Photo 1 : Entourés par les élèves, Éric Diebolt, président du Lions Club, transmet un chèque de soutien à Claire Le Van, pilote du projet UNESCO « L’Europe, le miracle de la paix », devant la maison Robert Schuman à Scy-Chazelles. Les accompagnants de cette belle journée sont : Laura Cousandier, enseignante de physique-chimie ; Marie-Laure Jundt, présidente du comité Alsace du Nord de la SMLH ; Nelly Tsokanis du Rotary Club, ancienne proviseure ; Roland Sinteff, colonel (re) ancien Casque bleu, chevalier de la Légion d’Honneur.
Le 15. 02. 2024, cinquante élèves du lycée du Haut-Barr, issus de trois classes (TG2, 1HLP, THLP), ont bénéficié d’une sortie à Schorbach pour découvrir le calendrier universel de la paix de l’artiste Joseph Kriegel, puis du Centre d’Arts attenant. L’après-midi a été consacrée à mieux connaître le parcours du Père fondateur de l’Europe Robert Schuman en se rendant au musée qui lui est dédié à Scy-Chazelles puis en découvrant la maison où il a séjourné une grande partie de sa vie. Lors de cette sortie organisée par l’enseignante de philosophie Claire Le Van, initiatrice du projet UNESCO, « L’Europe, le miracle de la paix », le président du Lions Club, Éric Diebolt, a fait don d’un chèque de 500€ pour soutenir ce projet pédagogique ayant pour objectif de transmettre aux lycéens des connaissances sur l’histoire de la construction européenne. Les lycéens ont appris que le 9 mai 1950, au Salon de l’Horloge à Paris, le ministre français des Affaires étrangères Robert Schuman a annoncé, dans une déclaration devenue célèbre, la création de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA), tissant des liens économiques privilégiés entre les six premiers Etats membres afin de garantir la paix sur le continent. La « déclaration Schuman » est considérée comme l'acte de naissance de l'Union européenne, d’où le choix de la date du 9 mai pour célébrer la Journée de l’Europe.
*Compte-rendu de la classe de 1HLP, spécialité « Humanités : Littérature et philosophie », travail réalisé dans le cadre de leur cours de Philosophie.
Photo 2 : Dans le bus, l’ambiance est détendue pour cette sortie où le soleil est de la partie.
LE CALENDRIER UNIVERSEL DE LA PAIX DE SCHORBACH
Photo 3 : Victor Dos Santos donne des explications devant le calendrier universel de la paix aux élèves.
Le calendrier universel de la paix.
Joseph Kriegel, artiste originaire de Bitche et professeur d’art plastique, a entrepris un projet monumental, le Calendrier Universel de la Fraternité et de la Paix, au milieu des années 1970. Inspiré par sa visite du Palais idéal du facteur Cheval lors de vacances dans le sud avec sa famille, il a décidé de travailler sur la technique du portrait en sculpture. Après avoir obtenu son diplôme des Beaux-Arts de Strasbourg, Kriegel a commencé des recherches biographiques en 1980 pour identifier 366 personnages qu’il estimait avoir contribué à la fraternité et à la paix universelles. Il a sculpté ces figures dans le grès rose des Vosges en s’appuyant sur des iconographies fiables. Chaque personnage correspond à une date du Calendrier grégorien, en respectant le genre du saint ou de la sainte du jour. Ainsi, pour un saint masculin, un personnage masculin serait sculpté, et pour une sainte féminine, un personnage féminin serait représenté. Les prénoms sur les bas-reliefs sont déconnectés des prénoms des personnages sculptés. Après deux décennies de travail acharné, Joseph Kriegel a achevé son œuvre en 2000 et l’a installée à Schorbach. En 2017, le Calendrier Universel a trouvé sa place définitive au Centre d’Arts. Cette œuvre monumentale témoigne de l’engagement de l’artiste envers la mémoire de ceux et celles qui ont œuvré pour un monde meilleur, tout en célébrant la diversité des contributeurs à la fraternité et à la paix universelles.
Achi Sara, 1HLP.
Photo 4 : Un magnifique calendrier sculpté pour la paix.
Trois figures phares du calendrier universel de la paix.
-Oum Kalthoum est représentée le 19 Septembre à la Sainte Émilie. Oum Kalthoum était une chanteuse égyptienne très célèbre, considérée comme l'une des plus grandes voix du monde arabe au XXème siècle. Son influence dépassait les frontières nationales et elle était appréciée pour sa musique qui prônait souvent l'amour, la paix et la compréhension entre les peuples. Elle est représentée comme une figure culturelle emblématique unissant les nations à travers la musique. -Charles de Gaulle est représenté le 28 Juin. C’est l’ancien président de la République française et leader de la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est représenté en tant que symbole de la lutte pour la liberté, la justice et la réconciliation après les conflits. Son rôle dans la construction de l'unité nationale et dans la promotion de la paix en Europe est ainsi mis en avant. -Albert Einstein devient l’acteur de paix du 5 Juin. C’est un physicien théoricien renommé et pacifiste engagé. Il est également une figure importante du calendrier. Son travail scientifique révolutionnaire a changé notre compréhension de l'univers, mais il est également connu pour ses efforts en faveur du désarmement, de la coopération internationale et de la paix mondiale. Son engagement à utiliser la science pour promouvoir la compréhension mutuelle et résoudre les conflits en fait une voix emblématique de la fraternité et de la paix.
Freund Elina, 1HLP.
Photo 5 : Victor Dos Santos évoque certaines figures du calendrier universel de la paix.
Louise Weiss et Simone Veil dans le calendrier universel de la paix.
De nombreuses figures éminentes sont représentées sur ce calendrier universel de la paix. Parmi elles, deux femmes exceptionnelles ayant œuvré pour la paix en Europe : Louise Weiss et Simone Veil. La représentation de Louise Weiss le 24 juillet, lors de la Sainte-Christine, relève d’un choix réfléchi de l’artiste : Christine signifie Christ, dispensateur de paix. En effet, ces deux femmes nous laissent leur paix, fruit de leur destin et des efforts déployés durant leurs parcours, agissant comme des guides vers la paix. Leur paix intérieure a constitué une force essentielle dans leurs combats. La représentation de ces deux femmes souligne l'importance cruciale de leur contribution pour instaurer la paix en Europe. Louise Weiss, journaliste militante politique, s'est distinguée par son engagement en faveur d'une Europe unie et son plaidoyer pour le droit de vote des femmes en France. Simone Veil, figure politique française de premier plan, a joué un rôle déterminant dans la légalisation de l'avortement en France, tout en étant un témoin vivant des horreurs nazies. Leur présence légitime sur ce calendrier atteste de leurs combats pour la paix, car pour préserver les droits fondamentaux et l’entente entre les pays, il convient de s’engager et de collaborer à l’édification d’un monde meilleur.
Gangloff Maylis, 1HLP.
Photo 6 : Simone Veil est célébrée le jour de la Sainte Nadège ou Sainte Espérance, fêtée le 25 mai.
LE CENTRE D’ART DE SCHOCHBACH
Photo 7 : L’ange de la paix de Jean Cocteau nous offre sa bienveillante protection pour commencer l’exploration des collections exceptionnelle de ce Centre d’Arts.
Photo 8 : Mme Jacqueline Reslinger, fondatrice du Centre d’Arts, donne des éclairages aux élèves sur l’œuvre de Jozef Pyrz.
Photo 9 : Claire Le Van, comme il était convenu avec Jacqueline Reslinger, présente des aspects philosophiques sur les œuvres présentes de cette collection éblouissante (ce qui permet par la même occasion d’avancer le cours sur l’art).
Photo 10 : Les élèves écoutent attentivement et prennent des notes sur leur smartphone.
La sculpture « David et Goliath » de Jozef Pyrz.
La sculpture « David et Goliath » de Jozef Pyrz, présentée au Centre d'Arts de Schorbach, se distingue par sa stature imposante et son enracinement dans les influences cubistes des débuts des années 1980. Cette œuvre, parmi les plus anciennes de la collection Pyrz, offre une interprétation saisissante du mythe biblique éponyme en fusionnant les deux protagonistes en un seul corps. Jozef Pyrz lui-même évoque le contexte politique en Pologne qui a inspiré cette création, mettant en parallèle les événements entre l'armée communiste et le mouvement Solidarnosc. Il pose la question de l'identification à David ou à Goliath dans des circonstances changeantes, soulignant ainsi la dualité de l'individu et l’antagonisme des forces politiques. Cette représentation renvoie à la victoire de la grâce sur la brutalité, illustrée par le pied gauche de David, tel un danseur, triomphant du pied droit massif de Goliath. Cette disproportion entre les jambes renvoie également au handicap du sculpteur, il s’agit d’une résilience par l’art d’une souffrance corporelle. En résumé, « David et Goliath » de Pyrz incarne une méditation profonde sur les forces politiques et humaines en conflit, ainsi que sur la victoire de la vertu et de l'intelligence sur la force brute. Cette sculpture invite les spectateurs à réfléchir sur les questions d'identité, de pouvoir et de résistance, offrant une résonance complexe et contemporaine à un récit biblique ancestral.
Kamis Boran, 1HLP.
Photo 11 : Dans cette sculpture, la tête de David est élevée, symbolisant un chant de louange, tandis que ses mains agissent pour effacer le masque de la guerre de Goliath.
Photo 12 : Jacqueline Reslinger donne des explications aux élèves sur une œuvre du sculpteur Jozef Pyrz qui renvoie aux évangélistes afin de mettre en lumière la dimension sacrée du travail de cet artiste.
La sculpture « L’homme moderne » de Jozef Pyrz.
Jozef Pyrz est un sculpteur, poète et philosophe polonais, né le 17 février 1946. Il est le fondateur des Hippies polonais. Il a vécu en France de 1979 jusqu'à sa mort. Il décède le 24 septembre 2016. À sa mort, ses créations ont été léguées au Centre d’Arts : « Grosser Garten » de Schorbach. Parmi ses œuvres se trouve la sculpture en bois intitulée « L’Homme moderne », qui représente l’aspect dégradant du travail déshumanisé, mais aussi une paix qui ne peut être totale si les conditions sont trop dures. Jozef Pyrz s’est inspiré du film « Les Temps modernes » de Charlie Chaplin, dans lequel l’ouvrier devient, à force de toujours faire le même geste mécanique, un rouage dans une usine à la chaîne. Cette œuvre est une satire du travail mécanique et un réquisitoire contre le chômage et les conditions de vie d’une grande partie de la population pendant la crise économique des années 1930. L’artiste lutte contre le monde industrialisé, où les ouvriers devaient travailler à un rythme effréné dans des chaînes de montage, mais cette dénonciation vaut encore aujourd’hui pour certaines conditions de travail où la cadence est infernale et où le travailleur est aliéné. Par cette sculpture en bois de chêne, Jozef Pyrz illustre l’insuffisance de la paix et de la liberté, hier comme aujourd’hui. En Pologne communiste, régime autoritaire qu’il a subi un temps, la population n’était pas libre de penser comme elle le voulait. Il dénonce le fait que la vie est rude dans les industries à cause du rythme et des conditions de vie imposées à des fins de rentabilité. Il veut donc critiquer le poids qui pèse sur les épaules des travailleurs des classes populaires, d’où la représentation de ce travailleur écrasé par le labeur.
Rose Klersy, 1HLP.
Photo 13 : On voit que l’homme est écrasé par des roues en bois, il est pris dans les rouages du travail moderne et de ses contraintes inhumaines.
L’œuvre du peintre japonais Shin Shimizu.
Shin Shimizu est un artiste japonais né en 1947 à Sado, dans la préfecture de Niigata. Il a étudié aux Beaux-Arts de Musashino à Tokyo à partir de 1968. En 1977, il s'installe et travaille à Paris. Shin Shimizu a également participé à des expositions thématiques et des événements artistiques, mettant en valeur son travail à travers le Japon, mais aussi à travers différents pays dans le monde. Les œuvres de Shin Shimizu se caractérisent par leur abstraction colorée et dynamique. Utilisant une palette vive, il crée des compositions qui explorent les formes et les mouvements toujours en utilisant des lignes droites, invitant souvent les spectateurs à interagir avec ses installations immersives. Son travail reflète parfois des influences de sa culture japonaise, tout en offrant une expérience visuelle captivante et stimulante. Dans le centre d’Art de Schorbach, les peintures sont disposées en contraste avec les sculptures de l’artiste Jozef Pyrz. L’harmonie visuelle, l’utilisation de couleurs pastel peuvent renforcer l’idée de paix en regardant ces œuvres. Il est intéressant de noter que ces toiles installées dans l’arrondi d’un mur fermé peuvent faire penser à des fenêtres vers des mondes oniriques, faits de paix, de lumière et de douceur, comme une évasion imaginaire et poétique, comme des ouvertures vers un au-delà serein.
Koehl Emilie, 1HLP.
Photo 14 : Les lignes droites des œuvres de Shin Shimizu sont à l’opposé des formes rondes des sculptures de Jozef Pyrz, et pourtant, une harmonie se profile, ce qui souligne que des différences, même très marquées, ne sont pas incompatibles.
Les icônes sur la maternité de Rolf Ball.
Rolf Ball est un peintre né en 1945, qui s’est intéressé aux sciences humaines, aux arts décoratifs et à l’art des icônes, il en réalise depuis 35 ans. Grâce à ses études en sciences humaines, il réfléchit à la relation entre l’homme et la créativité artistique grâce à ses œuvres. L’œuvre intitulée « J’ai dans mon cœur » témoigne de cette passion où il représente la fécondité qui renvoie au processus de création d’une nouvelle vie et d’une nouvelle âme. Sur cette œuvre, l’enfantement est représenté comme ayant aussi une dimension mystique et divine grâce aux étoiles autour de certaines icônes. Rolf Ball crée ici une expérience universelle en ne faisant pas de simples portraits réalistes, mais en allant au-delà, en représentant l’essence de chaque âme. Par cette œuvre, Rolf Ball diffuse le meilleur, notamment grâce à la palette de couleurs attrayantes et lumineuses utilisées, comme le jaune pour le fond (qui est une réinterprétation de l’iconothème classique du fond doré représentant le ciel divin), mais aussi grâce à l’apparence attendrissante de ces mères symboliques, porteuses du meilleur. Le peintre puise son inspiration dans la culture africaine ou amazonienne, pour représenter au mieux la communion entre l’Homme et la création, ce qui est une forme de paix découverte à l’intérieur de lui-même et qui se diffuse aux spectateurs à travers son œuvre.
Mortz Oriane, 1HLP.
Photo 15 : Chacune des icônes présente sur le tableau d’ensemble, a sa spécificité : aucune d’entre elles n’est identique, car chaque personne est unique. Les fauteuils situés en dessous nous invitent à prendre le temps de la méditation.
Photo 16 : Un immense merci aux deux intervenants, Jacqueline Reslinger et Victor Dos Santos, pour la cordialité de leur accueil et pour la remarquable qualité de leurs explications ! C’était une visite marquante, à renouveler pour approfondir la découverte de ces œuvres d’exception !
LA MAISON ROBERT SCHUMAN DE SCY-CHAZELLES
Photo 17 : Le bus ne parvenant pas à se rapprocher de la maison Robert Schuman du fait des routes très étroites, le chauffeur nous a fait descendre en bas de Scy-Chazelles et nous avons effectué une petite marche stimulante afin de nous rendre sur les lieux.
Photo 18 : Nous voilà arrivés à la maison Robert Schuman ! Victoire !
Photo 19 : Plaque mémorielle apposée sur le mur de la maison Robert Schuman.
Le documentaire sur l’histoire de Robert Schuman.
Robert Schuman est né le 29 juin 1886 au Luxembourg d’un père français et d’une mère luxembourgeoise. Il a suivi des études de droits, est devenu avocat et a rejoint le barreau de Metz. Or, la Première Guerre mondiale éclate en 1914. Réformé de l'armée en 1908 pour raisons médicales, il rejoint alors l'administration territoriale. Après l’armistice, il est nécessaire de modifier les structures administratives et politiques locales. Robert Schumann devient plus tard membre du conseil municipal de Metz. C'est grâce à cela qu’à 32 ans, il est entré dans la vie politique. Ensuite, c’est la Seconde Guerre mondiale qui explose en Europe où Robert Schuman se fait arrêter par la gestapo et se fait transférer à Neustadt. Agé de 56 ans, il s’échappe de Neustadt pour partir en zone libre grâce entre autres à de faux papiers. Le film nous présente ensuite les étapes de son ascension vers sa contribution fondamentale à la construction européenne. Après avoir été ministre des Finances ou encore ministre des Affaires étrangères, son ami Jean Monnet lui dit que la France devrait de toute urgence devenir une alliée de l'Allemagne pour lancer une Fédération européenne. Alors le 8 mai 1950, une réunion secrète à Paris entre les ministres de l'Économie britannique, des pays du Benelux et de l'Italie aboutit à l'acceptation du projet dans un délai record. La 9 mai 1950, Robert Schuman prononce son fameux discours au Salon de l’Horloge su Quai d’Orsay, où il annonce publiquement que la CECA (Communauté européenne du charbon et de l'acier) est mise en œuvre, date phare qui deviendra plus tard la journée de l’Europe en mémoire de cette déclaration solennelle. Le traité de Paris, signé le 18 avril 1951, permet la création officielle de la CECA. Cette association permet de faciliter les échanges commerciaux du charbon et de l’acier entre les six pays ayant signé l’accord. C’est cette association qui posera les fondements de l’actuelle Union européenne. Après des années à se battre pour son projet d’unification européenne, Robert Schuman arrête la politique en 1962 à cause de problèmes de santé et retrouve sa maison de Scy-Chazelles. C’est dans cette maison qu’il décède âgé de soixante-dix-sept ans, le 4 septembre 1963, après une vie d’engagements politiques menés au service de la France, de l’Europe et de la paix.
Maxime Pereira-Santos, 1HLP.
Photo 20 : Ce film retrace la vie entière de Robert Schuman, en évoquant ses actions majeures qui ont fait de lui l’un des Pères fondateurs de la construction européenne.
Le 9 mai 1950 : date très importante pour l’Europe, pourquoi ?
Le 15 février nous nous sommes rendus dans le musée de Robert Schuman et dans sa demeure. Dans le musée de Robert Schuman est aménagé une petite salle de cinéma. Nous avons eu la chance de regarder un bref documentaire retraçant la vie de Robert Schuman. Dans le film une date importante est retenue : le 9 mai 1950, date phare pour l’Europe car Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères, propose, dans un discours inspiré par Jean Monnet, la mise en commun des ressources de charbon et d'acier de la France et de la République fédérale d'Allemagne (RFA) dans une organisation ouverte aux autres pays d'Europe. Par le biais de cette déclaration quasi révolutionnaire, Robert Schuman et Jean Monnet veulent provoquer une onde de choc pour faire démarrer le processus d'unification européenne. Dans les chancelleries et les milieux industriels et syndicaux, l’annonce fait l’effet d’une bombe. La proposition française suscite un écho d’autant plus grand que l’effet de surprise est total. C’est aussi un saut dans l’inconnu. Préparée dans le plus grand secret, la déclaration Schuman vise donc à provoquer un véritable sursaut psychologique pour emporter la conviction des peuples européens. Mais Robert Schuman doit d'abord obtenir l'accord de son gouvernement tout en s'assurant du soutien de Konrad Adenauer et des États-Unis. Ce défi sera couronné de succès, et ainsi, la construction de l’Europe a pu être lancée.
Reeb Laura, 1HLP.
Photo 21 : La « Déclaration Schuman », le 9 mai 1950 au Salon de l’Horloge du Quai d’Orsay à Paris.
Le musée Robert Schuman.
Le musée Robert Schuman célèbre la vie et l'héritage de Robert Schuman, l'un des fondateurs de l'Union
Européenne. Il expose des documents historiques, des objets personnels de Robert Schuman comme son écharpe ou son insigne de député, ses lunettes, sa carte d'identité, ou ses stylos et d'autres objets, ce qui instaure un lien vivant entre sa vie passée et le présent des visiteurs. Les expositions interactives invitent les visiteurs à s'immerger dans l'époque de Schuman, offrant ainsi une expérience éducative accessible à tous les publics, contextualisant son rôle dans la création de la Communauté européenne du charbon et de l'acier. Il y a aussi des informations sur la période historique pendant laquelle Robert Schuman a vécu et travaillé, notamment la période d'après-guerre. On peut retracer toute son 'histoire et les causes pour lesquelles il a œuvré, comme par exemple la réconciliation européenne après la Seconde Guerre mondiale en proposant la « Déclaration Schuman » le 9 mai 1950. Cette initiative visionnaire a jeté les bases d'une coopération économique et politique qui a évolué au fil des décennies pour aboutir à la formation de l'Union européenne, telle que nous la connaissons aujourd'hui. On peut aussi y voir des repères historiques significatifs qui permettent aux visiteurs de contextualiser les moments clés de son parcours et de mieux appréhender l'histoire de l'Europe d'après-guerre.
Emma Rochbach, 1HLP.
Photo 22 : L'objectif du musée est de présenter de manière complète la contribution de Robert Schuman à l'histoire européenne, offrant ainsi aux visiteurs une compréhension approfondie de cette période décisive.
La maison de Robert Schuman.
Photo 23 : Nous avons visité la demeure de Robert Schuman, située dans le village de Scy-Chazelles en Moselle. L’intérieur de cette maison a été reconstitué à l’aide de photographies et de témoignages. En 1926 il s’installe à Scy-Chazelles. Au début cette maison n’était pas sa résidence principale. Robert Schuman est à l’origine de la première étape de la construction européenne, la CECA (communauté européenne du charbon et de l’acier). Au départ, la CECA a été un projet pour mettre en commun les industries franco-allemandes, afin d’éviter les guerres. Suite à la Seconde Guerre mondiale, le projet Schuman a été proposé comme solution pour construire la paix.
Photo 24 : La sculpture est située dans le couloir d’entrée, elle symbolise la sidérurgie, ses 6 pointes renvoient aux 6 premiers pays qui ont adhéré à la CECA (la Belgique, l’Allemagne, la France, le Luxembourg, l’Italie et les Pays-Bas).
Photo 25 : La salle à manger n’est pas très luxueuse, elle est typiquement lorraine, ce qui montre que Robert Schuman vivait de manière dépouillée. Ses proches mettaient toujours en avant sa simplicité.
Photo 26 : Les élèves prennent des notes sur les explications données par notre formidable guide !
Photo 27 : Ici, nous sommes dans la cuisine de Robert Schuman, cuisine typique des années 50. Robert Schuman ne s’est jamais marié, il vivait seul, avec sa gouvernante. Il avait aussi un jardinier qui s’occupait de l’espace extérieur. La chaudière a été installée pendant la Seconde Guerre mondiale lors de l’occupation de sa demeure par les Allemands nazis. En 1939, il s’occupait des réfugiés, et en 1940 il est revenu à Metz, puis il a été arrêté par les Allemands, mais a refusé de collaborer et a donc été emprisonné jusqu’en 1942, quand il s’est évadé.
Photo 28 : Nous avons un peu l’impression de voyager dans le temps en étant plongés dans l’ambiance d’après-guerre ! C’est comme si nous rendions visite à des arrières-arrières grands-parents !
Photo 29 : La bibliothèque, ou « la chambre à donner » destinée aux invités, est une pièce centrale. Ceci est un échantillon de la bibliothèque de Robert Schuman, qui a d’ailleurs attisé des convoitises, notamment des nazis qui l’ont spolié d’un certain nombre de livres rares et précieux.
Photo 30 : Robert Schuman était un passionné de livre, comme sa mère, qui lui a transmis sa passion. Il n’a cessé d’enrichir sa collection d’ouvrages, il possède presque une bibliothèque dans chaque pièce de sa maison !
Photo 31 : Il était passionné de littérature classique et contemporaine, mais aussi de philosophie. Il possédait aussi des livres sur l’Alsace, sur la Lorraine, ainsi que des livres de droits et des livres religieux (1/3 de ses ouvrages sont religieux).
Photo 32 : Robert Schuman était bibliophile : il collectionnait les livres anciens, les livres rares et précieux, donc les livres de valeurs. Après sa mort, sa bibliothèque a été dispersée par ses héritiers, notamment lors de ventes aux enchères. Le travail fourni par l’équipe du musée pour retrouver ses livres a été complexe, mais le moyen de découvrir qu’un livre lui appartenait était sa signature à l’encre bleu « RS » sur la première page. Robert Schuman avait pour passion les autographes, il en possédait plus de 1000, certains ayant de la valeur, comme des autographes de papes, de rois, de René Descartes, de Mozart et d’autres personnalités. Certains de ses ouvrages datent de la fin du XVIIème siècle.
Photo 33 : Le salon avec le bureau de Robert Schuman est la pièce la plus importante d’un point de vue historique, on pense que c’est ici que le projet de Jean Monnet a été lu par Robert Schuman. Il faut savoir que le projet lui a été remis en main propre à Paris. Le 29 avril 1950, il a pris connaissance du projet et seulement 10 jours après, soit le 9 mai 1950, il a prononcé son célèbre discours au Salon de l’Horloge à Paris. La décision d’organiser ce discours officiel a été prise de manière rapide et sécrète, seules certaines personnes étaient informées, comme l’équipe de Schuman et celle de Jean Monnet, ainsi que le chancelier allemand Konrad Adenauer. Le 18 avril 1951, le traité de Paris a officialisé la création de la CECA, c’est la naissance européenne de la communauté de l’acier et du charbon.
Photo 34 : Dans ce haut lieu historique, Mme Le Van entourée par Emilie K. et Elina F. L’esprit de Robert Schuman plane sur ce bureau !
Le 25 mars 1957, les 6 pays vont se retrouver à Rome pour signer le traité de l’Euratom et la CEE, construit sur le même modèle que la CECA. La CEE instaure un nouveau modèle pour l’économie européenne. En 1992, c’est le traité de Maastricht qui est signé. L’Union européenne possède aujourd’hui quatre symboles : le drapeau bleu avec les 12 étoiles ; l’hymne européen ou l’ode à la joie de Beethoven ; la devise « unis dans la diversité » ; ainsi que la journée de l’Europe le 9 mai en mémoire du discours de Robert Schuman annonçant la création de la CECA. Un rosier est aussi dédié à Robert Schuman, avec des roses orangées.
Photo 35 : Au rez-de-chaussée de la maison, se trouve la chambre des adieux, la chambre où Robert Schuman s’est éteint le 4 septembre 1954. Il a publié un ouvrage qui lui tenait à cœur dans lequel il a synthétisé les discours qu’il a tenus, l’ouvrage s’intitule : « Pour l’Europe ». Robert Schuman est enterré dans l’église située à côté de sa maison, près d’un monument présentant les quatre Pères fondateurs de l’Europe (Alcide De Gasperi, Robert Schuman, Jean Monnet et Konrad Adenauer).
Photo 36 : Dans le garage de Robert Schuman, on peut voir sa seule et unique voiture, qu’il n’a d’ailleurs jamais conduite puisqu’il n’avait pas de permis. Mis à part les moments où il était dans des missions officielles et devait donc se faire conduire par un chauffeur dans une voiture de fonction, il a utilisé toute sa vie les transports en commun. Sa fidélité à la simplicité transparaît ici aussi !
Trautman Maylys, 1HLP.
La statue représentant les quatre Pères fondateurs de l’Europe.
La statue représentant les Pères fondateurs de l’Europe, située à côté de la maison de Robert Schuman et dévoilée le 20 octobre 2012, incarne l’esprit de coopération et de solidarité qui a conduit à la création de l’Union européenne. Cette œuvre symbolique, réalisée par l'artiste russe Zourab Tsereteli, met en avant des figures emblématiques telles que Robert Schuman, Konrad Adenauer, Alcide De Gasperi et Jean Monnet, dont les efforts ont été cruciaux dans la construction européenne après la Seconde Guerre mondiale. Elle invite les visiteurs à réfléchir sur l’importance de l’unité et de la collaboration pour surmonter les divisions du passé. La présence de cette œuvre près de la maison de Robert Schuman, l’un des Pères fondateurs de l’UE, souligne l’héritage et l’engagement continu envers l’idéal européen. Grâce à ce monument, les valeurs de solidarité et de diversité sont célébrées, rappelant aux citoyens européens l’importance de préserver et de promouvoir l’unité dans la diversité. La statue agit ainsi comme un symbole vivant de l’histoire et des aspirations communes de l’Europe moderne.
Wilt Emmanuel, 1HLP.
Photo 37 : Cette statue en bronze constitue un rappel des idéaux de paix, de démocratie et de prospérité économique qui sous-tendent l’Union européenne.
Photo 38 : Marie-Laure Jundt et Claire Le Van sous la protection des Pères fondateurs de l’Europe.
Photo 39 : Roland Sinteff et Claire Le Van, inspirés par ces grands hommes, visionnaires !
Photo 40 : Les élèves du lycée du Haut-Barr entourant les Pères de l’Europe, avec le chèque de don du Lions Club qui a permis de co-financer cette sortie pédagogique.
La tombe de Robert Schuman.
Robert Schuman a passé ses derniers mois de vie à son domicile de Scy-Chazelles, près de Metz, après avoir décidé de se retirer de la politique en 1962. Malgré cela, il continue à s’intéresser à l’actualité politique nationale et européenne jusqu’à la fin de sa vie. Le 4 septembre 1963, il décède chez lui à l’âge de 77 ans. Ses obsèques sont célébrées le 7 septembre 1963 dans la cathédrale de Metz.
Photo 41 : Robert Schuman a été inhumé au cimetière de Scy-Chazelles, puis sa dépouille a été transférée en 1966 dans la petite église Saint-Quentin datant du XIIème siècle située juste en face de chez lui.
Robert Schuman a toujours vécu dans la simplicité comme peut en témoigner sa maison, ce qui explique le choix d’une tombe discrète, qui lui ressemble. Demeuré célibataire, Robert Schuman n’a pas de descendance naturelle. Pourtant d’une autre manière il continue d’exister à travers ses actions pour la paix en Europe qui restent gravées dans les mémoires. Son nom a aussi été donné à de nombreux établissements scolaires ou rues dans différentes villes, ce qui permet de le garder à l’esprit. Le musée que nous avons visité, sa tombe et sa plaque dans l’église sont des symboles durables pour connaître l’histoire d’un homme qui s’est battu pour obtenir une Europe en paix. On peut se considérer comme étant les descendants symboliques de Robert Schuman puisqu’il est désormais de notre devoir de partager cette histoire et de nous battre comme il l’a fait pour conserver cette paix si précieuse et pourtant fragilisée de nos jours.
Siméa Wolff, 1HLP.
Photo 42 : Dans l’église se trouve une plaque commémorative au sol ornée d’un médaillon en bronze réalisé par le sculpteur italien Rodolfo Zilli qui représente le visage de profil de Robert Schuman.
*Compte-rendu de la classe de TG2, travail réalisé dans le cadre de leur cours de Philosophie.
LE CENTRE D’ART DE SCHORBACH
La sculpture « David et Goliath » de Jozef Pyrz.
Jozef Pyrz est un sculpteur né en 1984 et mort en 2016. Il est un artiste polonais qui a créé plus de 200 œuvres, principalement des sculptures en bois mais également en bronze, laiton ou encore en grès. Jozef Pyrz joue sur les différents matériaux mais ses sculptures sont toujours emplies de spiritualité. Au Centre d’arts « Grosser Garten » à Schorbach, une collection permanente de ses œuvres est présente, notamment la sculpture de « David et Goliath ». Selon l’Ecriture, David jeune et frêle berger a battu Goliath, un géant, grâce à sa ruse, son habileté et sa foi. Jozef Pyrz, les a représentés fusionnés. Au premier abord, cette représentation semble déséquilibrée, comme avec un des pieds, plus grand que l’autre, ce qui renvoie au handicap de l’artiste. La sculpture de « David et Goliath » veut représenter la dualité de l’être humain. En effet, chaque être humain a une part d’ombre et une part de lumière, représentée respectivement par Goliath, qui veut s’affirmer par la force, et David qui fait preuve d’intelligence. Mme Le Van précise que la psychanalyse freudienne a bien mis en lumière qu’il y a dans la structuration psychique de l’homme un aspect conscient (David) et un aspect inconscient et pulsionnel (Goliath). Il est de plus intéressant de remarquer qu’il y a derrière la sculpture deux mains jointes se tournant vers le ciel, ce qui semble dire que pour s’élever spirituellement il convient de cultiver le sens du sacré.
Arnold Marion, TG2.
Photo 43 : « David et Goliath » est une sculpture en bois de Jozef Pyrz, réalisée à partir du récit biblique.
L’œuvre du peintre japonais Shin Shimizu.
Lors de notre excursion le 15 février 2024 nous avons eu l’opportunité d’observer différentes œuvres artistiques, dont 7 tableaux peint par Shin SHIMIZU, un artiste contemporain Japonais né en 1947. Ces tableaux se démarquent nettement des autres pièces exposées, principalement des sculptures en bois de Jozef PYRZ, contrairement aux tableaux de SHIMIZU qui sont peints avec des couleurs plus claires et des formes récurrentes. En effet, SHIMIZU est un artiste qui travaille avec des couleurs vives et qui cherche justement à nous faire ressentir un contraste (Il affirme d’ailleurs que la couleur existe par son rapport avec d’autres couleurs). Ce contraste évoque la diversité telle que l’on pourrait l’observer dans notre société, diversité qu’il nous faut accepter afin de faire régner la paix. Ces tableaux peuvent aussi nous faire penser à des sortes de fenêtres, fenêtres qui nous ouvrent d’autres horizons. Cette interprétation nous montre que l’acceptation des personnes différentes de soi-même est une étape cruciale pour la paix, cela nous permet d’évoluer et de comprendre le point de vue des autres. Shin SHIMIZU affirme l'idée que la ligne, en tant que représentation de la structure et de la limitation (notamment des formes), peut être perçue comme contraignante et empreinte de notre condition humaine, de nos émotions et de notre intellect. En revanche selon lui, la couleur est plus liée à une sensibilité cosmique, moins restreinte par les constructions mentales et culturelles de l'homme. On peut donc voir en cette toile l’évocation d’une certaine liberté. En effet la liberté non seulement physique, mais surtout mentale est nécessaire afin d’œuvrer pour la paix et pour le bien commun.
Berge Léandro, TG2.
Photo 44 : On voit un contraste flagrant entre les œuvres de Jozef Pyrz, qui sont des statues faites en bois dont toutes les lignes sont courbes, et les œuvres de Shin Shimizu, qui sont des tableaux très colorés avec des lignes droites. Pourtant un certain équilibre voit le jour entre ces deux types d’œuvres.
Les icônes sur la maternité de Rolf Ball.
Ces icônes lumineuses ont été créés par Rolf Ball, artiste strasbourgeois né en 1945. L’artiste a fait des études d’ethnologie, et oriente ses recherches dans l’art africain, notamment sur les différences entre ethnies. Les premières icônes sont retrouvées sur des sarcophages égyptiens. Ici, les icônes représentent chacune une mère et un enfant, évoquant la fécondité, selon les traditions africaines. Chaque icône est unique. Mais, en plus de la fécondité humaine, elles symbolisent également la création ou créativité, donc un enfantement spirituel à la manière de la maïeutique socratique, qui est l’art d’accoucher les âmes par des question-réponses lors d’un dialogue. Elles représentent une vie nouvelle, un renouveau. Chaque icône illustre une intention, une idée de l’auteur. Les spectateurs sont libres d’interpréter les images comme il leur semble, en se laissant porter par les émotions qui les traversent. L’objectif de l’artiste est de nous amener à ressentir des émotions, des sensations, peut-être pas forcément de trouver un sens précis à son œuvre. Rolf Ball produit également les mélanges qui font les teintes de ses toiles, comme un alchimiste des couleurs.
Woelfel Lou, TG2.
Photo 45 : Le style de Rolf Ball peut paraître enfantin, mais c’est aussi un moyen de se rappeler de l’enfant que nous étions et de nous relier à cette part d’innocence enfantine présente en chaque adulte, de se libérer de l’extérieur, se reconcentrer sur sa vie intérieure.
Les œuvres de Claude Braun.
Photo 46 : Lors de la visite de la galerie d’art, nous avons pu voir plusieurs sculptures de Claude Braun, issues de l’exposition H-Impact.
Sculpteur savernois, Claude Braun mène un combat actif pour la paix en réalisant des conférences sur la non-violence. Claude Braun a fait plusieurs sculptures utilisant des objets naturels comme des branchages, car il ne veut pas abîmer la nature, donc il utilise ce qu’il trouve prêt de son atelier à Wimmenau. Son œuvre relève des créations du « land art », dont le message principal est le respect de l’environnement. L’œuvre « Terre promise » représente une traversée du désert semée d’embûches avec du barbelé au sol, sur du sable sec et aride, avec un nid d’abeilles au-dessus.
Photo 47 : On retrouve cette idée dans une autre de ses œuvres intitulée « Tribut », où des feuilles d’or, symbolisant l’argent, sont emprisonnées par des branches de noisetier. L’enchevêtrement de branches autour de feuilles d’or symbolise, ici, l’idolâtrie de l’argent. Les branches nous montrent qu’on peut tomber prisonnier de l’avarice. Pour sortir de cet enfermement dans la vénalité et la consommation, il faut mener un parcours en surmontant des épreuves ainsi que l’enseigne son œuvre « Terre promise ».
Photo 48 : L’artiste veut nous faire comprendre par son œuvre « Terre promise », œuvre qui pourrait paraître dérisoire, mais qui a en réalité une forte signification symbolique : pour arriver à un but lumineux, il faut marcher, travailler dur, traverser des épreuves.
Dans le nid d’abeilles, il y a une couverture de survie qui renvoie aux images véhiculées par les médias, souvent fausses, mensongères, néfastes et anxiogènes. Le nid d’abeille pèse au-dessus de nos têtes et risque de nous barrer l’accès au ciel. Au bout des branches de noisetier, les feuilles d’or représentent dans cette œuvre l’espérance. Mais alors, peut-on être à la fois en paix et prisonnier ? Claude Braun répond « oui », nous pouvons être en paix intérieure, mais enchaînés par la société mercantile et ses contraintes, ses pesanteurs, ses manigances. Ainsi, à travers des propos lucides, voire alarmistes, Claude Braun lance un appel à l’engagement pour favoriser la paix et la liberté en gardant l’espoir qu’un monde meilleur est possible à force de luttes et de combats humanistes !
Alyssa Bohn, TG2.
Photo 49 : Jacqueline Reslinger souligne le fait que pour promouvoir la paix et le beau, cela nécessite de nombreux efforts !
La sculpture « L’homme moderne » de Jozef Pyrz.
Lors de notre sortie au Centre d’Arts « Grosser Garten », nous avons eu la chance d’observer de nombreuses œuvres d’artistes distincts. Parmi ceux-ci se trouve Joseph Pirz qui est répertorié comme un sculpteur polonais. Ce dernier a réalisé de nombreuses sculptures comme « Solitude » et « Père et fils » qui sont toutes faites dans différents bois (chêne, hêtre, noyer…). De même, « L’Homme Moderne » est une sculpture représentant un individu allongé sur le ventre, écrasé par de lourds poids. L’artiste souhaite mettre en avant le fait que l’homme moderne est compressé entre des rouages, ce qui reflète la lourdeur de la vie professionnelle, ainsi que le poids de l’industrie et de la mondialisation. Pour illustrer cette idée, il s’est aussi inspiré de Charlie Chaplin, qui, dans le film « Les Temps modernes », produit un travail devenant mécanique, puisqu’il effectue la même tâche à longueur de journée, au point que ce mouvement perdure malgré qu’il ne travaille plus : il devient donc un rouage. Cette œuvre évoque bien les temps modernes, mais également le représente lui, car il exprime le fait qu’il subissait lui-même une forte tension due à un accident de voiture, mais aussi de par sa maladie qui constituait un handicap. Il affirmait que ses bras étaient la force de son être et de son travail. De plus, il représentait souvent son handicap dans ses sculptures par un pied plus massif que l’autre, car il avait réellement une jambe plus grande que l’autre. Accomplir une tâche lourde alors que le temps s’écoule devient à la longue éreintant, voire aliénant, il faut savoir trouver une juste mesure entre travail et repos.
Juliette Clody, TG2.
Photo 50 : Cette représentation du travail est très forte, car elle met en lumière toute la pression que le travail fait peser sur nous, avec en plus, celle que nous nous infligeons nous-mêmes en raison de notre sens du devoir.
Le travail des champs de Jozef Pyrz.
Une des œuvres en bois de l’artiste Jozef Pyrz représente une femme courbée par son travail aux champs. On voit différents bois qui composent l’œuvre, le socle est un bois plus foncé et plus brut que celui de la sculpture. Le corps est assez grossièrement travaillé à l’image du labeur qui est harassant. Les mains sont disproportionnées par rapport au corps, c’est peut-être pour souligner que ce sont les mains le principal outil de l’être humain. En regardant de plus près, on s’aperçoit que la tête est, contrairement au corps, soigneusement et finement sculptée, ce qui indique sans doute que le corps peut être usé, mais que l’esprit demeure actif chez toute personne et est source d’une intériorité unique, d’une foncière dignité. Sa tête est enfoncée dans ses épaules, et de ce fait n’est presque pas visible. Il y a sans doute aussi là un manifeste pour valoriser le travail agricole, manuel et féminin, comme un hommage à la beauté et à la nécessité de ce labeur invisible et pourtant essentiel, car nourricier ou vital.
Debès Zoé, TG2.
Photo 51 : Dans cette sculpture de Jozef Pyrz, le physique de cette femme semble s’être modifié et s’être courbé suite à des années de rude besogne.
Photo 52 : Jacqueline Reslinger explique que l’artiste donnant une dimension religieuse à la plupart de ses œuvres, on peut se demander si dans cette représentation du travail ancestral, il peut y avoir une portée sacrée, comme une prière.
« Père et fils » de Jozef Pyrz.
L'œuvre fascinante intitulée « Père et fils » de l’artiste Jozef Pyrz a été conçue en 1999. Le matériel que Pyrz a choisi d’utiliser est du bois de chêne, ce choix du matériau confère à l'œuvre une solidité et une durabilité symboliques, reflétant ainsi la force des liens familiaux. Cette œuvre nous montre un père et un fils barbus, nous pouvons donc savoir qu’ils ont un certain âge et une certaine maturité. Mais le fils est assis sur les genoux de son père, ce qui illustre l’idée que quand bien même le fils est devenu un homme, néanmoins, il a ses racines dans sa relation au père. Ainsi, cette sculpture nous montre la relation essentielle et complice entre un père et son fils. Ce lien fort est illustré en montrant des mains croisées à l'avant et des mains protectrices à l'arrière. Le soutien entre génération est toujours à construire, mais quand il a été solidement bâti dès l’enfance, il est très structurant et solide, à l'image de la matière choisie par l'artiste, le chêne. Car, il faut savoir que Josef Pyrz travaille dans différents bois comme le chêne, le châtaignier, le cèdre. Chaque bois a un usage différent. Là, l’usage du chêne est symbolique de la force du lien et de la sagesse qui peut se transmettre.
Dinh Amandine, TG2.
Photo 53 : L’artiste choisit d’explorer la relation père-fils, structurante en psychologie, dans ses continuités et ses ruptures.
Photo 54 : Mme Le Van indique que l’enfance est toujours présente dans la personne adulte et que la relation au père constitue un fondement identitaire, comme l’enseigne la psychanalyse freudienne.
Le calendrier universel de la paix.
Le calendrier universel de la fraternité et de la paix est une œuvre d’art monumentale et unique au monde mesurant 20 mètres sur 4. 366 personnages ayant marqué l'Histoire car ayant œuvré pour la paix y sont représentés sur des bas-reliefs en grès des Vosges réalisés entre 1980 et 2000 par l’artiste Joseph Kriegel. Tous ces Bas-reliefs prennent la forme d’un calendrier. Toutefois les noms sont ceux des saints et non ceux des figures sculptées. Joseph Kriegel est un natif de Bitche qui vit encore aujourd’hui, ancien professeur de dessin de 1962, il finit sa carrière à St. Augustin professeur d’Arts Plastiques en 2002, il a fait les beaux-arts à Strasbourg. Bien que Kriegel a fait des peintures, exposées en face du calendrier à Schorbach, il est d’abord connu pour ses sculptures. Il a commencé par faire des dizaines de celles-ci pour les particuliers. C’est en entendant parler du Facteur Cheval et l’immensité de son palais d’objets trouvés, en voyant dans son atelier les bas-reliefs les uns à côté des autres et surtout la volonté de travailler sur des portraits que Kriegel a eu l’idée de créer seul le calendrier de la paix. C’est d’ailleurs le Facteur Cheval qui fait partie des premiers portraits sculptés. De plus les saints du calendrier n’ont pas de visage, c’est ainsi, à travers cette œuvre une manière de mettre à l’honneur des personnes qui ont œuvré pour la paix et leur rendre hommage. Toutefois ces personnes ne sont pas arrivées par hasard dans son esprit, il a donc dû faire beaucoup de recherches, en lisant des revues chez le médecin par exemple ou encore en fouillant dans les bibliothèques sur les icônes de paix, sachant de plus qu’il faut une référence précise afin de faire un portrait. Le choix des personnages, comme notamment Charles de Gaulle questionne sur le fait que leurs actions aient vraiment contribué à la paix.
Dubois Nicolas, TG2.
Photo 55 : Pour l’historien Victor Dos Santos qui nous présente l’œuvre, le travail de l’artiste est réussi : c’est une véritable œuvre d’art car la vocation de l’art est de faire réagir et réfléchir.
Le Général De Gaulle dans le calendrier universel de la paix.
Œuvre monumentale, le calendrier universel de la fraternité et de la paix est un calendrier romain sculpté dans du grès des Vosges, en buste et bas-relief. Il est l’œuvre de Joseph Kriegel. Son originalité ? Les saints ont été remplacés par des personnages méritants, dans divers domaines, en faveur de la paix. Nous allons nous intéresser aux actions accomplies par De Gaulle, lui ayant permis d’être présent sur cette œuvre qui rend hommage à ces figures de paix éminentes. Importance historique de De Gaulle : Charles de Gaulle est l'une des figures politiques les plus importantes de l'histoire de la France. Son rôle pendant la Seconde Guerre mondiale, en tant que chef de la France libre, et son leadership dans la reconstruction et la modernisation de la France après la guerre, en font une figure emblématique et influente. Engagement pour la paix et la fraternité : De Gaulle était également connu pour son engagement en faveur de la paix et de la fraternité, tant au niveau national qu'international. Il a œuvré pour la réconciliation et la coopération entre les nations, et son discours sur « l'Europe, de l'Atlantique à l'Oural » reflète sa vision d'une Europe unie et pacifique. Symbole de la résistance et de la liberté : De Gaulle est souvent perçu comme un symbole de la résistance et de la lutte pour la liberté. Son refus de la défaite face à l'occupation nazie et son appel à la résistance ont inspiré de nombreuses personnes en France et à travers le monde. Représentation de l'idéal politique : en imaginant de représenter De Gaulle, Joseph Kriegel pouvait également vouloir véhiculer des politiques dynamiques associées à la grandeur, à la dignité et à la vision d'un avenir meilleur pour la France et le monde. En combinant ces éléments, Joseph Kriegel a probablement vu en De Gaulle une personnalité appropriée pour son œuvre, capable de symboliser des dynamiques de paix, de fraternité et de résistance, tout en incarnant une figure historique majeure de la France.
Edemen Kadir, TG2.
Photo 56 : Le général De Gaulle, placé le 28 juin, lors de la Saint Irénée (« eïréné » en grec signifie la paix, d’où l’irénologie étudiée par Louise Weiss, qui est la science de la paix).
Résumé des réflexions de Victor Dos Santos lors de sa présentation.
Lors de notre sortie à Schorbach le 15 février dernier, nous avons été accueillis au calendrier universel de la fraternité et de la paix par Victor Dos Santos, qui nous as présenté cette œuvre monumentale, ce qu’elle raconte ainsi que sa création démarrée en 1980 et terminée et 2000. Joseph Kriegel, l’auteur de cette sculpture gigantesque y a inscrit les personnalités qui, selon lui, ont œuvré pour la paix et la fraternité. Cela induit donc que selon les personnes, chacun pourrait mettre un personnage marquant différent à la place d’un des 366 visages sculptés par Kriegel. Par exemple, selon Victor Dos Santos, lorsqu’il voit la tête du général Charles De Gaulle ainsi que son nom inscrit à la journée du 28 juin, il ne considère pas que ce dernier ait œuvré uniquement pour la paix et la fraternité. En effet il voit De Gaulle comme une personne ayant eu 3 périodes différentes, la première avant 1918 qui renvoie à sa jeunesse, la deuxième durant 40 ans de 1918 jusqu’à 1955 où il sera militaire, puis la troisième de 1955 à 1970, pendant laquelle il se consacrera à la politique. C’est ainsi un pacifiste qui a fait la guerre. Victor Dos Santos nous parle ensuite de la fameuse citation latine « Si vis pacem, para bellum » (si tu veux la paix, prépare la guerre), argument utilisé par Joseph Kriegel pour justifier la présence de De Gaulle sur son œuvre monumentale. Le mérite de l’art est bien d’ouvrir des questions et chacun peut adhérer ou non avec liberté, mais cela est toujours source de questions riches de sens.
Fourre Dominique, TG2.
Photo 57 : Victor Dos Santos a évoqué certains portraits sculptés en bas-relief en grès des Vosges, chacun représentant un jour de l’année.
Louise Weiss dans le calendrier universel de la paix.
Sur le calendrier universel de la paix à Schorbach, le bas-relief du 24 juillet représente Louise Weiss. Cet ouvrage artistique remarquable rend hommage à cette célèbre femme politique, journaliste et féministe française. Sa présence sur ce bas-relief met en lumière son rôle majeur dans le mouvement européen et son plaidoyer pour l'harmonie entre les nations. En la représentant dans ce cadre, on rappelle son héritage et son engagement en faveur d'un monde pacifique et uni. Elle est dépeinte de manière réaliste, mettant en avant son aura de leadership et son dévouement à la cause de la paix. Son visage reflète son intelligence, sa force et son engagement envers l'idéal d'harmonie mondiale. Le bas-relief témoigne également de l'héritage durable de Louise Weiss en tant que « grand-mère de l'Europe », un titre honorifique qui reflète son dévouement à l'idéal européen et à la réconciliation entre les nations. Son image, gravée dans la pierre, reflète ses actions en faveur de la paix et de l'unité. En contemplant cette représentation, les visiteurs sont invités à méditer sur les valeurs universelles de tolérance, de respect et de compréhension mutuelle, incarnées par Louise Weiss tout au long de sa vie. Pour conclure, cette femme a pleinement mérité sa place parmi les bas-reliefs du calendrier universel de la paix car elle en est l'une des principales représentantes.
Maude Gautheron, TG2.
Photo 58 : Sculptée avec finesse et respect, cette représentation saisissante capture l'esprit visionnaire de Louise Weiss !
Dialogue entre l’historien Victor Dos Santos et l’enseignante de philosophie Claire Le Van.
Tout d’abord, le dialogue entre M. Dos Santos et Mme Le Van commence par une question définitoire : Qu’est-ce que la paix ? Mme Le Van précise que la paix peut s’appréhender de façon négative et signifier ne pas faire la guerre, mais il existe un sens plus positif, à teneur philosophique, construire la paix pour que des relations interhumaines harmonieuses voient le jour, à la fois au niveau intersubjectif ou entre les individus, mais aussi au niveau international ou géostratégique.
Photo 59 : Claire Le Van précise que pour que la paix extérieure puisse advenir, il convient aussi d’être en paix avec soi-même et donc de disposer d’une paix intérieure (« ataraxie » en grec, ou absence de troubles, qui équivaut au bonheur chez les stoïciens et les épicuriens).
L’enseignante précise que la paix requiert plusieurs conditions : elle prend du temps pour se construire. On peut par exemple citer la longue construction de la paix entre la France et l’Allemagne après trois conflits fratricides pour réconcilier les peuples ennemis. De plus, nous pouvons également dire qu’il n’y a pas de paix sans acteurs ou actrices pour la promouvoir et la protéger, comme l’ont fait les Pères et Mères fondateurs de l’Europe. Il y a plusieurs dimensions dans la paix, à l’évidence politique et économique, donc à macro-échelle, mais aussi sociologique et artistique, à des échelles moindres, et qui sont pourtant également importantes.
Photo 60 : Claire Le Van et Victor Dos Santos soulignent que l’art a un rôle à jouer pour pacifier les relations interhumaines, peut exercer un impact dans l’édification de la paix, comme on peut notamment le voir avec le Calendrier Universel de la Paix de Joseph Kriegel.
Victor Dos Santos remarque que sur cette œuvre, on peut apercevoir le Général de Gaulle, mais une question se pose selon lui : Est-il vraiment acteur de la paix ? Il a pourtant fait la guerre ? Mme Le Van répond qu’à l’évidence oui, il a fait « la guerre à la guerre » (citation de Louise Weiss), a défendu la paix de façon armée (à l’inverse de Gandhi qui a défendu la paix de manière pacifiste par la non-violence, mais cela a été rendu possible en Inde grâce à la religion hindouiste qui y est propagée). Mais pour autant, son intention était le retour à la paix, à ce titre-là, il est un iréniste. Il apparaît alors que si on veut la paix, il faut préparer la guerre, précise M. Dos Santos. Mme Le Van répond que les Grecs, qui pensent que l’état normal est la guerre (Héraclite disait que « le conflit est le père et le roi de toutes choses »), parlent notamment de « jus in bello », le droit dans la guerre, selon lequel il faut mener des guerres de manière correcte, en respectant des règles. Les Romains, qui ont instauré la Pax Romana et ont pensé que la paix est la norme, parlent de « jus ad bellum », le droit de déclarer la guerre (s’il y a une violation de frontière par exemple, auquel cas c’est une guerre dite « juste », à tout le moins légitime). Mais selon ces concepts, la guerre peut être indéfinie. Actuellement on parle aussi du droit « post bellum » (le droit après la guerre) pour reconstruire la paix, ce qui est toujours complexe. Dans le projet UNESCO que nous menons, on parle du « miracle de la paix », la paix serait un miracle, non pas au sens religieux du terme, ou à tout le moins pas seulement, mais aussi au sens où cet état harmonieux est inédit et inespéré, car le retour de la violence semble la norme par le cycle de la vengeance. Parvenir à l’endiguer pour faire fleurir le meilleur possible est à proprement parler incroyable et donc « miraculeux », mais cela résulte de personnalités qui se sont battues pour faire advenir la paix. Cela n’est pas arrivé sans efforts et sans volonté fermement déterminée.
Photo 61 : Une dernière question se pose selon l’historien M. Dos Santos : la paix est-elle la fin de l’Histoire ? L’enseignante de philosophie précise que c’est ce que pense Kant dans son Traité de paix perpétuelle. À ses yeux, à force de subir les malheurs de la guerre, les humains vont tout faire pour obtenir la paix, notamment par la création d’instances internationales. Mais cet horizon lointain, qui n’est peut-être qu’un idéal régulateur, laisse supposer que l’Histoire se construit avec les guerres. Le conflit peut avoir une utilité, mais il serait bon et préférable de le transposer dans un registre symbolique, et ainsi, d’éviter le recours à la violence armée. Selon les Grecs, c’est par une transposition verbale qu’il faut régler les tensions, il convient d’instaurer une intelligence du conflit, qui repose sur l’argumentation et qui nous pousse à nous améliorer, un conflit fécond.
Koning Marie, TG2.
Remerciements des intervenants, des partenaires et des accompagnants.
Après une matinée intense autour du calendrier de la paix et des créations artistiques du Centre d’Arts de Schorbach, la mi-journée approchant, Mme Le Van, professeure de philosophie au lycée du Haut-Barr et organisatrice de la sortie, rassembla les élèves, les animateurs et les accompagnants au centre de la galerie d’Art sous une création angélique de Jozef Pyrz, faisant office de figure tutélaire protectrice pour ce temps de fraternité. Elle réalisa alors une série de remerciements, à l’égards des accompagnateurs qui avaient fait don de leur présence et de leur temps pour encadrer les élèves du Lycée du Haut-Barr. Plus que des mots, Mme Le Van fit aussi don aux partenaires de cette sortie artistique et philosophique, de petits cadeaux symboliques sous la forme de douceurs et d’un drapeau européen, avant d’annoncer la pause méridienne.
Photo 62 : Remerciements à Laura Cousandier, enseignante en physique-chimie au Lycée du Haut-Barr et lumineuse accompagnatrice de la sortie.
Photo 63 : Remerciements à Marie-Laure Jundt, présidente dévouée du comité d’Alsace du Nord de la SMLH, partenaire du projet dans une continuité de partages depuis le projet UNESCO « Guerres et paix dans les Balkans » de 2018, toujours motivée pour transmettre une culture de la paix aux jeunes !
Marie-Laure Jundt : « À la rencontre des acteurs et actrices de Paix d’hier et d’aujourd’hui. Une sortie symbolique pour une jeunesse éclairée. La symbiose qui a été créée entre le lycée du Haut-Barr et la société des Membres de la Légion d’honneur relève d’un élan collectif menant vers l’excellence, tant par l’investissement, l’implication et le travail remarquable des lycéens et de leur professeure Claire Le Van, que par le choix de personnalités comme Louise Weiss, Simone Veil, Robert Schuman ou Charles De Gaulle, ayant rendu des services émérites à la France, ou étant reconnues pour leurs parcours exceptionnels, servant de référence à chacun, et en particulier à notre jeunesse »
Photo 64 : Remerciements à Nelly Tsokanis, ancienne professeure puis proviseure du Lycée Leclerc et membre du Rotary Club de Saverne, partenaire du projet, toujours très engagée car comme elle aime à le dire « enseignante un jour, enseignante toujours » !.
Photo 65 : Remerciements à la doyenne de cette sortie Jacqueline Reslinger, co-fondatrice du Centre d’Arts de Schorbach, qui nous a accueilli très chaleureusement et nous a fait bénéficier de ses vastes connaissances et de son enthousiasme rayonnant !
Photo 66 : Remerciements à Roland Sinteff, colonel (re), ancien Casque bleu, chevalier de la Légion d’Honneur, toujours partant pour accompagner les sorties pédagogiques sur le thème de « guerres et paix » depuis le projet UNESCO « Guerres et paix dans les Balkans » de 2018, et dont la solide expérience militaire nous offre des connaissances approfondies en polémologie. À ses yeux, l’essentiel est de disposer d’une « boussole de valeurs » grâce à une vaste culture.
Roland Sinteff : « Le 19 septembre 1946, le leader conservateur anglais Winston Churchill prononce à l'Université de Zurich un discours dans lequel il pose la réconciliation franco-allemande et la création d’une organisation européenne comme condition à la paix et à la liberté sur le continent : « L’Union paneuropéenne a fait beaucoup pour arriver à ce but et ce mouvement doit beaucoup au comte Coudenhove-Kalergi et à ce grand patriote et homme d’État français que fut Aristide Briand. Il y a eu aussi cette organisation colossale de doctrine et de procédure, qui fut créée après la première guerre et à laquelle s’attachèrent tant d’espoirs, je veux parler de la Société́ des Nations. Si la S. d. N. n’a pas connu le succès, ce n’est pas parce que ses principes firent défaut, mais bien du fait que les États qui l’avaient fondée ont renoncé́ à ces principes. Elle a échoué́ parce que les gouvernements d’alors n’osèrent pas regarder les choses en face ». « Il existe déjà un tel groupement d’États dans l’hémisphère occidental. Nous autres Britanniques, nous avons le Commonwealth. L’organisation du monde ne s’en trouve pas affaiblie, mais au contraire renforcée et elle y trouve en réalité́ ses maitres piliers. Et pourquoi n’y aurait-il pas un groupement européen qui donnerait à des peuples éloignés l’un de l’autre le sentiment d’un patriotisme plus large et d’une sorte de nationalité́ commune ? Et pourquoi un groupement européen ne devrait-il pas occuper la place qui lui revient au milieu des autres grands groupements et contribuer à diriger la barque de l’humanité́ ? » « J’en viens maintenant à une déclaration qui va vous étonner. Le premier pas vers la création de la famille européenne doit consister à faire de la France et de l’Allemagne des partenaires. Seul, ce moyen peut permettre à la France de reprendre la conduite de l’Europe. On ne peut pas s’imaginer une renaissance de l’Europe sans une France intellectuellement grande et une Allemagne intellectuellement grande ». Discours de Churchill, Zurich, 1946 : https://www.cvce.eu/obj/discours_de_winston_churchill_zurich_19_septembre_1946-fr-7dc5a4cc-4453-4c2a-b130-b534b7d76ebd.html.
La nécessité de reconstruire l’Europe afin d’éviter les désastres passés est largement partagée par toutes les nations européennes encore traumatisées par la guerre. Elle se traduit rapidement par les premières décisions concrètes : -le 5 mai 1949 création du Conseil de l’Europe à Strasbourg ; - le 9 mai 1050 Déclaration Robert Schuman relative à l’idée d’une CECA ; -le 18 avril 1951 Signature du Traité de Paris instituant la CECA ; -le 23 juillet 1952 entrée en vigueur de la CECA.
Quant à Charles de Gaulle, il est à l’origine de l’idée de la « Grande Europe » de l’Atlantique à l’Oural – une Europe en paix, sans ligne de partage ni de confrontation entre les blocs. Le 11 juin 1965, à Bonn, voici, en effet, le fondateur de la Vème République qui, comparant la construction de l’Europe occidentale à une Cathédrale, poursuit ainsi son image : « Quand nous l’aurons fait, nous ne l’aurons pas fait pour nous seuls, nous l’aurons fait aussi pour d’autres, s’ils veulent venir avec les Six pour utiliser ce lieu de réunion. Et – qui sait ? – quand nous aurons abouti, peut-être aurons-nous pris goût à bâtir de tels monuments. Et peut- être voudrons-nous alors, et pourrons-nous alors, construire une Cathédrale encore plus grande et encore plus belle, je veux dire l’union de l’Europe tout entière ». Discours du Général Charles De Gaulle à Bonn en 1965 :https://www.charles-de-gaulle.org/wp-content/uploads/2017/12/LEurope-de-lAtlantique-a-lOural.pdf
Il est vrai que l’Europe envisagée par le général De Gaulle (une Europe des Nations) diffère de celle proposée par Winston Churchill (Europe fédérale). Un compromis entre ces deux approches est à la fois souhaitable et possible ».
Photo 67 : Remerciements à Éric Diebolt, président du Lions Club de Saverne, partenaire du projet qui nous a fait un don généreux de 500€ pour le projet, et qui offre l’opportunité à Lou Woelfel, en TG2, de vivre un magnifique défi : le concours d’éloquence du Lions Club.
Photo 68 : Remerciements à Victor Dos Santos, historien, qui a su expliquer avec brio les enjeux artistiques et historiques du calendrier universel de la paix. Merci également à lui pour sa disponibilité lors des échanges téléphoniques pour préparer la sortie. Rappelons que grâce à son engagement pour promouvoir le site, la découverte de ce lieu fascinant a été rendue possible à cette date, le musée ayant été ouvert exprès pour notre groupe.
Photo 69 : Mme Le Van, pilote du projet UNESCO « L’Europe, le miracle de la paix » n’a pas manqué de témoigner sa gratitude et d’exprimer son respect à l’égard de ces personnes actrices de paix.
Gruzelle-Gettlife Martin, TG2.
La remise du chèque du Lions Club de Saverne.
La fin de la visite à Schorbach a eu comme moment particulièrement fort la remise du chèque du Lions Club au profit du projet UNESCO « L’Europe, le miracle de la paix », initié et organisé par Claire Le Van, enseignante de philosophie et référente UNESCO du lycée du Haut-Barr. Le chèque a été remis par M. Éric Diebolt, président du Lions Club de Saverne. En présence d'élèves enthousiastes et de représentants de diverses organisations partenaires, cette remise de chèque était bien plus qu'un simple geste financier : c'était un symbole de l'engagement collectif envers un avenir pacifique pour l'Europe.
Photo 70 : Éric Diébolt a prononcé un discours où il a exprimé sa gratitude envers l’engagement de Claire Le Van pour transmettre une culture européenne à ses élèves, en organisant différentes sorties pour ses classes grâce à différentes contributions financières, dont celle du Lions Club de Saverne.
Photo 71 : Les applaudissements chaleureux de l'assistance ont salué ce discours, soulignant la générosité de cette contribution pour soutenir les actions éducatives en faveur de l’Europe et de la paix.
Puis, à l’arrivée à Scy-Chazelles nous nous sommes directement rendus dans les jardins pour prendre une photo de groupe avec ce magnifique chèque d’un montant de 500 euros, entouré de tous les participants à la sortie. Mme Le Van et Mme Cousandier ont distribué des petits drapeaux français et européens aux élèves et aux accompagnateurs, à savoir Mme Marie-Laure Jundt, présidente du comité du Nord de la SMLH, M. Roland Sinteff, colonel (re), ancien Casque bleu, membre actif de la SMLH, Mme Nelly Tsokanis, ancienne proviseure du Lycée Leclerc, membre engagé du Rotary Club. L’ambiance était fraternelle, car nous étions tous conscients d’avoir le privilège d’assister à cette sortie. Mme Le Van apportait également une joie de vivre au groupe et les accompagnateurs étaient tous heureux d’être présents avec les lycéens.
Lilou Lang, TG2.
LA MAISON ROBERT SCHUMAN DE SCY-CHAZELLES
Photo 72 : Nous arrivons à pied à la maison Robert Schuman, si bien que nous passons devant l’église Saint Quentin où il est enterré.
Photo 73 : La façade côté jardin de la maison Robert Schuman à Scy-Chazelles.
Maison de Robert Schuman étage du bas.
La maison de Robert Schuman à Scy-Chazelles offre un aperçu fascinant de la vie quotidienne de cet homme politique influent. L'étage du bas de cette demeure historique comprend une cuisine et une salle à manger qui reflètent l'époque et le mode de vie sobre de Schuman. La salle à manger, adjacente à la cuisine, était l'endroit où les proches et les invités se réunissaient pour partager des repas et des conversations animées. La pièce est aménagée avec des meubles et des décorations d'époque, créant une atmosphère chaleureuse et accueillante. Les murs sont ornés de tableaux et de photographies, témoignant de la vie sociale et politique de Robert Schuman. Malgré la possibilité d'acquérir des pièces plus spacieuses, Robert Schuman a choisi une maison modeste à Scy-Chazelles, illustrant ainsi son caractère humble et sans artifice. Cette décision témoigne de son attachement à des valeurs non matérialistes : Schuman préférait un cadre intime et chaleureux, plutôt qu'une démonstration de statut social à travers des biens luxueux. De grandes fenêtres laissent entrer la lumière naturelle, offrant une vue agréable sur les environs pittoresques de Scy-Chazelles. L'ensemble de cet espace reflète le style de vie simple et humain de Robert Schuman, où les échanges intellectuels et spirituels étaient centraux.
Lentz Romain, TG2.
Photo 74 : La guide explique que la cuisine, souvent considérée comme le cœur de la maison, est un espace fonctionnel où la gouvernante de Schuman préparait ses repas. Les ustensiles de cuisine d'époque et les appareils traditionnels donnent un aperçu de la manière dont la nourriture était préparée.
Le documentaire sur Robert Schuman.
Robert Schuman, né le 29 juin 1886 à Clausen, faubourg du Luxembourg, était un homme politique français d'origine allemande. Après des études de droit et de sciences politiques, il entama une carrière politique. Élu député de la Moselle en 1919, il siégea à l'Assemblée nationale jusqu'en 1940. Durant la Seconde Guerre mondiale, il s'opposa au régime de Vichy et joua un rôle actif dans la Résistance. Après la guerre, Schuman devint un ardent défenseur de la réconciliation franco-allemande. En tant que ministre des Affaires étrangères français, il élabora en 1950 le plan qui porte son nom, proposant la création de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA), première étape vers l'intégration européenne. Cette initiative visionnaire, visant à unir les industrie clefs de la France et de l'Allemagne, est considérée comme l'acte fondateur de l'Union européenne. Schuman fut également le premier président de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. Après sa carrière politique il continua à œuvrer pour la construction européenne en tant que membre de la Commission de l'énergie atomique et en participant à l'élaboration du traité de Rome en 1957. Robert Schuman se retire de la politique en 1962 et retrouve sa maison de Scy-Chazelles. Il meurt à soixante-dix-sept ans le 4 septembre 1963 à son domicile de Scy-Chazelles, près de Metz. Ses obsèques sont célébrées le 7 septembre 1963. En 1966, sa dépouille est transférée dans la petite église fortifiée Saint-Quentin. Il laissa derrière lui un héritage politique majeur dans l'histoire de l'Europe moderne.
Muller Jérémy, TG2.
Photo 75 : L’engagement de Robert Schuman en faveur de l'unité européenne fut reconnu par la célébration du 9 mai comme la Journée de l'Europe, en souvenir de sa fameuse déclaration du 9 mai 1950 où il annonce la création de la CECA.
Le musée Robert Schuman, l’étage du bas.
Suite au documentaire sur la vie de Robert Schuman, une visite libre de l’espace muséographique, situé à côté de la maison, nous a été proposée. Le musée est divisé en deux étages : l’étage du bas est directement accessible depuis la salle où est diffusé le film, et retrace la longue histoire de l’Europe du mythe à la réalité. C’est une thématique intéressante à aborder afin d’inaugurer la visite du musée, car elle donne une sorte de recul sur l’Europe et sa construction, à laquelle de nombreuses personnalités ont participé tout au long de l’histoire. En effet, la construction européenne est une idée déjà imaginée dans l’Antiquité et qui a connu une évolution au fil des périodes historiques. Sur l’illustration muséographique on remarque la présence de certains personnages célèbres comme Charlemagne, Napoléon Bonaparte, Victor Hugo, Louise Weiss, Simone Veil… qui témoignent de la longue histoire de l’Europe, pensée à travers les siècles, pour finalement éclore au XXème siècle, ainsi que nous la connaissons aujourd’hui, à savoir comme : « une volonté de paix et d’entente pour un ensemble de pays entrés volontairement dans une communauté, une union ».
Muller Lilia, TG2.
Photo 76 : Comme on peut le voir sur une photographie prise à l’entrée du musée, une citation de Robert Schuman nous invite à la réflexion : « L’Europe ne se fera pas en un jour », ainsi que l’a dit le Père de l’Europe lors de sa fameuse allocution prononcée le 9 mai 1950, alors qu’il était ministre des Affaires étrangères. Il fut lui-même conscient du temps considérable et des efforts devant être mis en œuvre pour voir un jour l’édification d’une Europe politique, construite pour rendre la paix durable.
Le musée Robert Schuman, l’étage du haut.
Le second étage du musée, présente des étapes importantes de la carrière politique de Robert Schumann, qui est élu député de Metz en 1919. À partir de ce moment-là, il défends le particularisme des Alsaciens-Lorrains (droit local), et il est favorable à la facilitation des échanges par-delà la frontière avec l’Allemagne. En mars 1940, il est nommé sous-secrétaire d’Etats aux réfugiés ce qui lui a valu une arrestation par la Gestapo en septembre de la même année pour avoir fait un déplacement à Metz, mais par miracle, il réussit à s’échapper. En juin 1946, il est nommé ministre des Finances. Deux ans après ses débuts en tant que ministre des Finances, il est élu ministre des Affaires Etrangères. Il va discuter avec l’Allemagne avec laquelle il va réunir les conditions du futur traité de 1951 instituant la Communauté Européenne du Charbon et de l’acier, qui regroupe l’Allemagne, la France, le Luxembourg, l’Italie et les Pays-Bas. La suite de la présentation muséographique présente les étapes de la construction européenne. En 1957, les six pays signent le Traité de Rome qui fonde la CEE. Les députés du Parlement Européen sont élus en 1979 pour la première fois au suffrage universel direct. L’Acte unique de 1986, permet la liberté de circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux. En 1992, le traité de Maastricht prévoit que l'Union se base sur les Communautés européennes (premier pilier) et deux autres domaines de coopération (deuxième et troisième piliers) : la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC) et la Justice et les Affaires intérieures (JAI). Le traité de Maastricht prévoyait la monnaie unique de l’euro, mais il a fallu attendre le 1er janvier 2002 pour que les pièces et billets en euro soient mis en circulation et utilisés par les Européens.
Nies Raphaël, TG2.
Photo 77 : Le 9 mai 1950, la fameuse « Déclaration Schuman » constitue l’acte inaugural de la construction européenne.
Le tombeau de Robert Schuman.
Suite de la découverte de la maison de Robert Schuman où ce dernier a passé le reste de ses jours, nous avons poursuivi notre visite par un temps de recueillement sur le tombeau de Robert Schuman. Homme politique français, il est décédé en 1963, et il est enterré au cimetière de Saint-Quentin à Scy-Chazelles, non loin de sa maison. Le choix de cet emplacement est lié au fait que Robert Schuman était originaire de la région. Né le 29 juin 1886 au Luxembourg, il a passé une grande partie de sa vie en Lorraine et a exercé la fonction de député dans cette circonscription. Il a de plus joué un rôle clé dans la construction européenne en étant l'un des Pères fondateurs de ce qui allait devenir l'Union européenne. Cet homme est surtout connu pour la déclaration qui porte son nom, « la Déclaration Schuman », prononcée le 9 mai 1950, proposant la création d'une Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA), considérée comme le point de départ de l’Union européenne. Le tombeau de Robert Schuman à Scy-Chazelles en Lorraine est assez dépouillé, à l’image de la simplicité légendaire de cet homme exemplaire.
Photo 78 : Face à la stèle, les drapeaux européens sont présents pour illustrer l’idée que Robert Schuman a été réellement visionnaire et qu’il a rendu ce concert des nations européennes possible.
Ainsi, sa tombe à Scy-Chazelles est un lieu symbolique en reconnaissance de son engagement envers la construction européenne, de ses liens avec la Lorraine, mais aussi de ses actions en tant que militant de la paix car la « Déclaration Schuman » était avant tout un projet d’unification visant à éviter de nouvelles guerres sur le continent européen.
Soulyavong Célia, TG2.
Photo 79 : On peut lire sur la pierre tombale son nom et son prénom, sa date de naissance et de mort, voire une représentation de son visage de profil ainsi qu’une croix au bas de la sépulture, rappelant ses racines catholiques. Un drapeau européen, bleu avec des étoiles jaunes, l’accompagne pour l’éternité.
Pourquoi la CECA a-t-elle été importante pour la construction de l’Europe ?
En cette journée du jeudi 15 février 2024, nous nous sommes rendus, nous élèves de TG2 et première HLP, dans la ville de Scy-Chazelles, afin de visiter la maison du célèbre homme politique français Robert Schuman. En visitant chaque pièce de son domicile, nous sommes arrivés dans un salon qui était son lieu de travail. C’est dans ce bureau que naîtra, en partie, une organisation décisive pour la construction de l’Europe : la CECA. En effet, la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier, entrée en vigueur le 23 juillet 1952, avait pour but d’organiser la liberté de circulation du charbon et de l’acier ainsi que le libre accès aux sources de production, jetant ainsi les bases d’une coopération économique et politique entre les nations européennes suite à la Seconde Guerre mondiale. L’Allemagne de l’Ouest, visée au premier chef par l’offre de Schuman, a été tout de suite séduite par cette idée. En mettant en commun les productions de charbon et d’acier, cette organisation a favorisé la réconciliation entre l’Allemagne et la France, auparavant ennemies, en créant des liens économiques étroits et en établissant un cadre institutionnel de coopération. Mais ce projet s’adresse également à tous les pays européens volontaires, on y dénombre aussi la Belgique, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas lors de la création, puis encore 11 autres pays européens au cours du temps. Cette collaboration a ainsi contribué à stabiliser les relations entre les pays membres et à éviter de futurs conflits en liant leurs intérêts économiques. La CECA a également créé un marché commun pour des ressources stratégiques, stimulant ainsi leur croissance économique. De plus, la CECA a posé les fondements de l'intégration européenne en jetant les bases institutionnelles pour des initiatives futures, amenant ainsi à la formation de l'Union européenne. En tant que première étape significative vers une Europe unie, la CECA a pu démontrer l'engagement des nations européennes pour la paix, l’équilibre et l’entraide sur le continent.
Thelb Wassim, TG2.
Photo 80 : Dans le jardin de la maison Robert Schuman, les élèves devant le monument commémorant l’acte fondateur de l’Europe, à savoir la fameuse déclaration Schuman du 9 mai 1950.
Remerciements pour l’équipe du musée de Scy-Chazelles.
Un grand merci à toute l'équipe du musée pour l’accueil chaleureux et le remarquable travail de présentation. Nous avons pu ainsi découvrir des aspects passionnants sur la vie de Robert Schuman. Nous avions certes quelques connaissances sur l'homme politique grâce aux cours d'histoire-géographie, mais la visite de sa maison, combinée à la visite guidée détaillée et engageante, ont consolidé et enrichi nos connaissances. Le musée, le film documentaire et la visite guidée rendent l'histoire de Robert Schuman, pour ainsi dire, palpable. L’intérêt pour le parcours de cet homme exceptionnel devient contagieux et se révèle être inspirant, cela donne envie d'approfondir les combats pour l’Europe et la paix de Robert Schuman. Merci encore à notre guide et à toute l'équipe du musée. Votre travail est vraiment précieux et nous vous sommes reconnaissants d’avoir vécu cette expérience unique grâce à votre bienveillante disponibilité le jour même de réouverture du site après des travaux de rénovation. Merci infiniment pour cette incroyable aventure culturelle !
Photo 81 : La visite de chaque pièce de la maison de Robert Schuman était une expérience très enrichissante et très instructive ! Nous exprimons notre gratitude tout particulièrement envers la guide du musée, dont les vastes connaissances, la passion et les explications détaillées ont rendu la visite non seulement captivante mais aussi instructive.
Tugend Mahla, TG2.
Remerciements des élèves pour la sortie.
Nous tenons à remercier mille fois et très chaleureusement tous les accompagnants et partenaires qui nous ont suivis tout au long de cette merveilleuse journée. En particulier Laura Cousandier, enseignante de physique-chimie, Marie-Laure Jundt, présidente du comité d’Alsace du Nord de la SMLH, Nelly Tsokanis, ancienne proviseure et membre du Rotary Club, Roland Sinteff, colonel et ancien Casque bleu, aujourd’hui chevalier de la Légion d’Honneur, et Éric Diebolt, président du Lions Club de Saverne qui nous a apporté un très généreux don. Nous les remercions tous de nous avoir accompagnés et d’avoir suivi toutes les visites avec nous. Nous sommes très reconnaissants du don du Lions Club qui nous permettra de faire de nouvelles sorties et de financer la réalisation d’un fascicule bilan du projet UNESCO « L’Europe, le miracle de la paix ». C’est un projet qui nous tient tous à cœur, à la fois pour en apprendre plus sur l’histoire de l’Europe, mais aussi pour promouvoir des valeurs de paix et de fraternité. Un grand merci à Jacqueline Reslinger, fondatrice du Centre d’Arts, et Victor Dos Santos, historien, qui nous ont transmis leurs connaissances, respectivement sur les magnifiques œuvres exposées, et sur le Calendrier universel de la Paix de Joseph Kriegel, avec un fantastique débat sur paix et guerres, animé par notre professeure de philosophie, Mme Le Van. Mme Le Van a très gentiment remercié ces intervenants en distribuant une petite douceur à chacun, afin de leur témoigner de notre gratitude, sous nos plus beaux applaudissements. Cette journée fut formidable et réussie ! Elle nous a permis d’acquérir de nouvelles connaissances à la fois artistiques, philosophiques et historiques. Encore un grand merci à tous, à nos accompagnants, nos partenaires, notre chauffeur de bus et nos guides, mais surtout un grand merci à Mme Le Van d’avoir organisé cette merveilleuse journée !
Hatt Valentine, TG2.
Photo 82 : Merci à tous de nous avoir donné du temps pour que cette journée se réalise et se passe dans la joie. Nous sommes tous partants pour poursuivre le projet et revivre des moments aussi heureux !
Montage et coordination, Claire Le Van, 28. 02. 24.
Article DNA du 20. 02. 2024 : « Le Lions soutient un projet pédagogique sur l’Europe ».