis nous avons partagé un verre de l’amitié dans le salon où se trouvait une grotte avec une Naïade en marbre.  Avant de devoir repartir pour pouvoir attraper notre train en Gare de l’Est, nous avons pris deux photos souvenir dans ces impressionnants salons qui ne sont pas ouverts au public mais sont destinés à des événements d’exception.


Photos 44 et 45 : Eliott et Mme Le Van, puis Auriane et Eliott, avant le départ. 


Nous garderons longtemps le souvenir de cette incroyable journée, riche d’un point de vue culturel et historique, et très marquante en raison de cette très belle cérémonie dans un lieu grandiose pour valoriser l’engagement citoyen et la transmission de valeurs humanistes.
Merci à toutes les personnes qui ont rendu cette merveilleuse journée possible !

Claire Le Van.


Article DNA du : «02 juin 23 »

Article DNA, pages départementales, 06. 06. 2023 :

"Hôtel des Invalides : l'Alsace à l'Honneur".

Article de Ami Hebdo du 4 juin 2023 : "Un parcours alsacien honoré"